Accueil / Société

Fin de l’indemnité Covid, et maintenant ?

Temps de lecture

L’indemnité Covid-19 est arrivée à son terme ce mardi 30 juin 2020. Le versement des allocations prend donc fin pour les salariés et met en péril l’avenir de plusieurs entreprises, dont la relance de l’activité n’est pas encore totalement actée. Ces entreprises ont déclaré qu’elles pourraient être contraintes à procéder à des licenciements massifs. Une période délicate qui intervient en parallèle avec la deuxième hausse du SMIG et l’échec (temporaire) du dialogue social. Le gouvernement est appelé à agir au plus vite afin d’éviter un chaos social.

Fini les 2000 dirhams versés par le Fonds spécial de gestion du Covid-19 aux salariés, dont les entreprises ont été impactées par la pandémie. Dès ce mois de juillet, les patrons d’entreprises devront eux-mêmes prendre en charge leurs salariés. Une situation inquiétante vue que l’activité redémarre au ralenti pour une grande partie des entreprises.

Ces dernières assurent que les emplois ne peuvent être tous maintenus, une vague delicenciements serait donc inévitable. D’autant plus que le Code dutravail le permet dans cette situation exceptionnelle.

En effet, les licenciements pour raisons économiques et technologiques sont prévus par le Code du travail (articles 66 à 76), rapporte l’Économiste dans son édition du mardi 30 juin 2020. L’article 66 précise que l’employeur dans les entreprises de dix salariés et plus, qui envisage le licenciement de tout ou une partie de ses salariés, doit aviser les délégués du personnel ou les représentants syndicaux, au moins un mois avant.

«Il doit en même temps leur fournir tous renseignements nécessaires y afférents, y compris les motifs du licenciement, ainsi que le nombre et les catégories des salariés concernés et la période dans laquelle il entend entreprendre ce licenciement».

Afin d’éviter cette mesure, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a proposé un ensemble de recommandations au gouvernement pour le maintien de l’emploi. Parmi elles, la mise en place du chômage partiel qui se substituerait aux aides de la période du confinement. Dans ce cas de figure, l’employeur prendrait en charge 50% du salaire et l’État prendrait l’autre moitié dans la limite de 3000 DH. L’exonération de l’IR serait également prévue.

Ce dispositif est conditionné par le maintien de 80% des effectifs. Ce qui devrait permettre de gérer la baisse ponctuelle de l’activité sans passer par les licenciements. D’après l’Économiste, le Comité de veille économique (CVE) pourrait se réunir en fin de semaine pour étudier ces propositions.

La hausse du SMIG en stand-by

Ce mercredi 1er juillet est aussi la date prévue pour l’entrée en vigueur de la seconde augmentation du SMIG (5%). Le patronat avait officiellement envoyé une lettre au chef du gouvernement pour demander le report de la hausse du salaire minimum à une date ultérieure.

La Confédération, présidée par Chakib El Alj, avait souligné que le royaume vit une « crise sans précédent », et que les entreprises sont dans une logique de préservation d’emplois. Le patronat prédit que le moment ne serait donc pas opportun pour appliquer cette mesure, rapporte le site d’information Médias24. Une proposition qui ne fait d’ailleurs pas l’unanimité, notamment au sein des centrales syndicales.

Le 24 juin dernier, ces dernières se sont réunies pour la première fois depuis plus de 3 mois avec la CGEM et le ministre du Travail Mohamed Amekraz. Une réunion qui n’aura pas tenu ses promesses puisque tous les sujets qui étaient au programme (hausse du SMIG, proposition de prolongement de l’indemnité Covid et le licenciement des salariés) n’ont pas été abordés. Les syndicats ont refusé de démarrer les négociations dans la plateforme classique du dialogue social réclamant la création d’un comité de veille sociale à l’instar du comité de veille économique (CVE).

Entre propositions de la CGEM et réactions des syndicats, le gouvernement observe et temporise. Aucune décision n’a été dévoilée pour l’heure, alors que le temps presse, la survie d’un grand nombre d’entreprises et salariés est en jeu.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Alerte Météo : vents violents au nord du Maroc

Société - La DGM a émis un bulletin d’alerte de niveau orange concernant des rafales de vent localement fortes prévues lundi dans certaines provinces du nord du Maroc.

Ilyasse Rhamir - 14 décembre 2024

Saigner pour guérir

Dossier - Rien qu’un rasoir, une pipette et un seau ne peuvent guérir. Car la saignée est réputée pour être «miraculeuse».

Atika Ratim - 14 décembre 2024

Deux soldats des FAR périssent dans l’explosion d’une mine

Société - Une mine antichar a explosé, causant la mort de deux soldats des Forces armées royales (FAR) et blessant grièvement un troisième.

Ilyasse Rhamir - 13 décembre 2024

Caravane médicale : coopération sud-sud renforcée entre le Maroc et le Sénégal

Afrique, Société, Société - La deuxième édition de la caravane médicale humanitaire multidisciplinaire a été lancée jeudi à Diass, à 40 km de Dakar.

Farah Nadifi - 13 décembre 2024

Protection sociale : 15 millions de Marocains couverts

Société - Mustapha Baitas a annoncé que 3.769.000 travailleurs indépendants sont désormais inscrits au régime de couverture médicale.

Ilyasse Rhamir - 13 décembre 2024

LF 2025 : exonération totale des pensions pour 164.000 retraités

Société - Le gouvernement franchit une étape importante avec l’exonération des pensions et des rentes viagères des retraités prévue par la loi de finances 2025.

Ilyasse Rhamir - 13 décembre 2024

Le Maroc, modèle régional des droits de l’Homme

Société - Lors de la Journée internationale des droits de l’Homme, Abdellatif Ouahbi, a souligné l’engagement du Maroc dans la promotion des droits fondamentaux.

Ilyasse Rhamir - 12 décembre 2024

Salé : une tentative de trafic de près de 5.000 comprimés psychotropes avortée

Société - La DGST a réussi à déjouer une importante tentative de trafic de substances psychotropes, mercredi après-midi.

Ilyasse Rhamir - 12 décembre 2024
Voir plus

Enseignement : des réformes urgentes face à un système en crise

Société - Le dernier rapport de la Cour des comptes dresse un état des lieux préoccupant du secteur de l’enseignement au Maroc.

Ilyasse Rhamir - 16 décembre 2024

Santé mentale au Maroc : briser les tabous, réformer le système

Société - Au Maroc, la santé mentale demeure un domaine préoccupant, longtemps négligé dans les politiques publiques.

Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024

Urgence écologique : sauvetage de la forêt de Bouskoura

Société - L’ANEF a lancé un programme d’urgence pour 2025-2026 visant à préserver la forêt urbaine de Bouskoura, un espace vital pour la métropole de Casablanca.

Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024

Lutte contre la cyberviolence : le Maroc en première ligne

Société - La cyberviolence, dissimulée et dévastatrice, est devenue un enjeu majeur pour les autorités marocaines.

Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire