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Flou total autour de la deuxième tranche du SMIG (5%) qui devrait intervenir en ce mois de juillet. Alors que la première tranche a été délivrée sans problèmes en juillet 2019, cette deuxième tranche attise la polémique.La Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a déposé son véto. Le patronat estime que la priorité est aujourd’hui de conserver les emplois et rien d’autre.
«Ce n’est pas le moment d’augmenter le SMIG, mais de conserver les emplois. Les entreprises sont dans la logique de la préservation de l’emploi», déclare Chakib El Alj, président de la CGEM. Ce dernier préconise de reporter cette hausse à l’année 2021. Il expliqueque la hausse du SMIG cette année fragilisera davantage les entreprises déjà fortement impactées par la pandémie du Covid-19.
De leur côté, les syndicats ne partagent pas cet avis et s’opposent à un report. Certainsproposent de limiter cette augmentation aux secteurs directement impactés. «C’est un accord tripartite qui ne peut être annulé. Nous pouvons examiner la situation des secteurs ou des entreprises en difficulté. Mais nous parlons de 0,67 DH l’heure, ce qui revient à 128 DH pour 191 heures de travail par mois. Or, les entreprises ne tournent pas à plein régime.De plus, le SMIG devrait être attribué aux salariés sans qualification professionnelle et non à des techniciens et des diplômés», déclare Miloudi Al Mokhareq, secrétaire général de l’UMT.
Interrogé dimanche dernier lors d’un point de presse, le chef du gouvernement, Saad Dine El Otmani, a déclaré que le relèvement du SMIG est maintenu, jusqu’à nouvel ordre, rapporte Médias24. «Le relèvement du SMIG n’a aucun lien avec le projet de loi de finances rectificative. Pour moi, la décision est toujours maintenue», a précisé le chef de l’Exécutif.
Les négociations sont toujours en cours, même si le premier round du dialogue social n’a abouti à aucun compromis concernant cette question.
4 salariés sur 10 déclarés au SMIG
D’après L’Économiste, de nombreuses entreprises attendent une décision. Une décision qui a déjà pris beaucoup de retard alors que les délais sont serrés et que la majorité n’a aucune visibilité. D’autant plus que l’enjeu est de taille, puisqu’une population importante de salariés déclarés à la CNSS émarge du SMIG(près de 4 salariés sur 10).
Le journal estime, dans son édition du jeudi 23 juillet 2020, que la conjoncture n’est pas propice à cette revalorisation. Elle est marquée par la baisse de la commande adressée aux entreprises et le recul de la consommation. Le quotidien précise également que durant les cinq premiers mois de l’année, les importations comme les exportations sont en retrait respectivement de 16,9% et de 20,1%. Le chiffre d’affaires à l’export de l’automobile a cédé 39,4%, alors que les exportations du secteur textile et cuir sont également en retrait de 33,8%.
Rappelons enfin qu’une réunion tripartite (gouvernement-CGEM-syndicats) devait avoir lieu la semaine dernière, avant d’être reportée à la dernière minute. Dans ces circonstances, les chefs d’entreprises n’ont d’autres choix que depatienteravant d’être fixés et verser les salaires aux employés.
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