Accueil / Société

La CNSS poussée à se désengager de la gestion des polycliniques

Temps de lecture

Mohamed Benchaâboun, ministre de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’administration, a adressé un courrier au ministre du Travail Mohamed Amekraz, dans lequel il lui demande de retirer la CNSS de la gestion directe des cliniques. Une banque-conseil supervisée par le département des Finances sera bientôt désignée. Elle aura pour mission d’étudier la situation des 13 polycliniques et chercher des investisseurs.

L’externalisation des polycliniques revient une nouvelle fois sur le devant de la scène nationale. Le ministre de l’Économie, des Finances et de la réforme de l’administration, Mohamed Benchaâboun, a envoyé cette semaine un courrier à Mohamed Amekraz, ministre du Travail. L’objet de cette correspondance est la demande de désengagement de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) de la gestion directe de ses cliniques.

Cette demande vient conformément aux dispositions de l’article 44 de la loi 65-00, relative à l’Assurance maladie obligatoire (AMO). La loi interdit «à tout organisme gestionnaire d’un ou plusieurs régimes d’AMO de cumuler la gestion de l’assurance maladie avec celle d’établissements assurant des prestations de diagnostic, de soins et d’hospitalisation et/ou des entreprises ayant pour activité la fourniture de médicaments, de matériels dispositifs ou équipements médicaux».

Une banque-conseil pour assurer la transition

Le quotidien L’Économiste nous apprend dans sa livraison du jeudi 3 septembre 2020 que le ministre du Travail, Mohamed Amekraz, aurait demandé à la direction générale de la CNSS de préparer un cahier des charges pour la sélection d’une banque-conseil. Cette dernière aura pour mission d’étudier la situation des différentes polycliniques et de sonder l’intérêt des investisseurs. D’après la même source, une commission présidée par le secrétaire général du ministère des Finances et composée des représentants des ministères du Travail, de la Santé, des Finances, du Secrétariat général du gouvernement (SSG), de l’ACAPS et de la CNSS supervisera les travaux de cette banque-conseil.

Le quotidien Al Akhbar, qui titre dans son édition de ce jeudi « Amekraz entame la démarche de vente des polycliniques CNSS », a rendu publique la lettre envoyée par le ministre du Travail à la direction de la CNSS. Le journal évoque les 13 polycliniques détenues à ce jour par la CNSS : 5 à Casablanca (Derb Ghallef, Hay Hassani, Inara, Ziraoui et Bernoussi), et 8 dans les villes de Kenitra, Tanger, Marrakech, Settat, Oujda, El Jadida, Mohammedia et Agadir.

La crainte d’une hausse des prix de soins épinglée

Si l’externalisation de la gestion des polycliniques se concrétise, les prix des soins risquent d’augmenter. En effet, ces institutions risquent de ne plus être subventionnées par la CNSS (plus de 300 millions de dirhams de subventions annuels). Les polycliniques sont réputées pour proposer des services à des tarifs moyens, puisqu’elles pratiquent la tarification nationale de référence (TNR) de l’AMO. Les patients à revenus moyens risquent donc d’être les premiers impactés.

Rappelonsque le réseau des établissements de soins de la CNSS dispose de plus de 1000 lits, 42 salles d’opération, 12 maternités, 13 services de réanimation, 9 centres de dialyse, 13 laboratoires d’analyses médicales, 13 services d’imagerie médicale / 1 IRM / 5 scanners, 2 unités de soins intensifs en cardiologie et 10 unités de rééducation.

Même si une externalisation des polycliniques CNSS serait conforme à la loi, elle risque de porter un coup dur aux patients fidèles depuis plusieursdécennies aux services des polycliniques (les 13 établissements ont été inaugurés entre 1979 et 1990). Nul ne sait aujourd’hui si le gouvernement réussira à soulager les « maux de ces patients »dans ce contexte économique difficile.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Nouvel an : la sécurité avant tout

Société - Un important dispositif sécuritaire a été installé dans les principales artères de Casablanca à l’occasion de la célébration du Nouvel an.

Mbaye Gueye - 31 décembre 2024

Suites aux incidents des taxis, l’Intérieure rappelle à l’ordre

Société Le ministre de l’Intérieur a publié une circulaire visant à remettre de l'ordre dans les villes connu des incidents de taxis.

Mouna Aghlal - 31 décembre 2024

Carburants : nouvelle hausse et défis à venir

Société - Les prix des carburants connaîtront une nouvelle augmentation dès le 1er janvier 2025, avec une hausse d’environ 20 centimes pour le gasoil et 17 centimes pour l’essence.

Ilyasse Rhamir - 31 décembre 2024

Les maux et les espoirs d’une Nation

Dossier - 2024 a marqué le Maroc par des réformes audacieuses, des drames surmontés avec résilience et des défis sociétaux qui interrogent.

Ilyasse Rhamir - 31 décembre 2024

Réforme des retraites : première présentation prévue en janvier

Société - Nadia Fettah, a annoncé que le gouvernement se prépare à présenter un premier aperçu de la réforme des régimes de retraite dès janvier prochain.

Ilyasse Rhamir - 31 décembre 2024

Protéger les enfants handicapés : un appel à l’action

Société - Une réunion régionale a examiné le bilan des violences faites aux femmes et aux enfants, avec un focus sur les enfants handicapés.

Ilyasse Rhamir - 31 décembre 2024

CNOPS : 76% des dossiers médicaux sont remboursés en moins de 60 jours (Nadia Fettah)

Société - Nadia Fettah indique que 76% des dossiers médicaux des adhérents de la CNOPS sont remboursés dans un délai de moins 60 jours.

Mbaye Gueye - 30 décembre 2024

Mohammedia : le marché hebdomadaire « Louizia » ferme en 2025

Société Après 40 ans d’activité, le marché hebdomadaire « Louizia » à Beni Khalef (province de Mohammedia) fermera définitivement le 29 décembre 2024.

Mouna Aghlal - 30 décembre 2024
Voir plus

Santé mentale au Maroc : briser les tabous, réformer le système

Société - Au Maroc, la santé mentale demeure un domaine préoccupant, longtemps négligé dans les politiques publiques.

Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024

Lutte contre la cyberviolence : le Maroc en première ligne

Société - La cyberviolence, dissimulée et dévastatrice, est devenue un enjeu majeur pour les autorités marocaines.

Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire