C’est un diagnostic très complet qu’a établi ce jeudi le Conseil de la concurrence pour le secteur du médicament au Maroc. Réuni dans le cadre de la 7e session ordinaire de sa formation plénière, le Conseil a relevé plusieurs dysfonctionnements dans le marché du médicament au Maroc, le qualifiant de «très administré et très réglementé» et évoluant dans un cadre légal et juridique «inapproprié et dépassé», rapporte EcoActu.
Le Conseil souligne aussi que «c’est un marché où la concurrence est fortement impactée par une politique pharmaceutique nationale fragmentée et incohérente et une gouvernance inefficace largement dominée par une tutelle administrative qui laisse peu de place au développement des mécanismes de marché et d’une concurrence saine et loyale».
Un marché dominé par les médicaments princeps
Le Conseil souligne que le taux de pénétration des médicaments génériques (médicament identique ou équivalent à celui d’une marque, mais commercialisé sous une autre dénomination) ne dépasse pas les 40% alors que la moyenne mondiale se situe autour de 60%.
Ce sujet fait d’ailleurs l’objet d’un vif débat entre les syndicats des médecins et des pharmaciens. Alors que les pharmaciens demandent à avoir le droit de substitution des médicaments prescrits (c’est-à-dire la possibilité de vendre à leurs patients des médicaments équivalents autres que ceux figurant sur l’ordonnance), ces derniers ont essuyé un refus catégorique de la part des médecins. «Ce sont deux professions qui doivent se respecter mutuellement et il ne faut pas que l’une empiète sur les prérogatives de l’autre», a souligné le Syndicat national des médecins du secteur libéral (SNMSL).
Une faible consommation
La moyenne de consommation des médicaments par an et par habitant au Maroc ne dépasse pas les 450 dirhams alors qu’elle est de plus de 3000 DH en Europe, rapporte Challenge. Cette situation implique un déficit d’accès des laboratoires au Maroc vu que le marché n’est pas «assez riche». D’un autre côté, le niveau de participation des ménages dans la santé est jugé «élevé». Le taux de participation des ménages se situe autour de 48% au Maroc, contre 25% en moyenne dans le monde. 1 dirham sur 2 dépensé dans la santé au Maroc, est directement supporté par le consommateur (l’autre étant assuré par les assurances maladie) contre 1 sur 4 dans le monde.
«Un marché peu transparent»
Autre dysfonctionnement épinglé par le Conseil, le manque de transparence. Le Conseil souligne que 15 laboratoires disposent de plus 70% des parts du marché et qui, pour certaines classes thérapeutiques, est fortement concentré avec l’existence de duopoles ou d’oligopoles occupant une situation de quasi-domination.
«Il s’agit, aussi, d’un marché peu transparent avec l’absence d’une vraie politique publique du médicament générique, couplée à un circuit de distribution obsolète et en crise entraînant l’agonie des chaînons fragiles et vulnérables de la filière. À cela s’ajoutent, enfin, des relations médecins-laboratoires, qui sont empreintes, dans certains cas, de conflits d’intérêts. Ce qui participe à leur tour à fausser le jeu libre de la concurrence sur ce marché», précise le Conseil.
Cela entraine donc un coût important à la fois pour les ménages, mais aussi pour l’assurance maladie qui doit rembourser des médicaments princeps et importés de l’étranger alors qu’ilsauraient parfois pu être remplacés par des génériques produits localement.
Les recommandations
Première recommandation présentée par le Conseil de la concurrence : l’élaboration d’une politique nationale du médicament capable de répondre aux exigences du pays en médicaments et dispositifs médicaux.
Le Conseil recommande au gouvernement de réunir les conditions permettant de bâtir un réel écosystème national du médicament et de créer un cadre institutionnel capable de mobiliser et fédérer les synergies entre tous les acteurs du marché (Autorités publiques, régulateurs, organismes gestionnaires, industriels, laboratoires, médecins, pharmaciens, distributeurs de gros et de détail, associations de consommateurs et des chercheurs… etc).
Le Conseil préconise également de reconsidérer le statut actuel de l’agence nationale de l’assurance maladie (ANAM) pour lui conférer une réelle autonomie de gestion et une indépendance effective vis-à-vis de la tutelle conformément aux dispositions du Code de la couverture médicale de base.
Par ailleurs, le Conseil appelle le gouvernement à mener des réformes de structure portant sur la redéfinition des modalités d’organisation du marché du médicament, la refonte en profondeur du cadre juridique organisant ce marché et le développement de nouveaux leviers pour en améliorer la situation de la concurrence.
Cela passe par l’amélioration de la transparence du système de gestion et de régulation du secteur, notamment au niveau de l’attribution des autorisations de mise sur le marché (AMM), la gestion transparente des marchés publics, les modalités de fixation des prix, le contrôle de la qualité, la protection des brevets, et le contrôle maitrisé des importations.
Résidences universitaires : Azzedine El Midaoui annonce la signature de 18 conventions
Société - Azzedine El Midaoui, a déclaré que 18 conventions de partenariat ont été signées avec des investisseurs privés pour la création de résidences universitaires totalisant une capacité d'accueil d'environ 12.000 lits.
Mbaye Gueye - 31 décembre 2024Nouvel an : la sécurité avant tout
Société - Un important dispositif sécuritaire a été installé dans les principales artères de Casablanca à l’occasion de la célébration du Nouvel an.
Mbaye Gueye - 31 décembre 2024Suites aux incidents des taxis, l’Intérieure rappelle à l’ordre
Société Le ministre de l’Intérieur a publié une circulaire visant à remettre de l'ordre dans les villes connu des incidents de taxis.
Mouna Aghlal - 31 décembre 2024Carburants : nouvelle hausse et défis à venir
Société - Les prix des carburants connaîtront une nouvelle augmentation dès le 1er janvier 2025, avec une hausse d’environ 20 centimes pour le gasoil et 17 centimes pour l’essence.
Ilyasse Rhamir - 31 décembre 2024Les maux et les espoirs d’une Nation
Dossier - 2024 a marqué le Maroc par des réformes audacieuses, des drames surmontés avec résilience et des défis sociétaux qui interrogent.
Ilyasse Rhamir - 31 décembre 2024Réforme des retraites : première présentation prévue en janvier
Société - Nadia Fettah, a annoncé que le gouvernement se prépare à présenter un premier aperçu de la réforme des régimes de retraite dès janvier prochain.
Ilyasse Rhamir - 31 décembre 2024Protéger les enfants handicapés : un appel à l’action
Société - Une réunion régionale a examiné le bilan des violences faites aux femmes et aux enfants, avec un focus sur les enfants handicapés.
Ilyasse Rhamir - 31 décembre 2024CNOPS : 76% des dossiers médicaux sont remboursés en moins de 60 jours (Nadia Fettah)
Société - Nadia Fettah indique que 76% des dossiers médicaux des adhérents de la CNOPS sont remboursés dans un délai de moins 60 jours.
Mbaye Gueye - 30 décembre 2024Bistouri : du glamour à la dérive
Dossier - Bienvenue dans un Maroc où le bistouri et les seringues sont devenus aussi communs que le brushing.
Sabrina El Faiz - 23 novembre 2024Saigner pour guérir
Dossier - Rien qu’un rasoir, une pipette et un seau ne peuvent guérir. Car la saignée est réputée pour être «miraculeuse».
Atika Ratim - 14 décembre 2024La Nouvelle-Orléans Inondée
Khansaa Bahra - 11 juillet 2019Enseignement : des réformes urgentes face à un système en crise
Société - Le dernier rapport de la Cour des comptes dresse un état des lieux préoccupant du secteur de l’enseignement au Maroc.
Ilyasse Rhamir - 16 décembre 2024Ford lance la Fusion 2021
Khansaa Bahra - 6 mai 2021Solitude urbaine : l’invisible poids des villes
Dossier - La solitude urbaine au Maroc n’est pas qu’une anecdote, elle est le reflet d’une fracture sociale, d’une urgence humaine.
Sabrina El Faiz - 16 novembre 2024Le SIAM 2019 en chiffre
Khansaa Bahra - 22 avril 2019Immigration en Italie : les Marocains en 3e position
Société - Avec 342.469 ressortissants en 2023, les Marocains représentent 7,8% de la population étrangère en Italie.
Farah Nadifi - 3 décembre 2024