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Covid-19 : la situation épidémiologique du Maroc n’est pas rassurante

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Alors que la pandémie du coronavirus continue de progresser au Maroc, le ministère de l’Intérieur a haussé le ton quant au relâchement constaté vis-à-vis des mesures préventives en vigueur. Ainsi, tout quartier du royaume comptant un foyer de contagion sera reconfiné pour contenir la propagation du virus. Selon une enquête du Haut-Commissariat au Plan (HCP), les femmes marocaines sont plus impactées par le Covid-19 que leurs concitoyens masculins. Par ailleurs, les experts de la santé préviennent que même après la mort d’une personne atteinte du virus, sa dépouille reste contagieuse.

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Le Maroc compte désormais 15936 infections au coronavirus, 255 décès, 12934 guérisons, 880702 cas exclus après des tests négatifs au virus et 2747 cas actifs. Selon les dernières données du ministère de la Santé, le pays a recensé pendant ces dernières 24 heures191 contaminations, 5 morts, 651 rémissions et17821personnes confirmées non porteuses du Covid-19. Les nouveaux cas ont été enregistrés dans les régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (+36), de Marrakech-Safi (+67), de Rabat-Salé-Kénitra (+8), de Fès-Meknès (+59), de Laâyoune-Sakia El Hamra (+1), de l’Oriental (+19) et de Guelmim-Oued Noun (+1). La tutelle précise aussi que le taux de létalité a atteint 1.6%, tandis que celui des guérisons est de 81.16%.

L’Intérieur hausse le ton

Après l’apparition de plusieurs clusters épidémiques à Tanger, le ministre de l’Intérieur a décidé de reconfiner toute la commune de cette ville du Nord, rapporte ce lundi 13 juillet La Vie Éco. Toutefois, quelques heures plus tard, le ministère en question s’est rétracté, affirmant que seuls les quartiers où les foyers de contagion ont été détectés seront fermés, indique EcoActu. Ainsi, les autorités ont décidé de renforcer leurs rondes decontrôles et de surveillance dans les quartiers concernés afin de sensibiliser leurs résidents quant à l’importance du respect desmesures préventives mises en place. En outre, dans certaines zones de la ville, les activités de toute unité de production, de service ou de tourisme, qui n’avaient pas veillé au respect des règles du protocole sanitaire en vigueur, ont été stopées.

Par ailleurs, à l’instar de la ville de Tanger, l’Intérieur a décidé ce lundi de procéder à la fermeture de tous les quartiers marocains qui comptent des clusters du Covid-19. Le ministère soutient que sa démarche intervient après la constatation d’un grave relâchement des dispositions de prévention par les Marocains. Et de conclure quel’allégement de ces restrictions est tributaire de l’évolution de la situation épidémiologique dans le pays.

L’impacte de la pandémie sur les Marocaines

À l’occasion de la Journée mondiale de la population, dédiée cette année à la protection des droits et de la santé des femmes et des filles face au coronavirus, le Haut commissariat au plan (HCP) a révélé que les Marocaines sont plus touchées par la pandémie que leurs concitoyens masculins. D’après Aujourd’hui le Maroc, qui cite l’enquête du HCP, «les femmes représentent 58% du personnel médical et 67% du personnel paramédical (infirmiers et techniciens) du royaume». Cette surreprésentation les expose davantage au risque de contracter le virus que les citoyens de la gent masculine. De plus, le rapport révèle que «durant son instauration, le confinement a fortement impacté l’accès aux services de santé pour les femmes. Alors que les efforts se concentrent sur laréduction de la propagation du virus, des services essentiels tels que l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive ont été perturbés». Le journal souligne que 30% des ménages comptant des femmes éligibles aux services des consultations prénatales et postnatales ont dû renoncer à ces services durant la période d’isolement obligatoire, et seulement34% ont pu y accéder.

De leur côté, les familles dirigées par des femmes, et dont l’un des membres est malade,sont celles qui ont le plus souffert du manque d’accès aux soins sanitaires. «Sur l’ensemble des ménages dirigés par les femmes ayant un membre ou plus souffrant de maladies ordinaires, près de 47,5% n’a pas pu accéderaux services de santé, contre 37,9% des ménages dirigés par un homme», déplore le HCP. Et d’ajouter que lesdits ménages ont été davantage confrontés aux troubles psychologiques liés auCovid-19 et à ses répercussions, notamment le manque de sommeil (26% contre 23% pour les ménages dirigés par des hommes), l’anxiété (51% contre 49%), la peur et les comportements obsessionnels (9% contre 6%).

La dépouille des personnes mortes du Covid-19 reste contagieuse

Hesspress rapporte que le Professeur Moulay Mustapha Ennaji, virologue et directeur du laboratoire de virologie à l’Université Hassan II de Casablanca, a souligné que le nouveau coronavirus peut survivre quelque temps après la mort de son porteur. Ainsi, le risque infectieux ne disparaît pas immédiatement avec le décès du patient infecté. Cependant, les voies de transmission sont réduites, explique le professeur, notamment la voie respiratoire, qui constitue le mode principal de transmission de ce virus. «C’est vrai que le virus se trouve dans le système respiratoire, mais à un moment donné, il peut atteindre le système gastro-intestinal, le système rénal et d’autres systèmes. Il peut même atteindre le sang. Donc il y a des complications qui surviennent, le virus peut évoluer. Il peut même atteindre le système neurologique», estime le virologue.

Dans ce contexte, les personnels de santé ainsi que ceux chargés du lavage de la dépouille, qui doivent manipuler les défunts, prennent des mesures préventives strictes afin d’éviter les risques decontagion. «Dès lors qu’un malade du Coronavirus est décédé, un ensemble de désinfectants est appliqué sur son corps et il est mis dans un emballage spécial de manière telle qu’il ne contamine pas les personnes qui l’entourent, et déposédans un cercueil spécial pour que les gens ne le touchent pas. Sinon il reste contagieux», ajoute-t-il. La procédure de gestion des décès des cas possibles ou confirmés etle rituel du lavage du corps doivent être supervisés par l’équipe de gestion locale. Cette dernière veille à réduire au minimum l’usage de l’eau, les projections de l’eau et le temps du nettoyage des dépouilles.

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