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Covid-19 : liberté « conditionnée » et vigilance autour de la reprise

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Les Marocains ont enfin pu sortir de chez eux le 25 juin, après plus de 3 mois de confinement obligatoire. Le nombre de contamination affiche une légère baisse ce vendredi mais l’appel général est à la vigilance. Le département de Mohamed Ben Abdelkader a menacé les patrons d’entreprises de lourdes sanctions en cas de négligences des mesures de préventions. De son côté, l’application Wiqaytna connait un large succès auprès des citoyens et cherche à consolider davantage les efforts nationaux de lutte contre la pandémie. Enfin, la MAP a annoncé sa décision d’arrêter la diffusion des points de presse quotidienne du ministère de la Santé.

Ce vendredi 26 juin, le Maroc en est à son deuxième jour de déconfinement progressif. Le pays fait état de 127 nouvelles infections au coronavirus, 60 guérisons, 23.299 personnes confirmées non porteuses du virus et 67 patients en cours de traitement. Le bilan national atteint ainsi 11.465 contaminations, 8560 rémissions (74,66%), 217 décès (1,89%), 602.362 cas exclus après des tests négatifs au Covid-19 et 2688 cas actifs (23,45%). Le ministère de la Santé précise que 57 nouveaux cas ont été enregistrés dans la région de Casablanca-Settat(3253), 21 à Tanger-Tétouan-Al Hoceïma(1883), 21 àMarrakech-Safi(1858), 13à Fès-Meknès(1169),8à Laâyoune-Sakia El Hamra(285),3à Béni Mellal-Khénifra(147), 2à Rabat-Salé-Kénitra(1912) et1à Guelmim-Oued Noun(70).

Comment s’est déroulée la première journée de déconfinement ?

La presse marocaine est revenue, ce vendredi 26 juin, sur le premier jour de la deuxième phase de l’assouplissement des mesures de confinement dans le royaume, précisant que les mots d’ordre de cette journée étaient vigilance et liberté. Al Ahdath Al Maghribia s’est davantage penché sur la situation à Casablanca. Le journal indique que les Bidaouis ont tiré plusieurs leçons de cette crise et qu’ils sont désormais préparés et armés pour affronter toutes sortes de nouveaux défis ou de mauvaises surprises.Assabah, pour sa part, a évoqué la grande affluence qu’a connue la corniche casablancaise le 25 juin, titrant sa une «Tous les chemins mènent à Aïn Diab». Après plus de 3 mois d’isolation à domicile, femmes, enfants et estivants du 3e âge se sont tous rués vers les plages de la métropole pour «respirer le grand air, nager ou encore faire du sport» en plein air, et ce sous l’œil inquisiteur de nombreux agents de sécurité et d’autorité déployés sur place. De son côté, Al Massae précise qu’un retour «mesuré» à la normale a été également constaté dans les villes de Rabat et Fès, notamment avec une réouverture «timide» des salons de coiffure et des hammams ainsi qu’avecune reprise «molle» des transports inter-urbains.

Lutte contre les foyers de contagions industriels

Après l’apparition de plusieurs clusters épidémiques au Maroc, quelques jours seulement avant la 2e phase de déconfinement, notammentdans les unités de conditionnement de fruits rouge àLalla Mimouna et à l’usine de Renault à Tanger, le ministère de la Justice a jugé bon de réagir. Dans sa livraison de ce vendredi 26 juin, Assabah soutient que des enquêtes judiciaires ont été entamées afin de déterminer les niveaux de responsabilité des entreprises dans la déclaration de ces foyers. Afin de pallier ce genre d’incidents à l’avenir, le département de Mohamed Ben Abdelkader a requalifié de «pénales» certaines négligences des entreprises, notamment : «l’insubordination aux consignes prévues par l’état d’urgence sanitaire, le non-respect des mesures de sécurité et d’hygiène, le laisser-aller prémédité, l’exposition d’autrui à un danger avéré, ou encore la provocation de cas de contagion d’un ou plusieurs salariés par un collègue atteint d’une maladie nécessitant un arrêt de travail de 6 jours». Et d’ajouter que si lesdites négligences conduisent à un décès, ce dernier sera assimilé à un « meurtre involontaire ». Cet avertissement de la Justice menace les patrons récalcitrant quant à l’application des dispositifs sanitaire préconisés par les autorités publiques de peines allant de 3 mois à 5 ans de prison, assure le journal.

Wiqaytna téléchargée plus de 2 millions de fois en 3 semaines

Lancée depuis trois semaines par les ministères de la Santé et de l’Intérieur, avec le soutien de la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP), l’application de suivi du Covid-19 Wiqaytnaa enregistré plus de deux millions de téléchargements, indique Aujourd’hui le Maroc. Le département de Khalid Aït Taleb s’est félicité de ce succès, estimant que c’est l’application basée sur le volontariat la plus réussie au monde, et ce grâce à la coopération civile. Rappelons que cette solution, disposant d’une technologie Bluetooth, surveille les déplacements des utilisateurs et les avertit en cas de contacts avec un autre utilisateur infecté. Le téléchargement de Wiqaytnaest totalement facultatif pour les citoyens,et représenteun outil clé dans la détection des contaminations pendant cette 2e phase de déconfinement, puisque les contacts inter-personnes vont devenir plus fréquents.

Enfin, poursuit le journal, la campagne « Restons vigilants, protégeons-nous mutuellement »qui appelle au respect des mesures de prévention, dont l’utilisation de Wiqaytna, sera entamée en parallèle avec l’assouplissement des mesures de confinement. L’objectif de cette initiative est principalement de consolider les efforts de lutte contre la pandémie et la sensibilisation des Marocains quant à la nécessité de faire preuve de responsabilité et de vigilance vis-à-vis du virus.

Arrêt de la diffusion quotidienne des points de pressedu ministère de la Santé

Ce jeudi 25 juin, l’agence de presse marocaine MAP a décidé d’arrêter la diffusion des points de presse quotidiens du ministère de la Santé, en raison de la fin graduelle du confinement. Médias24 rapporte que désormais, la MAP ne communiquera, via ses canaux de transmission (fil général, RIM et M24), que le nombre de décès et de guérisons, afin de se concentrer davantage sur l’accompagnement de «la reprise de l’activité économique et sociale» du royaume. Cependant, la même source estime que ces données sont loin d’être constructives, soulignant que «le nombre de nouveaux cas, celui des cas actifs, leur répartition par provinces etla nature des lieux de contamination (professionnel, familial ou communautaire) sont les plus importants pour suivre la situation et permettre aux citoyens de prendre leurs précautions». Nos confrères déplorent également qu’il est fort probable que même «les données fournies sur le site officiel covidmaroc.ma perdent progressivement de leur teneur».

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