Rien ne va plus au Mali. Dans la soirée du mardi 18 août, le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, a annoncé sa démission de la présidence, ainsi que la dissolution du Parlement et de son gouvernement, rapporteCNN. «Pendant sept ans, j’ai essayé avec beaucoup de joie et de bonheur de remettre ce pays sur pied», a-t-il déclaré lors d’une allocution diffusée à la télévision nationale. «Si aujourd’hui, certaines personnes des forces armées ont décidé d’y mettre fin par leur intervention, quelchoix me reste-t-il? Je devrais m’y soumettre parce que je ne veux pas que du sang soit versé», a-t-il déploré. Et de finir : «Je ne hais personne, mon amour pour mon pays ne me le permet pas. Que Dieu nous sauve».
BBC News précise que la démission de Keita fait suite à une tentative de coup d’État militaire perpétré près de Bamako. Des officiers de l’armée en poste dans une base près de la capitale, qui ontkidnappé plusieurs hauts fonctionnaires maliens,sont à l’origine de cette révolte. Cette dernière a poussé les manifestants à redescendre dans les rues du pays, pour réitérer leurs appels à l’éviction du gouvernement de Keita. La même source soutient que la frustration des Maliens s’est accrue en raison de l’échecdu cabinet de leur dirigeantà contenir l’insurrection des jihadistes et à améliorer l’économie du pays.
Le Maroc préoccupé par la situation au Mali
Dans un communiqué de presse, daté du mardi 18 août, le ministère des Affaires étrangères a annoncé qu’il «suit avec inquiétude» ce qui se passe à Bamako. «Le royaume du Maroc, attaché à la stabilité de ce pays, appelle les différentes parties à engager un dialogue responsable, à respecter l’ordre constitutionnel et à préserver les acquis démocratiques, afin d’éviter tout retour en arrière préjudiciable au peuple malien», a déclaré la tutelle. D’après L’Économiste, un jour avant la tentative du coup d’État militaire, Tiebile Drame,ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a salué la contribution active du Maroc au maintien de la paix dans la région du Sahel. Il a avancé cette reconnaissance lors de sa réunion du lundi 17 août avecHassan Naciri, ambassadeur du Maroc au Mali.
T. Drame a également souligné que le Maroc s’efforce activement de soutenir les initiatives de paix et de résoudre les problèmes sociopolitiques dans le Sahel. La préoccupation du royaume quant au «bien-être du peuple malien reflèteune bonne volonté qui se manifeste souvent dans les réunions entre les fonctionnaires des deux pays», a-t-il assuré.
Coopération et partenariat maroco-maliens
En mars 2018, le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga a dirigé une délégation malienne à Rabat, au cours de laquelle des représentants du Maroc et du Mali ont discuté des principaux problèmes de la région du Sahel. Parmi les sujets abordés figuraient la paix, la sécurité, la lutte contre le terrorisme et la migration clandestine. En mars 2019, les deux pays ont signé un accord visant à harmoniser leurs politiques migratoires et à promouvoir une politique africaine unifiée en matière de migration. Enfin, en février 2020, les deux nations africaines ont signé un accord visant à renforcer leur partenariat dans les domaines du logement et de l’urbanisme, notamment en offrant aux cadres maliens une formation basée sur l’expertise et le savoir-faire marocains en la matière.
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