Accueil / Société

Omar Radi de nouveau convoqué par la BNPJ

Temps de lecture

Omar Radi, journaliste et activiste marocain, est de nouveau convoqué par la Brigade nationale de la police judiciaire. Il est interpellé, sur ordre du procureur du roi auprès la cour d’appel de Casablanca, pour son «implication présumée dans une affaire d’obtention de financements de l’étranger, en relation avec des services de renseignement». Cette convocation intervient après la publication d’un rapport d’Amnesty International, accusant l’État marocain d’espionner le téléphone de Radi.

Les déboires de Omar Radi avec la justice marocaine font de nouveau la une des médias nationaux et internationaux. Ce mercredi 24 juin, le procureur du roi auprès la cour d’appel de Casablanca a annoncé que la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) a envoyé une convocation au journaliste. Selon Yabiladi, cette convocation s’inscrit dans le cadre d’une enquête officielle,visantà déterminer l’implication présumée de l’activiste dans une affaire d’obtention de financements étrangers liés aux «services de renseignement». La même source rapporte quele procureura indiqué que cette investigationest menée sous la supervisation du ministère public et se conforme aux procédures judiciaires en vigueur. D’après The Guardian, Radi est accusé cette fois de recevoir de manière suspecte 25.000 DH par mois, en échange d’informations confidentielles sur le royaume et les membres de la diaspora marocaine.

Le démenti de Radi

«Si les autorités marocaines ont la preuve que je travaille pour une source suspecte ou un “corps d’espionnage”, pourquoi n’ai-je pas été arrêté pour que je puisse faire mes déclarations ? Les autorités n’ont rien contre moi», a lancé Omar Radi, 24 heures avant la réception de la convocation du BNPJ. Pour lui, indique Le Monde, «l’accusation du parquet est absolument ridicule». Dans une déclaration, publiée dans la soirée du mercredi 24 juin, le journaliste avance : «C’est clairement lié aux récentes révélations d’Amnesty International (AI) et Forbidden Stories sur le fait que mon téléphone a été espionné par le Maroc à travers une technologie israélienne». Il a, par la même occasion, pointé du doigt les autorités marocaines, en particulier la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), réclamant des explications quant à l’affaire deviolation de ses données personnelles.

L’indignation et condamnation de plusieurs collectifs etONG étrangers

Au début de cette semaine, les ingénieurs d’AI ont remis au collectif Forbidden Stories – qui œuvre pourla protection du travail des journalistes et dont font partie The Guardian, The Washington Post et Le Mondeun rapport révélant que l’iPhone de Radi aurait subi en 2019 plusieursattaques informatiques très sophistiquées. Ledit rapport dénonce l’implication de l’entreprise israélienne NSO dans cette affaire de cybercriminalité, et soutient que «seul l’État marocain est capable de mettre en œuvre cette attaque qui nécessite un équipement extrêmement coûteux ou une collaboration des opérateurs téléphoniques». Le quotidien français ajoute qu’Amnesty International et Forbidden Stories ont par la suite exprimé leur inquiétude quant à l’insécurité et le harcèlement, dont fait l’objet le journaliste.

De son côté, Souhaieb Khayati, directeur du bureau Afrique du Nord de l’Organisation non gouvernementale (ONG) Reporters sans frontières (RSF), cité par H24Info, a martelé : «Au lieu de faire toute la lumière sur l’affaire de surveillance illégale dont est victime Omar Radi, les autorités marocaines préfèrent s’en prendre au journaliste et engager des poursuites à son encontre sur la seule base d’informations non vérifiées relayées sur les réseaux sociaux».

Pour rappel, ce n’est pas la première fois que le journaliste est convoqué par laBNPJ. Omar Radi a été condamné en mars 2020 à quatre mois de prison avec sursis et à une amende de 500 dirhams pour «outrage à magistrat». Il avait été poursuivi dans le cadre de cette affaire pour avoir critiqué sur Twiter le verdict d’un juge qui a condamné des militants du Hirak du Rif à des peines allant jusqu’à 20 ans de prison ferme.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Rabat accueille un atelier sur la préservation du patrimoine africain en péril

Société - L'ICESCO abrite les travaux d’un atelier international sur « le retrait des sites historiques en Afrique de la Liste du patrimoine en péril ».

Mbaye Gueye - 10 décembre 2024

Santé publique : Marrakech réunit les experts pour un avenir plus sain

Société - Le 6e Congrès National d’Hygiène et de Salubrité Publiques a ouvert ses portes à Marrakech, réunissant des experts et des professionnels de la santé publique autour du thème « Les Bureaux Communaux d’Hygiène, retour d’expérience et perspective 2030 ».

Farah Nadifi - 10 décembre 2024

CNSS : lancement du contrôle de scolarité des enfants bénéficiaires

Société - CNSS informe ses assurés du lancement de l’opération de contrôle de droit aux prestations pour l’année scolaire 2024-2025.

Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024

Programme d’aide directe au logement : 30.848 bénéficiaires dans les différentes régions du Royaume

Société - Le programme d'aide directe au logement a contribué à l'amélioration des conditions de vie de 30.848 bénéficiaires dans les différentes régions du Royaume.

Mbaye Gueye - 10 décembre 2024

Villes sans bidonvilles : amélioration des conditions de vie de plus de 358.000 ménages ( Adib Benbrahim)

Société - Le programme villes sans bidonvilles permis d'améliorer les conditions de vie de plus de 358.000 ménages.

Mbaye Gueye - 10 décembre 2024

Critiques au parlement sur les politiques de soutien aux médias

Société - Le parlement a vivement débattu des nouvelles orientations gouvernementales concernant le soutien au secteur des médias.

Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024

Le Maroc vote pour le moratoire sur la peine de mort

Société - Le Maroc s’apprête à voter en faveur du moratoire sur la peine de mort, une résolution portée à l’Assemblée générale des Nations Unies.

Ilyasse Rhamir - 9 décembre 2024

Colmar: vibrant hommage aux Goumiers marocains qui se sont sacrifiés pour la liberté de la France

Société - Un vibrant hommage a été rendu aux Goumiers marocains lors d’une cérémonie tenue à Fréland, près de Colmar, pour commémorer le 80e anniversaire de la libération de cette commune de l’occupation nazie.

Mbaye Gueye - 9 décembre 2024
Voir plus

Travaux imprévus à Maarif, circulation paralysée, la goutte de trop

Société - Les Casablancais qui empruntent le quartier Maarif sont confrontés à un véritable casse-tête. Des travaux… Encore !

Rédaction LeBrief - 16 décembre 2024

Quand l’ultime repos devient un luxe

Société - Le business de l'ultime repos au Maroc… quelle industrie étrangement florissante que celle de la mort et l'organisation des funérailles.

Sabrina El Faiz - 26 octobre 2024

RGPH 2024 : vieillissement de la population, urbanisation et défis économiques

Société - Les résultats du dernier RGPH 2024 révèlent des changements profonds dans la structure démographique et socioéconomique du Maroc.

Ilyasse Rhamir - 17 décembre 2024

Comprendre l’affaire Hamza mon bb

L'affaire Hamza mon bb continue de faire du bruit. Nous vous apportons les faits internes à l'affaire pour démêler le vrai du faux, et plus encore.

Nora Jaafar - 12 février 2020

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire