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Covid-19 : tolérance zéro face aux violations de l’état d’urgence sanitaire

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Alors que l’évolution du coronavirus devient de plus en plus préoccupante au Maroc, le Parlement déclare à son tour que certains de ses fonctionnaires ont contracté la maladie. Cette grave recrudescence a également poussé le ministre de l’Interieur à convoquer en urgence une réunion avec le directeur de la DGSN-DGST et le commandant de la Gendarmerie royale, pour discuter du renforcement des restrictions sanitaires. La justice a pour sa part décidé de poursuivre les responsables derrière le foyer de Safi, tandis que le ministre de la Santé a annoncé que des centres de santé seront mis à disposition dans les différents quartiers du pays.

Le bilan national quotidien de la pandémie du coronavirus dépasse encore une fois la barre des 1000 nouvelles contaminations par jour au Maroc. De mars 2020 à ce jour, le royaume a recensé 35.195 infections (+1132 ces dernières 24h), 533 décès (+17), 25.385 guérisons (+861), 1458901 personnes exclus après des tests négatifs au Covid-19 (+20869)et 9277 cas actifs (+254). Selon la livraison de ce mercredi 12 août d’Assabah, le virus s’est même frayé un chemin parmi les fonctionnaires du Parlement. Le journal précise que le préposé au bureau d’accueil du cabinet d’El Habib El Malki, président du Parlement, a contracté la maladie à Fès pendantl’Aïd Al-Adha, et a à son tour contaminé le directeur central du Parlement et un fonctionnaire de la direction des relations extérieures.

Alarmé par la contamination de ces trois hauts responsables, El Habib El Malki a adressé une circulaire le lundi 10 août aux présidents des groupes et des groupements parlementaires, pour les inciter à effectuer les tests de dépistage, rapporte de son côté Al Ahdath Al Maghribia. Il a ensuite décrété l’état d’urgence sanitaire au sein de son entité afin de faire le suivi de tous les cas-contacts. Le président a également insisté sur la présentation de certificats attestant que les députés ne sont pas porteurs du Covid-19, avant que ces derniersne puissent se rendreaux réunions des deux Chambres.

L’Intérieur prône une tolérance 0

Toujours dans le cadre de la consolidation des efforts de lutte contre la nouvelle exacerbation de la pandémie du coronavirus, Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, a tenu une réunion d’urgence avec Abdellatif Hammouchi, patron de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) et de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), et Mohamed Haramou, commandant de la Gendarmerie royale. Assabah indique que cette rencontre a permis aux trois responsables d’examiner la situation épidémiologique actuelle et de mettre en œuvre les dispositions de la loi portant sur l’état d’urgence sanitaire. Ainsi, il a été décidé de mobiliser davantage les forces de l’ordre et les éléments de la gendarmerie royale pour multiplier les contrôles dans certaines villes.

De plus, Laftit a exigédes sanctions sévères à l’encontre descontrevenants à cette loi dans les grandes villes et en milieu rural, notamment l’application de l’amende de 300 dirhams contre les individus qui refusent de porter le masque de protection dans les lieux publics. Pour le ministre, il est impératif de renforcer la coordination entre les différentes autorités compétentes afin d’assurer la sécurité sanitaire des citoyens.

La justice à cheval sur le respect des mesures sanitaires

Comme les autorités sécuritaires du royaume, la Justice veille aussi au respect des dispositifs de préventions en vigueur. Ainsi, ce mardi 11 août, quelque semaines après l’apparition d’importants foyers de contagion au niveau des unités de conserverie de poissons à Safi, le Procureur du roi près le tribunal de première instance de la ville a annoncé la poursuite en justice de plusieurs responsables desdites usines industrielles. Selon la livraison du jour deL’Économiste, ces derniers sont accusés de «violation du décret-loi relatif à l’état d’urgence sanitaire». Le quotidien précise que cette démarche fait suite à une enquête judiciaire qui a révélé «des manquements aux mesures de prévention et de précaution édictées par les autorités publiques».

Outre ces patrons d’usines, certaines personnes chargées du suivi de l’application du protocole sanitaireau seindesdites structures ainsi que les responsables chargés du transport des ouvriers seront également déférés devant la justice, pour leur négligence quant aux consignes des autorités sanitaires. Rappelons que les clusters de Safi ont conduit au confinement de l’ensemble de la ville ainsi qu’à la contamination au Covid-19 de plus 600 personnes.

Des centres de santé de référence prévus dans les quartiers

Intervenant ce mardi 11 août lors d’une rencontre organisée par la Société marocaine des sciences médicales (SMSM), sous le thème « Situation épidémiologique Covid-19 préoccupante : La riposte », Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé, a annoncé la mise en place de centres de santé de référence au niveau des quartiers du royaume pour accueillir les cas suspects atteints du Covid-19. D’après Aujourd’hui le Maroc, le ministre a soutenu que cette initiative a pour objectif de faire le suivi des patients «transférés par les médecins des secteurs privé et public, ou par des pharmacies».

Ces sites contribueront égalementau renforcement des espaces de dépistage pour une prise en charge urgente des personnes porteuses du virus. Le ministre précise que «les cas asymptomatiques qui ne souffrent pas d’une maladie chronique et ne présentant aucun risque pour leur entourage peuvent être traités à domicile, et ce, en coordination avec les représentants de l’administration territoriale». S’agissant des patients qui ne peuvent pas être soignés chez eux, Aït Taleb assure qu’ils seront pris en charge dans les différents centres de santé, et seront soumis aux tests nécessaires, dont un cardiogramme.

Enfin, le ministre a exhorté l’ensemble des citoyens marocains à faire preuve de vigilance et de responsabilité afin d’éviter le dépassement de la capacité des établissements de santé.

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