La rentrée scolaire prévue pour le 7 septembre s’avère être un casse-tête pour les parents comme pour le ministère de l’Éducation nationale. En effet, en raison de la pandémie du coronavirus, le secteurfait face à un défi de taille et sans précédent : comment assurer la continuité de la formation des élèves, tout en les protégeant contre la Covid-19 ? Dans une circulaire de60 pages, datée du vendredi 28 août, la tutelle a listé en détail les mesures à appliquer pendant la rentrée scolaire 2020-21 et les différents modèles pédagogiques qui seront adoptées par les établissements privés et publics (les missions étrangères n’ont pas été mentionnées), selon le développement de la situation épidémiologique dans le pays.
Les consignes de la circulaire de la tutelle
Said Amzazi, ministre de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de la Recherche scientifique et porte-parole du gouvernement, a souligné dans la note du vendredi que bien qu’en temps normal l’enseignement en présentiel soit la norme, aujourd’hui et en raison de la recrudescence des cas Covid-19, c’est le distanciel qui est devenu la règle. Il a expliqué que, grâceà une coordination entre son département et celui de la Santé, les écoles, publiques et privées sont désormais «prêtes pour passer d’un modèle pédagogique à un autre», rapporte Hespress Fr. Le ministre souligne que le choix des cours en présentiel (en cas de baisse des contaminations), en distanciel (en cas d’augmentation des infections) ou une alternance entre les deux (si besoin d’appliquer une distanciation physique), incombent aux parents et repose sur l’évolution de la situation épidémiologique au Maroc.
Selon Médias24, chaque autorité éducative, régionale, provinciale et locale, décidera du modèle à appliquer, dépendamment de la conjoncture et des espaces dont disposent les établissements scolaires, précise la circulaire.Cette dernière «insiste aussi sur la nécessité d’une discrimination positive en faveur du monde rural et des élèves vulnérables issus de familles en situation précaire». Concernant l’enseignement à distance, la missive soutient que «les cours seront diffusés via les chaînes nationales et les différentes plateformes homologuées par le ministère, avec possibilité de créer des classes virtuelles».
S’agissant du modèle d’enseignement en présentiel, la circulaire souligne la nécessité de la prise de température de chaque élève par ses parents avant de l’envoyer à l’école, et de le garder à domicile s’il manifeste des symptômes de la Covid-19. Ils devront ensuiteaviser les services duSAMU (141), ainsi que le directeur de l’établissement scolaire de leur enfant. De leur côté, les éducateurs doivent mettre en place un dispositif d’écoute et de communication au profit des élèves, pour mieux leur expliquer la situation que traverse notre pays, et l’importance des mesures de prévention.
D’après 2M, à l’entrée, à l’intérieur et à la sortie des écoles une distanciation physique d’un mètre au minimum doit être respectée, que ce soit pour les élèves, leurs parents ou le cadre enseignant. Cette même mesure doit être appliquée dans les salles de classe, la récréation, les espaces de sport, la cantine, lesanitaireet le transport scolaire. En outre, tous lesespaces précités doivent être désinfectés avant et après leurusage, et ne doiventêtre utilisés qu’à 50% de leur capacité totale.
Toujours dans le cadre du nouveau protocole sanitaire, les élèves seront placés en deux rangs, leurs mains seront stérilisées avec du gel hydro-alcoolique etleurs semelles désinfectées dans les bacs prévus à cet effet. Le port du masque doit être permanent au sein de l’établissement, pour tous les élèves de la cinquième année du primaire et plus. Selon Le Monde, qui cite les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), chez les enfants de moins de 11 ans, le port du masque «peut-être contre-productif». Et d’ajouter que ce moyen de protection est «inutile, voire dangereux, car il engendre un vrai risque d’étouffement pour les plus petits».
Confusion et colère des parents
Pour Abdelhak Najib, écrivain et journaliste chez Maroc Diplomatique, impliquer les parentsdans le choix du modèle d’enseignement à adopter c’est dire :«Citoyens, débrouille-vous (…). Si vos enfants tombent malades et contractent le virus, c’est de votre faute». Le journaliste déplore que le département d’Amzazi tente de se désengager de ses responsabilités en forçant les parents à opter pour l’un des modèles pédagogiques proposés, «en leur donnant, de surcroît, une date butoir» pour se prononcer (1er septembre). Paniqués, confus, incertains quant au sort des élèves, les parents ne s’inquiètent plus que pour la continuité de l’enseignement de leurs enfants, mais se préoccupent également, et surtout, de «leurs vies et de leur salut face à un virus mortel», martèle Najib.
Pour rappel, le ministère de l’Éducation a appelé les parents souhaitant que leurs enfants regagnent les bancs des écoles dès le 7 septembre, àremplir un formulaire dédié à cet effet. Le document «de demande du présentiel doit être rempli et déposé soit auprès du portail Massar, soit auprès de l’établissement scolaire à partir du 1er septembre», indique Médias24. Il est également possible de le télécharger sur leportail de la tutelle, de le remplir et de le déposer directement auprès des écoles. «Les demandes seront examinées à la lumière de différents critères, dont les capacités des établissements scolaires», conclut la note du ministère.
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