Accueil / Société

Interdiction de déplacement entre villes : la presse critique la gestion du gouvernement

Temps de lecture

Dimanche, le gouvernement a annoncé une interdiction d’entrée et de sortie concernant huit villes marocaines. Une annonce rendue publique dans un communiqué conjoint des ministères de l’Intérieur et de la Santé. Cette mesure a été dévoilée à 19 heures pour une application à minuit, ce qui a provoqué une véritable panique parmi les citoyens marocains. La presse marocaine est revenue ce mardi sur cette décision.

Le journal L’Économiste souligne dans son éditorial du mardi 28 juillet 2020 que les ministères de l’Intérieur, de la Santé et des Transports méritent de se faire tirer les oreilles pour avoir réussi à créer le plus grand bazar que le Maroc ait jamais connu.

«Encombrement, blocage, danger, urgence, accidents… information réduite au minimum juste pour faire peur… tous les symboles, toutes les images, toutes les hantises ont été réunis en quelques heures pour former un grand désordre réel et psychologique», juge le quotidien dans son édition du jour.

La même source ajoute que le bouquet est le message envoyé à tous et à toutes par le service public. «Vous devez en plus payer pour ce désordre». Le journal fait référence aux stations de péage qui n’ont pas fait dans la « gratuité »afin de fluidifier la circulation et éviter les embouteillages.

De son côté, Challenge estime que malgré l’urgence de la situation (R0 supérieur à 1,2 dans certaines villes du royaume, dont Tanger, Sidi Kacem et Berrechid), la méthode avec laquelle a agi le gouvernement est « exécrable, imbécile ». «Sortir un communiqué à 19h pour une fermeture à minuit a créé la panique et la ruée vers les routes, il y a eu des accidents, des morts, des drames», souligne le média.Et d’ajouter que «le gouvernement ne fonctionne pas en équipe, plusieurs ministres affirment ne pas être au courant de ces mesures. Le peuple a l’impression d’être traité comme un mineur… On a l’impression que l’Exécutif est englué dans les sables mouvants et que chaque fois qu’il essaie de s’en sortir, il s’enfonce davantage».

Sur les réseaux sociaux, de nombreuses voix s’élèvent pour fustiger la décision du gouvernement. Certains aurait préconisé d’annuler en amontla célébration de l’Aïd Al-Adha cette année. Seulement, l’Aïd, c’est chaque année plus de 13 milliards de dirhams qui s’échangent entre les villes et le monde rural, faisant vivre des milliers de familles. Il reste fort à parier que cette année, l’impact de la pandémie et les mesures de restrictions auront une incidence importante sur les montants dépensés lors de la fête du sacrifice.

Répondant hier lundi à une question sur le court délai qui a précédé l’annonce d’interdiction de déplacements, le ministre de la Santé Khalid Ait Taleb a répondu : «Le virus non plus ne nous donne pas de délais. Je pense que les Marocains en sont conscients, car la situation ne tolère pas de relâchement. Ils doivent aujourd’hui s’engager et adhérer». D’après Telquel, le ministre a assuré que la restriction des déplacements durera au moins deux semaines, car la situation épidémiologique a évolué d’une manière «inquiétante et imprévisible».

Les hôtels referment leurs portes

C’est l’hécatombe ! La gifle de trop, comme le précise L’Économiste ce mardi. Selon le quotidien, la saison touristique est bel et bien morte après cette annonce des ministères de l’Intérieur et de la Santé d’interdire les déplacements. Un cadre d’hôtel confie que «dès l’annonce, les clients ont sorti leurs enfants de la piscine, ramassé leurs bagages dans la précipitation et fait le check-out, comme si nous étions en guerre». Un nombre important d’hôtels a été vidé en un laps de temps record. D’après Médias24, 80% des hôtels se sont vidés après l’annonce des restrictions des déplacements. Par ailleurs, plusieurs hôtels ont décidé de fermer leurs établissements et n’ouvrir leurs portes qu’après l’ouverture des frontières.

