Temps de lecture : 5 minutes

Accueil / Société / Covid-19 : le Maroc sous le spectre d’un reconfinement

Covid-19 : le Maroc sous le spectre d’un reconfinement

Temps de lecture : 5 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 5 minutes

La situation épidémiologique liée à la Covid-19 est loin d’être rassurante, bien que les derniers chiffres démontrent que le Maroc est «dans la phase descendante de la courbe épidémique». Avec la recrudescence des contaminations, le spectre du confinement est de retour. Toutefois, la majorité des citoyens se disent contre cette mesure restrictive, et ce en raison de ses nombreuses répercussions économiques. Et alors que l’échéance de l’état d’urgence sanitaire approche à grands pas, ses dispositions ne font pas partie du programme du Conseil de gouvernement de ce jeudi 3 septembre.

Temps de lecture : 5 minutes

La situation épidémiologique du nouveau coronavirus est toujours préoccupante au Maroc. Dans son rapport hebdomadaire sur l’évolution du virus dans le royaume, le ministère de la Santé a annoncé que le taux de reproduction de la Covid-19 a baissé à 0,95 à la fin de la semaine écoulée (24-30 août), contre 1,00 une semaine plus tôt. Selon Les Inspirations Éco, qui cite ledit rapport,«ce taux signifie que [le pays] a passé le pic de l’épidémie et [qu’il] est dans la phase descendante de la courbe épidémique». Mouad Mrabet, coordonnateur du Centre national des opérations d’urgence de santé publique, a souligné qu’à la fin de la semaine précédente, une augmentation du nombre de cas de 8,2% et une légère baisse des décès de 3% ont été constatées. De plus, il a avancé qu’au cours de cette même période, les régions de Drâa-Tafilalet, Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, Rabat-Salé-Kénitra, Fès-Meknès et Béni Mellal-Khénifra ont signalé entre 500 et 1000 nouveaux cas, tandis que Casablanca-Settat et Marrakech-Safi en ont enregistré plus de 1000.

S’agissant du classement mondial du Maroc en termesde situation épidémiologique, le responsable a précisé que le Royaume occupe désormaisle 46e rang mondial (+3), et détient la même placeen termes dunombre dedécès (46e au niveau mondial, soit +3 places).

Les Marocains contre un 2e confinement

L’évolution inquiétante de la pandémie de la Covid-19 a ravivé les discussions portant sur le risque d’un nouveau confinement. C’est dans ce sens, rapporte Hespress Fr, que l’Institut marocain d’analyse des politiques (MIPA) a mené une enquête auprès d’un échantillon de 1100 citoyens, représentant la population marocaine âgée de 18 ans ou plus. Selon cette étude, 53% des Marocains, contre 46%, refusent d’être de nouveau soumis à un confinement, bien que près de 65% d’entre eux jugent que le reste de la population n’adhérera pas «aux normes de sécurité et de prévention pour coexister avec le virus pendant une période plus longue».

D’un point de vue économique, Ahmed Afilal El Alami Idrissi, président de l’Union Générale des Entreprises et Professions (UGEP), déplore au journal L’Opinion qu’«un 2e confinement sonnerait le glas pour un bon nombre d’entreprises, qui seraient obligées de se mettre en situation de faillite et de procéder au licenciement de leur personnel». Driss Effina, universitaire et président du centre indépendant des analyses stratégiques, partage également l’avis du président de l’UGEP. Pour lui, «le confinement coûte cher à l’économie et c’est le citoyen qui va devoir payer»,indique-t-il àHespress Fr. Et d’ajouter que «passer de 100 cas à 1000 cas par jour est inquiétant, mais pas assez pour déclarer un confinement», car les répercussions d’un 2e confinement risqueraient d’être encore plus graves que le virus lui-même. Ahmed Afilal El Alami Idrissi souligne pour sa part que «seule une prise de conscience collective de l’importance du respect de ces consignes sanitaires» permettra d’éviter l’imposition de cette restriction «extrêmement préjudiciable à tous».

Quid de l’état d’urgence sanitaire ?

Aujourd’hui, la confusion règne en maître au Maroc au sujet de la situation épidémiologique. Le spectre d’un 2e confinement plane toujours. Et tout le monde s’interroge sur les mesures à mettre en place pour sauver le pays de la récession économique et sur les dispositifs à même d’assurer au citoyen un retour à la vie normale. Pourtantl’Exécutif semble botter en touche. Le cabinet El Othmani a décidé de ne pas mettre la question de l’échéance de l’état d’urgence sanitaire à l’ordre du jour de la réunion de ce jeudi 3 septembre.Est-ce qu’une réunion en urgence sera programmée entretemps pour annoncer une nouvelle prolongation ? Ou est-ce que le gouvernement attend de voir les chiffres de cette semaine pour se prononcer ? En tous cas, les dernières données du ministère de la Santé présagent, voire même assurent, qu’une nouvelle prorogation de l’état d’urgence sanitaire est inévitable.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 5 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité

Et sur nos réseaux sociaux :

Les Marocains en première position des ordres de quitter l’UE en 2024

Au cours des trois premiers mois de 2024, le nombre d'individus sommés de quitter l'Union européenne pour retourner dans leur pays d'origine…

Le Code de la famille pourra-t-il équilibrer entre foi et changement sociétal ?

Dans le cadre de ses prérogatives en tant qu'Amir Al Mouminine, le roi Mohammed VI a initié une démarche de révision du Code de la Famille. …

Baccalauréat 2024 : un taux de réussite en légère hausse

Partout au Maroc, les candidats au baccalauréat ont découvert leurs résultats ce mercredi, dès les premières heures du jour. Les résultats o…

Été 2024 : où se baigner en toute sécurité ?

Selon le dernier rapport du ministère de la Transition énergétique et du Développement durable, présenté lors d'une conférence de presse à R…

Le label «écoles pionnières» : un nouveau standard pour l’éducation

Le nouveau décret gouvernemental établissant le label «écoles pionnières» représente une étape importante dans la quête de l'excellence éduc…

Education : pourquoi les Marocains délaissent les filières littéraires au profit des sciences ?

Depuis quelques années, le nombre de candidats dans les filières scientifiques au baccalauréat ne cessent d’augmenter et cette année n’a pas…

Protection sociale : comment assurer une couverture universelle et soutenable ?

Au Maroc, la généralisation de la protection sociale s'impose comme une réforme sociétale importante et un pilier essentiel de l'État social…

Aïd Al-Adha : histoire et tradition marocaine

L’Aïd Al Adha ou L'Aïd el-Kébir plus connu sous le nom de la fête du sacrifice ou la fête du mouton, est une fête célébrée par tous les musu…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire