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Produits explosifs : un trafic à hauts risques

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Photo d'illustration © DR

De nombreux quartiers des villes de Casablanca, Rabat et Marrakech ont été le théâtre le week-end dernier d’affrontements entre individus et forces de l’ordre. La fête d’Achoura s’est soudainement transformée en scènes de violences et de vandalisme. Le bilan fait état de 28 blessés et 157 interpellations. Plusieurs interrogations persistent concernant l’origine de ces produits explosifs, dont la vente est censée être interdite au Maroc.

Cette nuit du 29 au 30 août 2020 aurait pu être une soirée normale, elle aurait dû l’être, mais rien ne s’est passé comme prévu. De nombreux individus se sont attaqués aux forces de l’ordre dans plusieurs quartiers des villes de Rabat, Casablanca et Marrakech. Jets de pierre, pneus en feu, lancements de produits explosifs… les images qui ont circulé sur les réseaux sociaux sont effrayantes. « C’est la guerre« , s’exclame une citoyenne qui filme les incidents sur son smartphone.

Pourtant, seules certaines entités ont le droit d’importer ces produits, telles que les entreprises d’animation. L’origine de ce nombre impressionnant d’explosifs suscite donc de nombreuses interrogations.

La loi sanctionne le commerce d’explosifs

La loi n°22-16, portant réglementation des produits explosifs à usage civil et des artifices de divertissement publié au Bulletin officiel le 26 juin 2018, prévoit entre 2 à 5 ans d’emprisonnement pour toute personne qui détient sans motifs légitimes ou se livre à l’introduction illicite des artifices de divertissement.

La vente des produits explosifs est également interdite. La loi prévoit les mêmes peines d’emprisonnement, en plus d’une amende allant de 50000 à500000 dirhams aux personnes qui fabriquent illégalement des produits explosifs et des artifices de divertissement.

La presse s’interroge

Dans son éditorial du mardi 1er septembre 2020, le journal L’Économiste se demande ce que faisaient là ces feux d’artifices interdits ? «Les feux d’artifice n’auraient jamais dû être là. Ce n’est pas admissible. L’échauffourée a bel et bien eu lieu. Les policiers peu nombreux ont préféré reculer devant leurs agresseurs. Il n’y a pas lieu de le leur reprocher, car ils appliquent les normes d’aujourd’hui : éviter autant que faire la violence envers les gens, même si ces derniers sont violents».

De son côté, Challenge considère que «les produits utilisés sont de véritables armes, utilisées comme telles contre les policiers en France. Ces produits rentrent par les ports, les aéroports, les frontières terrestres, alors qu’ils sont interdits. Il faut arrêter les bêtises et reconnaître qu’il y a un vrai problème et surtout le régler». Interviewé par Médias24, Lhassan Hellou, directeur de la facilitation et de l’informatique à l’Administration des douanes et impôts indirects (ADII), indique que «le contrôle est systématique et très serré à l’import et à l’export au niveau des douanes».

La même source juge que ces explosifs sont peut-être vendus par les entités qui les importent légalement ou bien introduits au Maroc par des voyageurs qui arrivent de l’étranger en voiture, sans les déclarer au bureau de la douane. Quelle que soit la provenance de ces produits, l’objectif est aujourd’hui de prohiber leur accès sur le territoire, et ce pour éviterde blesser de nouvelles personnes. En 2018, un jeune homme a perdu la vie dans le quartier de Derb Ghallef à Casablanca après avoir reçu un fumigène dans le cou. Si l’étau ne se resserre pas autour de ce trafic, rien ne garantit qu’il serait le dernier.

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