Accueil / Économie

État/EEP: une relation financière déséquilibrée

Temps de lecture

Le portefeuille public est très vaste avec 225 établissements publics et 43 sociétés anonymes à participation directe du Trésor. Cependant, un nombre très restreint d’entreprises et établissements publics (EEP) créé de la valeur. Au cours des dix dernières années, les transferts budgétaires de l’État au profit des EEP ont atteint 254 milliards de DH contre seulement 98 milliards de DH de revenus. Le ménage dans le portefeuille devrait octroyer un peu de marge de manœuvre budgétaire au gouvernement.

Le ministre des Finances a annoncé mardi un grand ménage dans le portefeuille public. C’est un chantier sur lequel travaille la Direction des Établissements Entreprises Publics (EEP) depuis plusieurs années. La crise économique provoquée par le coronavirus va donc accélérer le mouvement pour notamment octroyer plus de marge de manœuvre budgétaire au gouvernement. Le portefeuille public est très vaste et est composé de 225 établissements publics et 43 sociétés anonymes à participation directe du Trésor. Ces 268 entités détiennent 479 filiales ou participations dont plus de la moitié sont détenues majoritairement (situation à fin septembre 2019).

Des disparités imposant une restructuration

Dans cette immense galaxie, une poignée d’entité crée de la valeur. À titre d’exemple, 19 établissements publics et sociétés anonymes représentent près de 90% de la valeur ajoutée créée par le portefeuille public. Ce pouls d’entreprises pèse 81% des bénéfices et 68% des dividendes versés au Trésor.

Au cours des dix dernières années, les transferts budgétaires de l’État au profit des EEP ont atteint 254 milliards de DH. Ils ont aussi bénéficié de 32 milliards de DH de taxes parafiscales. Par contre, les produits versés par les EEP au budget général sous forme des dividendes, des produits de monopole, des parts de bénéfice, des redevances domaniales et autres redevances et contributions se sont élevés à 98 milliards de DH.

Les transferts réciproques entre l’État et les EEP font apparaître une balance défavorable de l’ordre de 188 milliards de DH à l’État. Ce déséquilibre important peut se justifier par le soutien important de l’État au programme d’investissement en infrastructures de base de certains établissements publics comme l’ONCF, l’ONDA, Autoroute du Maroc, etc. Par ailleurs, les bénéfices dégagés par ces structures sont réinvestis au lieu d’être reversés sous forme de dividendes au Trésor. En outre, les établissements publics non marchands exerçant des activités à caractère administratif et d’intérêt général non génératrices de revenus comme les Aref, les centres hospitaliers, les agences urbaines… sont budgétivores.

Dernier articles
Les articles les plus lu

L’AMDIE : bilan du premier semestre 2024 et perspectives pour 2025

Économie - L’Agence Marocaine de Développement des Investissements et des Exportations (AMDIE) a tenu son Conseil d’Administration ce 19 novembre 2024

Farah Nadifi - 20 novembre 2024

L’ONDA renforce son pôle «navigation aérienne»

Économie - L’ONDA franchit une nouvelle étape dans sa stratégie de modernisation en annonçant deux nominations au sein du PNA.

Ilyasse Rhamir - 20 novembre 2024

Le Maroc renforce son industrie face aux enjeux mondiaux

Économie Akhannouch a souligné l’importance d’adopter une stratégie de soutien pour soutenir l’essor du secteur industriel marocain.

Farah Nadifi - 20 novembre 2024

Principales mesures et amendements du PLF 2025 dévoilés

Économie - Ces mesures du PLF 2025 incluent des réformes de l’impôt sur le revenu (IR), de la TVA et de la fiscalité douanière.

Rédaction LeBrief - 20 novembre 2024

ABB et la FM6SS : un partenariat pour l’éducation et la santé

Économie - ABB et la FM6SS ont scellé un partenariat stratégique visant à répondre aux besoins de services bancaires, d’éducation et de santé

Ilyasse Rhamir - 19 novembre 2024

Ambition Africa : le partenariat franco-marocain, un modèle pour l’intégration Afrique-Europe

Économie - Le partenariat franco-marocain est un modèle d’intégration, a souligné Nadia Fettah, lors de l'Ambition Africa à Paris.

Rédaction LeBrief - 19 novembre 2024

EEP : 10,21 milliards de dirhams entre 2014 et 2023

Économie - Les EEP ont contribué à hauteur de 10,21 milliards de dirhams par an, en moyenne, au budget général de l’État.

Rédaction LeBrief - 19 novembre 2024

Le portefeuille public du Maroc comprend 273 EEP à fin 2023

Économie - Le portefeuille public marocain se compose de 273 établissements et entreprises publics, selon le rapport annuel de la DEPP.

Rédaction LeBrief - 19 novembre 2024
Voir plus

La composition du secteur informel marocain en chiffre

Économie - Les travailleurs du secteur informel ne sont pas instruits pour la plupart avec moins de 15% ayant un diplôme universitaire.

Mbaye Gueye - 20 septembre 2024

Les classes défavorisées, les plus impactées par la corruption

Économie - L’instance a engagé depuis 2019 plusieurs chantiers et travaux, visant à lutter contre la corruption, en 2023, une nouvelle ère.

Yassine Chraibi - 9 octobre 2024

Loi de Finances 2023 : zoom sur la fiscalité des particuliers et des auto-entrepreneurs

Économie - La loi de Finances 2023, adoptée par les Chambres des représentants et des conseillers, entrera en vigueur le 1ᵉʳ janvier prochain.

Hajar Toufik - 27 décembre 2022

ANP : le trafic portuaire recule de 12,9% en janvier

Économie - Le trafic des ports gérés par l'Agence nationale des ports (ANP) s'est établi à 6,61 millions de tonnes en janvier 2023.

Manal Ben El Hantati - 24 février 2023

PLF 2024 : inflation, pouvoir d’achat, fiscalité et développement durable … voici les recommandations des économistes Istiqlaliens

Économie Alors que le gouvernement planche sur l’élaboration du PLF 2024, l’Alliance des économistes Istiqlaliens livre ses recommandations

Atika Ratim - 23 août 2023

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire