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L’actualisation des prévisions économiques pour l’Afrique du Nord par La Banque africaine de développement (BAD) fait ressortir une perte de 0,8% de PIB dans le meilleur des cas et une contraction de 2,3% selon un scénario pessimiste qui repose sur un prolongement de la pandémie jusqu’en décembre.
Un impact général
La BAD projette une baisse de 4,6% du PIB du Maroc (scénario pessimiste) contre 5% prévu par le gouvernement. L’activité devrait se contracter de 5,4% en Algérie, de 4% en Tunisie et de 1,1% en Mauritanie. En revanche, l’Égypte enregistrerait une croissance de 0,8%. La crise frappe de plein fouet le secteur du Tourisme qui a un poids très important au Maroc, en Égypte et en Tunisie. La récession dans les pays partenaires et la baisse des prix des matières contribueront à la dégradation des échanges extérieurs. Les transferts de la diaspora et les IDE souffriront aussi de la conjoncture. En conséquence, «les comptes courants devraient baisser pendant la pandémie, de 5,2 points de pourcentage du PIB selon le scénario le plus pessimiste, ce qui accroîtrait les besoins de financement des pays», notent les économistes de la BAD.
Par ailleurs, les mesures pour endiguer la propagation du virus et pour préserver les économies vont se traduire par un creusement des déficits budgétaires. Il s’établirait en moyenne à 10,9% du PIB dont 17% en Algérie et 8,5% en Égypte.
Renforcer la collaboration régionale
Aujourd’hui, la crise économique met en évidence la nécessité de renforcer le commerce régional. «Peu de progrès ont été réalisés en matière de commerce intrarégional. Le niveau du commerce intra régional en Afrique du Nord est l’un des plus bas au monde (moins de 5 %) et bien inférieur à celui atteint par certaines autres communautés régionales en Afrique», souligne la BAD. Les pays nord-africains pourraient stratégiquement bénéficier d’une plus grande ouverture vers l’Afrique subsaharienne qui a des perspectives économiques favorables, en particulier après la mise en place de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA). Une fois opérationnelle, elle sera la plus grande zone de libre-échange au monde. De quoi offrir une opportunité d’accroître la croissance de l’industrie et de la fabrication, en tirant parti du potentiel d’une intégration régionale renforcée. Pour mettre pleinement à profit ce nouveau marché, «les pays doivent supprimer les droits à l’importation et les barrières non tarifaires», conseille l’institution.
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