Lahcen Zelmat, président des hôteliers du Maroc, a déclaré qu’«en prenant cette décision irréfléchie sans tenir compte de ses conséquences, le gouvernement nous donne vraiment l’impression d’être déboussolé, car il avait d’autres solutions possibles au lieu d’en arriver là». Cette nouvelle a sonné la fin de la saison estivale pour plusieurs établissements touristiques, déjà complètement paralysés par l’effet de la pandémie du coronavirus sur leur activité. Les professionnels du secteur vont devoir faire l’impasse sur cette année 2020, une année noire à tous les niveaux !

Dernier articles
Les articles les plus lu

Santé publique : Marrakech réunit les experts pour un avenir plus sain

Société - Le 6e Congrès National d’Hygiène et de Salubrité Publiques a ouvert ses portes à Marrakech, réunissant des experts et des professionnels de la santé publique autour du thème « Les Bureaux Communaux d’Hygiène, retour d’expérience et perspective 2030 ».

Farah Nadifi - 10 décembre 2024

CNSS : lancement du contrôle de scolarité des enfants bénéficiaires

Société - CNSS informe ses assurés du lancement de l’opération de contrôle de droit aux prestations pour l’année scolaire 2024-2025.

Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024

Programme d’aide directe au logement : 30.848 bénéficiaires dans les différentes régions du Royaume

Société - Le programme d'aide directe au logement a contribué à l'amélioration des conditions de vie de 30.848 bénéficiaires dans les différentes régions du Royaume.

Mbaye Gueye - 10 décembre 2024

Villes sans bidonvilles : amélioration des conditions de vie de plus de 358.000 ménages ( Adib Benbrahim)

Société - Le programme villes sans bidonvilles permis d'améliorer les conditions de vie de plus de 358.000 ménages.

Mbaye Gueye - 10 décembre 2024

Critiques au parlement sur les politiques de soutien aux médias

Société - Le parlement a vivement débattu des nouvelles orientations gouvernementales concernant le soutien au secteur des médias.

Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024

Le Maroc vote pour le moratoire sur la peine de mort

Société - Le Maroc s’apprête à voter en faveur du moratoire sur la peine de mort, une résolution portée à l’Assemblée générale des Nations Unies.

Ilyasse Rhamir - 9 décembre 2024

Colmar: vibrant hommage aux Goumiers marocains qui se sont sacrifiés pour la liberté de la France

Société - Un vibrant hommage a été rendu aux Goumiers marocains lors d’une cérémonie tenue à Fréland, près de Colmar, pour commémorer le 80e anniversaire de la libération de cette commune de l’occupation nazie.

Mbaye Gueye - 9 décembre 2024

Vannerie marocaine : tradition, innovation et succès international

Société - La vannerie marocaine, fruit d’un savoir-faire transmis de génération en génération, connaît aujourd’hui un essor sans précédent.

Ilyasse Rhamir - 9 décembre 2024
Voir plus

Quelles dates pour Ramadan 2023 ?

Société - L'un des 5 piliers de l'islam, le Ramadan est le mois sacré durant lequel les musulmans jeûnent du lever au coucher du soleil.

Rédaction LeBrief - 15 février 2023

Le symbole perdu

Société - Dans "Le symbole perdu", Robert Langdon passe 12 heures entre les monuments des Pères fondateurs des États-Unis.

Rédaction LeBrief - 27 mars 2024

Horaires des prières à Fès

Bienvenue sur notre page consacrée aux horaires de prière à Fès ! Ici, nous fournirons les heures exactes des prières à Fès ainsi que d'autres informations utiles.

Rédaction LeBrief - 5 septembre 2023

Bidonvilles, pourquoi y en a-t-il encore ?

Dossier - Ces habitats se concentrent dans les périphéries ou au sein de bidonvilles, où les efforts de résorption peinent à suivre.

Sabrina El Faiz - 30 novembre 2024

Cherté de vie : le citoyen se révolte

Société - Mis à rude épreuve par l’inflation et la hausse vertigineuse des prix à la consommation, les ménages se révoltent.

Khadija Shaqi - 5 décembre 2022

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire