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Covid-19 : mobilisation des moyens contre la recrudescence de la pandémie

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La recrudescence de la pandémie du coronavirus au Maroc attise la crainte du gouvernement et des citoyens. Pour contenir la progression vertigineuse qu’a connue le virus ces deux dernières semaines et qui a provoqué une augmentation sans précédent du nombre de décès, les autorités compétentes ne lésinent plus sur les moyens. Annulation des congés du personnel soignant, création de nouvelles structures hospitalières pour les patients atteints du Covid-19 ou encore limitation des déplacements depuis et vers les villes les plus touchées par le virus, telles sont les mesures majeures adoptées jusqu’à présent pour maîtriser la situation épidémiologique dans le pays.

Face à l’expansion alarmante du coronavirus au Maroc, les autorités compétentes ont décidé d’agir. Depuis la semaine dernière, le pays fait face à une grave recrudescence de la pandémie, le bilan national quotidien ayant dépassé les 1000 nouvelles contaminations par jour. Ce lundi, c’est un nouveau record sinistre que le royaume a enregistré, notamment 19 décès en seulement 24 heures. Le nombre de cas actifs ne cesse également de monter en flèche s’élevant aujourd’hui à 6827 patients en cours de traitement, dont un solde de 107admis supplémentaires dans la seule journée du 3 août. Le ministère de la Santé fait aussi état d’une baisse du taux de guérison (72,41%) et d’une hausse de celui de létalité (1,53%). Face à cette exacerbation du virus, une large mobilisation des différentes composantes du gouvernement est intervenue pour tenter de stabiliser la situation épidémiologique au Maroc.

Les professionnels de la santé en état d’alerte

Afin d’éviter un éventuel manque de personnel soignant, le ministère de la Santé a pris la décision d’annuler les congés de l’ensemble du corps médical et même de rappeler ceux qui sont déjà en vacances. D’après Médias24, c’est par le biais d’un courrier officiel que la tutelle a annoncé cette mesure d’urgence. Ce dernier a été adressé le lundi 3 août aux directeurs des CHU, aux directeurs centraux et régionaux de la santé, au directeur de l’Institut Pasteur du Maroc, à la directrice du centre national de transfusion sanguine et d’hématologie, à la directrice du centre national antipoison et de pharmacovigilance, ainsi qu’au directeur de l’Institut national d’Hygiène, au secrétaire général et à l’inspecteur général du ministère de la Santé.

Ainsi, à partir de ce «3 août 2020 et jusqu’à nouvel ordre», tous les congés et demandes de congé dupersonnel des administrations et des institutions affiliées aux destinataires du courrier sont suspendus, souligne Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé,dans ladite correspondance. Et d’ajouter que «les personnes bénéficiant actuellement d’un congé devront regagner leurs postes dans un délai de 48H, qui commence à courir dès la publication de cette décision». Le ministre explique que cette démarche vise à contrôler «l’évolution de la situation sanitaire de [notre] pays», notant que son département avait autorisé les professionnels du secteur à prendre des congés de dix jours, mais à la condition de regagner leurs postes en cas d’urgence.

De nouvelles structures sanitaires pour les patients contaminés

Toujours dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, la Direction de la communication de la délégation régionale de la Santé de Fès-Meknès a décidé de mettre en place un nouveau centre hospitalier de campagne dans un des quartiers universitaires près de la route Imouzar-Fès. La zone en question est l’une des plus touchées par la pandémie et compte à ce jour 4228infections (+225 ces dernières 24 heures). Hespress Fr rapporte que ce site, disposant de 1200 lits, vise à accueillir les cas critiques de contamination au coronavirus. Équipée des installations et du matériel nécessaire pour soigner ledit virus, cette structure hospitalière a pour objectif de «soulager les systèmes de santé de la région» et de faire le suivi des cas positifs dans les meilleures conditions.

La même source indique que cette nouvelle unité est répartie en deux ailes (une dédiée auxfemmes et une autre réservée aux hommes) et qu’elle comprend des espaces de divertissement et d’exercices. Ce nouveau centre contribuera de plus à la prise en charge des cas critiques d’infections, libérant ainsi les lits d’hôpitaux pour les personnes atteintes d’autres maladies.

Outre la région de Fès-Meknès, Tanger compte elle aussi un nombre important de porteurs du virus. En conséquence, les autorités locales de la ville du détroit étudient la possibilité d’envoyer des patients atteints du Covid-19 versun campus universitaire. Ce dernier est l’un des nombreux endroitspouvantaccueillir les malades, car il comprend des chambres et des lits séparés, précise Yabiladi. Les responsables de la ville envisagent cette solution pour soulager également les autres hôpitaux de Tanger. La même source rappelle que la semaine dernière, les autorités locales ont décidé de transformer le stade de la ville en un établissement dédié aux personnes positivesau coronavirus.

Le transport au point mort

Les trafics ferroviaire, routier et autoroutier ont dû s’adapter aux exigences qu’impose la crise sanitaire actuelle. Ainsi ce lundi 3 août, l’Office national des chemins de fer (ONCF) a annoncé dans un communiqué de presse officiel «qu’en application des décisions des autorités, les voyages de et vers les gares de villes de Tanger, Marrakech, Meknès, Fès, Casablanca, Berrechid et Settat sont soumis à l’obligation de disposer d’une autorisation valable délivrée par les autorités».Aujourd’hui le Maroc souligne dans sa livraison du jour que ces destinations sont celles qui comptent le plus grand nombre d’infections et de décès dus au coronavirus. Cependant, poursuit le journal, par manque de communication plusieurs citoyens se sont retrouvés bloqués à la gare de Rabat-Ville parce qu’ils n’ont pas été avisés par l’ONCF de la nécessité de présenter une attestation de déplacement.De son côté, l’Office a tenu à expliquer, via le même communiqué, que la «gare ferroviaire de Rabat-Ville est toujours ouverte aux voyageurs».

Concernant le transport routier interurbain des voyageurs, L’Économiste rappelle que la capacité des autocars a été portée récemment à 75% au lieu de 50% initialement. Ces derniers sont également priés de tenir un registre avec les noms, prénoms et numéro de la carte d’identité de tous les voyageurs pour prévenir les autorités sanitaires en cas de contamination au Covid-19.

Rappelons enfin que les autorisations exceptionnelles relatives aux déplacements depuis et vers les 8 villes fermées par les départements de la Santé et de l’Intérieur, ne concernent pas uniquement les voyages par train, mais également ceux par autocar et par voiture.

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