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De nouveauxpourparlers concernant la crise libyenne vont se dérouler au Maroc. Aguila Saleh Issa, président de la Chambre des représentants libyenne (Est),est arrivé au Maroc avec une délégationce dimanche 26 juillet.Lors de cette visite, il discutera de la situation en Libye avec des responsables marocains, dontHabib El Malki, président de la Chambre des représentants, et Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères. Yabiladi rapporte que les responsables marocains cherchent en plus à réunir autour de la même table Aguila Saleh Issa et son frère ennemi libyen, Kahled Al Machri,président du Haut Conseil d’État libyen (Ouest).
D’après Le360, Saleh est l’un des diplomates les plus impliqués dans les négociations liées à la guerre civile qui sévit dans ce pays nord-africainet œuvre depuis plusieurs années à mettre fin à la crise socioéconomique de la Libye. De plus, ce dernier soutient la formation d’un Conseil présidentiel et la tenue d’élections législatives et présidentielles. Pour ce politicien, une intervention égyptienne dans le conflit serait judicieuse, si le Gouvernement d’entente national (GEN) venait à attaquer Syrte, ville située au centre de la côte méditerranéenne de la Libye. Cependant, le Maroc s’oppose à une quelconque ingérence étrangère dans cette crise qui dure depuis près d’une décennie.
Une visite de haut niveau dans un contexte de tensions régionales croissantes
Plusieurs responsables libyens considèrent le Maroc comme l’un des médiateurs stratégiques dans la crise libyenne, et jugent que les accords de Skhirat de 2015 sont une base solide pour résoudre ce conflit. LeDesk rappelle que le 23 juin dernier, Nasser Bourita avait évoqué l’importance de ce traité lors d’une réunion d’urgence de la Ligue arabe. Il avait martelé que ce dernier ne devrait pas être abandonné, d’autant plus qu’actuellement il n’y a pas d’autres alternatives viables. Bourita avait aussisalué tous les efforts et initiatives visant à rapprocher les parties belligérantes de la Libye afin de rouvrir le dialogue etfaire pression pour la résolution de cettecrise.
Toutefois, le ministre avait avancé que le gouvernement marocain a longtemps condamné toute ingérence étrangère dans ce conflit ainsi que toute action qui porterait atteinte au statut et à la souveraineté de la Libye. Cette déclaration était intervenuedans un contexte d’escalade de tensions dans la région, et suite à la décision de plusieurs pays, dont l’Égypte, d’intervenir en Libye. En effet, près d’un mois après la tenue de la réunion de la Ligue arabe, le Parlement égyptien a approuvé, le 20 juillet, le déploiement de ses forces militaires au niveau des frontières égypto-libyennes pour lutter contre les «milices criminelles». Une décision actée par Abdel Fattah el-Sissi, président de l’Égypte, qui avait exprimé auparavant son intention de mobiliser son armée sur lesdites frontières, si la guerre en Libye venait à menacer la sécurité nationale de son pays.
De son côté, l’Assemblée nationale libyenne a fortement condamné la démarche du Caire, dénonçant qu’elle représente «une invitation illégitime de ceux qui prétendent représenter les tribus libyennes sous le couvert du “Parlement”».
Enfin, l’Égypte s’ajoute à la longue liste de pays cherchant à intervenir en Libye (Russie, Turquie, États-Unis…). Cette menace d’ingérence ne fait qu’augmenter les risques d’exacerbation de la situation dans ce pays nord-africain déchiré par une guerre civile qui dure depuis 2011 ainsi qu’une crise économique et sociale sans précédent. Avec cette nouvelle médiation marocaine, le royaume cherche en premier lieu à trouver une solution politique à ce conflit tout en préservant la dignité et la souveraineté de la Libye et de son peuple.
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