Accueil / Économie

Liquidités bancaires : au moins deux ans de tension

Temps de lecture

Depuis le déclenchement de la crise, le besoin de liquidité des banques a fortement augmenté pour atteindre 100 milliards de DH en moyenne par semaine. C’est 30 milliards de DH de plus qu’hebdomadairement au premier trimestre. Ces besoins sont intégralement couverts par la Banque centrale à un taux de 1,5%. La diminution récente du taux entraînera aussi celle des taux obligataires. Cependant, la réduction du coût d’emprunt des banques ne se traduira pas mécaniquement par une baisse des taux débiteurs, l’environnement étant plus porteur de risques.

Bank Al-Maghrib a bien fait d’élargir les instruments de refinancement des banques. En effet, la pandémie du Covid-19 crée une pression sans précédent sur les liquidités bancaires. Le déficit hebdomadaire dépasse actuellement 100 milliards de DH. En 2018 et 2019, le besoin de liquidité des banques s’était établi respectivement à 69 et 62 milliards de DH. Par rapport au premier trimestre, le déficit s’est creusé de 30 milliards de DH. Rappelons que cette période a été marginalement impactée par la pandémie.

Les banques face à la circulation du cash

À partir de la deuxième quinzaine de mars et le début du confinement, les sorties de cash du système bancaire se sont accélérées. La monnaie fiduciaire a atteint 290 milliards de DH à fin mai, en hausse de 20% sur un an. Les aides accordées aux ménages pour atténuer les effets de la crise sur leur pouvoir d’achat sont en grande partie à l’origine de la forte hausse de la circulation fiduciaire. Inversement, les dépôts à vue auprès des banques se sont accrus de 8,6% sur un an suite notamment à l’amélioration de 8% de ceux détenus par les ménages et de 11% de ceux des entreprises non financières privées. Mais, cela ne compense que légèrement l’accélération de la circulation fiduciaire. Bank Al-Maghrib prévoit une exacerbation de la tension sur les liquidités bancaires au moins jusqu’en 2021 où le déficit pourrait atteindre 171 milliards de DH.

Pour couvrir leurs besoins, les banques mobilisent en moyenne 105 milliards de DH hebdomadairement auprès de Bank Al-Maghrib. Le coût de la ressource est de 1,5% depuis le dernier conseil de la Banque centrale qui a vu le taux directeur ramené de 2% à 1,5%. Cette baisse se répercutera aussi sur les taux obligataires. Ce qui veut dire que les émissions de certificats de dépôts des banques s’effectueront à des conditions plus intéressantes. Il n’empêche que la baisse du coût d’emprunt ne se traduira pas mécaniquement par une baisse des taux débiteurs, l’environnement étant plus porteur de risque. De quoi restreindre la transmission de la baisse du taux directeur aux taux débiteurs, sauf pour les entreprises qui bénéficieront des prêts relance. Pour ces dossiers, le taux d’intérêt a été plafonné à 3,5%.

Dernier articles
Les articles les plus lu

PLF 2025 : priorité au social

Économie - Le PLF 2025, présenté par Nadia Fettah, à la Chambre des représentants, repose sur quatre dimensions clés.

Ilyasse Rhamir - 14 novembre 2024

Maroc 2024 : réformes clés pour un avenir durable

Économie - Le rapport de l’OCDE pour 2024 présente des défis et des perspectives économiques mettant en avant les réformes nécessaires.

Ilyasse Rhamir - 14 novembre 2024

COP29 : Leila Benali souligne la nécessité des incitations transfrontalières pour les projets durables

Économie - Leila Benali estime que le monde fait face à de nombreux défis liés notamment au dialogue sur le financement du climat.

Mbaye Gueye - 14 novembre 2024

Le Maroc atteint un nouveau record avec 14,6 millions de touristes à fin octobre 2024

Économie - Le Maroc a franchi une étape historique en atteignant 14,6 millions de touristes à la fin du mois d’octobre 2024.

Farah Nadifi - 14 novembre 2024

Pêche côtière et artisanale : hausse de 6% de la valeur des produits commercialisés à fin octobre (ONP)

Économie - L'ONP a révélé que les produits commercialisés de la pêche côtière et artisanale ont enregistré une hausse de 6%.

Mbaye Gueye - 14 novembre 2024

Dessalement : cap sur 1,9 milliard m³ d’eau en 2030

Économie - Le Maroc entreprend un projet de dessalement d’eau de mer, visant une production de 1,9 milliard de m³ par an d’ici 2030.

Ilyasse Rhamir - 14 novembre 2024

Parlement : la Commission des finances adopte à la majorité la première partie du PLF 2025

Économie - Après 23 heures de discussions, la Commission des finances de la Chambre des représentants a adopté la première partie du PLF 2025

Mbaye Gueye - 13 novembre 2024

Bourse de Casablanca : quels sont les enjeux du lancement du marché à terme ?

Économie - Le lancement du marché à terme à Casablanca marque une avancée significative pour les infrastructures de marché de capitaux.

Ilyasse Rhamir - 13 novembre 2024
Voir plus

Gaz naturel : le Maroc capte près de 20% des exportations espagnoles via le GME

Économie - Le Maroc capte 18,5% des exportations espagnoles de gaz via le GME en 2024, marquant une hausse significative par rapport à 2023.

Chaima Aberni - 26 août 2024

Standard Bank veut s’implanter encore plus en Afrique de l’Est

Afrique, Économie, Économie - Dans le cadre de sa stratégie d'expansion, Standard Bank compte renforcer sa présence en Afrique de l'Est.

Hajar Toufik - 14 mars 2023

Office des changes : les points clés du rapport annuel 2022 sur le commerce extérieur

Économie - L’Office des changes vient de publier son rapport annuel sur le commerce extérieur, fournissant plusieurs statistiques.

Hajar Toufik - 9 août 2023

Alpha 55 et le ministère de l’Industrie et du Commerce s’allient pour la promotion du «Made in Morocco»

Économie - Alpha 55 a inauguré, jeudi 24 août 2023 son 4ᵉ magasin au sein du centre commercial Aeria Mall à Casablanca.

Atika Ratim - 25 août 2023

Au-delà de la dette : le Maroc et la quête d’une croissance durable

Économie - Face à une dette publique croissante, le Maroc se confronte à des défis économiques sans précédent dans le sillage de la pandémie

Chaima Aberni - 20 novembre 2023

Prix carburants : quand le pétrole met le feu à l’économie

Économie - Face aux prix du carburants les plus élevés du monde arabe, le Maroc se trouve à la croisée des chemins.

Chaima Aberni - 22 mai 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire