Accueil / Économie

IT : l’impact du Covid-19 sur les opportunités d’emploi

Temps de lecture

La multinationale hispano-japonaise Everis a organisé ce mardi 16 juin le premier webinaire autour de l’IT, sous le thème « Opportunités de carrière IT, post COVID-19 », en présence de différents acteurs du secteur. Cette vidéoconférence live organisée par la multinationale Everis, installée depuis 2016 à Cabo Negro, et qui compte plus de 27000 collaborateurs dans le monde, et 150 au Maroc, est une première dans le secteur IT.

Fred Sabbah, directeur général de Everis, a invité un panel d’intervenants, notamment Amine Zarouk, président de l’APEBI Maroc, Alexandra Montant, DGA de Rekrute.com, et Abdellatif Moukrim, Doyen de la Faculté des Sciences de Tétouan.

Les principales conclusions du webinaire

Pour comprendre comment cette crise a touché les différents secteurs, le webinaire a commencé avec l’intervention de Zarouk. Selon le président de l’APEBI,«tous les secteurs ont été impactés, le secteur IT n’échappe pas à la règle. Mais ce n’est pas le plus touché, nous ne sommes pas à l’arrêt comme le secteur du tourisme». «L’IT est un macro-secteur qui regroupe notamment les distributeurs de matériel informatique, les sociétés de services, des startups, les off-shoreurs et les opérateurs télécoms… ils n’ont pas été impactés de la même manière», a-t-il ajouté.

Pour sa part, Sabbah a confirmé cela, en ajoutant que pour le secteur IT et dans le cas d’Everis, il y’a eu une adaptation très rapide, et 100% des professionnels de la société sont passés en mode télétravail en 24 heures. «Cette crise sera positive pour le secteur à moyen terme, étant donné que c’est la réticence vis-à-vis du digital et de l’IT qui a toujours bloqué le développement de certains grands projets», a ajouté Zarouk. «Nous avons des entreprises qui étaient réticentes à recruter des personnes qui travaillent à distance ou en dehors de leurs locaux, mais qui sont plus souples aujourd’hui».

Comme l’indique Sabbah, le secteur de l’off-shoring devrait ressortir renforcé de la situation suite à la probable réduction des coûts des donneurs d’ordre et de la faisabilité de réaliser les projets à distance. «La digitalisation va s’accélérer non seulement dans le privé, dans l’administration, mais aussi dans l’enseignement et même dans les processus de recrutement», a-t-il souligné.

Digitalisation du processus de recrutement

«Côté recrutement, il y a également eu beaucoup de changements», a déclaré Alexandra Montant, DGA de ReKrute.com. «On est passé au digital, notamment pour les entretiens et la signature des contrats, qui se faisaient à distance en période de COVID, et cela a bien marché».Alexandra Montant a également noté qu’il y avait un gel complet des recrutements durant les premiers mois de la crise. Et que c’est reparti sur un rythme normal depuismai.

Everis fait partie des sociétés qui ont continué de recruter de manière massive pendant toute cette période pour atteindre son objectif de recruter plus de 70 personnes et passer le cap des 200 talents en 2020. L’entreprise a également converti tout son processus de recrutement en ligne. A. Montant dit s’attendre à une explosion des recrutements dans le secteur IT, puisqu’il y a un réel besoin. «En 2019 rien que sur ReKrute, il y avait 315000 postes ouverts pour les profils IT».

Privilégier l’IT dans les universités et les formations de reconversion

Pour satisfaire le besoin des entreprises en termes de recrutement de jeunes lauréats, Abdellatif Moukrim, Doyen de la Faculté des Sciences de Tétouan a indiqué «qu’il faudra augmenter le nombre d’étudiants dans les filières en relation avec l’IT, et organiser des formations continues avec les entreprises pour répondre à ce besoin, et permettre aux employés de travailler indépendamment de l’espace et du temps, et accompagner ainsi la digitalisation au Maroc».La Faculté Tétouanaise, qui compte près de 9000 étudiants et plus de 200 enseignants-chercheurs, s’est par ailleurs très rapidement adaptée pour poursuivre le déroulement des cours grâce à des sessions virtuelles organisées en 48 heures et qui ont encouragé la Faculté à envisager de développer le e-learning dans le futur. Moukrim a également souligné que des formations de reconversion ont été réalisées en 2019 avec Everis, afin de former des étudiants en mathématiques, physique ou biologie au développement informatique pour subvenir à la pénurie de ressources.

Le Télétravail va-t-il s’installer de façon durable ?

Le sujet du télétravail a naturellement été abordé en raison du confinement et de l’adaptation rapide des sociétés du secteur à ce nouveau modèle de fonctionnement. Everis avait déjà mis en place un programme de flexibilité everFlex depuis 2019 pour permettre à ses collaborateurs de faire du télétravail 1 jour/semaine. Avec cette expérience, tout indique que le télétravail sera encore plus généralisé et va rester dans le panorama marocaind’après le CEO de Everis. «Nous allons maintenir le télétravail au moins jusqu’en septembre et prévoyons d’offrir encore plus de flexibilité à nos collaborateurs dans le futur. Notre priorité a été dès le début de privilégier la santé de nos équipes, et nous continuerons à le faire», a-t-il déclaré.

Selon Montant, le télétravail n’existait pas au Maroc, ou exceptionnellement dans certaines entreprises. «Seuls 14% des employés ont déjà fait du télétravail, parce qu’ils étaient malades ou en congé». «Après le COVID, nous avons eu des entreprises qui sont passées au télétravail en 24 heures, et c’était un choc positif autant pour les collaborateurs que pour les manageurs et directeurs».

La DGA de ReKrute a par ailleurs présenté quelques avantages du télétravail, en termes de recrutement, comme offrir la possibilité aux personnes éloignées de travailler depuis n’importe quelle ville, et recruter des personnes qui n’étaient pas accessibles auparavant. «Les gens qui travaillaient en freelance se sont rendu compte qu’en cas de crise, leur salaire n’est pas garanti. Beaucoup de personnes ont donc commencé à chercher des postes en entreprises, ce qui donne l’opportunité aux sociétés de recruter des séniors qui n’étaient pas accessibles auparavant», a développé A. Montant.

Le Smart Working,l’innovation d’Everis Maroc pour plus de flexibilité

D’ailleurs, Everis est en train de lancer une campagne de recrutement basée sur la recherche de profils souhaitant télé-travailler 100% de leur temps : les Smart Workers ©. Selon Sabbah, «L’expérience Smart Worker est une proposition pour les professionnels qui aiment la flexibilité, sont autonomes, organisés, mais surtout avec une forte orientation aux résultats.Cette initiative est pensée pour toutes les personnes qui voudraient rejoindre notre multinationale au nord, mais ont des contraintes les obligeant à travailler depuis leur ville ou leur domicile, pour des raisons de famille ou autre ».

Dernier articles
Les articles les plus lu

Transferts record : un pilier économique mondial en 2024

Économie - En 2024, les transferts financiers des diasporas vers les pays à faible et intermédiaire revenu atteindront 685 milliards de dollars, selon les données de la Banque mondiale.

Ilyasse Rhamir - 30 décembre 2024

Nouveau souffle pour l’emploi : un plan de 14 milliards de dirhams

Économie - Lors d’une conférence à Tétouan, Sekkouri a dévoilé un plan gouvernemental de 14 milliards de dirhams pour l'emploi.

Rédaction LeBrief - 29 décembre 2024

Marché des changes : dépréciation du dirham face au dollar

Économie - Durant la période du 19 au 24 décembre 2024, le dirham a enregistré une dépréciation de 0,7% face au dollar américain.

Rédaction LeBrief - 28 décembre 2024

Un budget 2025 ambitieux pour ADM

Économie - Le CA de ADM s'est réuni le 23 décembre 2024 pour approuver un budget de plusieurs milliards pour 2025.

Rédaction LeBrief - 27 décembre 2024

Fiscalité : permanence exceptionnelle de la TGR avant la fin d’année

Économie - La TGR informe les contribuables d’une permanence exceptionnelle pour l’échéance fiscale du 31 décembre 2024.

Rédaction LeBrief - 27 décembre 2024

Cannabis licite : bilan 2024 et ambitions pour 2025

Économie - L’année 2024 a été marquée par une forte mobilisation autour de la filière du cannabis licite. Lors de son conseil d’administration, l’ANRAC a présenté un bilan encourageant.

Ilyasse Rhamir - 27 décembre 2024

Rabat : le tourisme en pleine ascension

Économie - Le tourisme à Rabat poursuit sa progression avec une hausse de 4% des nuitées enregistrées dans les EHTC au cours des dix premiers mois de 2024.

Ilyasse Rhamir - 27 décembre 2024

Le Conseil de gouvernement adopte une augmentation du salaire minimum légal

Économie - Le Conseil de gouvernement a adopté le projet de décret n°2.24.1122 fixant le salaire minimum légal pour les activités agricoles et non agricoles.

Mbaye Gueye - 27 décembre 2024
Voir plus

Agadir-Dakar : la voie maritime au service du commerce

Économie - Une voie maritime inédite entre Agadir et Dakar s’apprête à révolutionner le transport de marchandises vers l’Afrique subsaharienne.

Ilyasse Rhamir - 9 décembre 2024

Le petit commerçant domine 80% du marché national du commerce de proximité (Ryad Mezzour)

Économie - Ryad Mezzour; a indiqué que le petit commerçant domine 80% des parts de marché national du commerce de proximité.

Mbaye Gueye - 2 décembre 2024

Un record historique pour le tourisme marocain

Économie - Le Maroc célèbre une année exceptionnelle pour son tourisme, avec un record de 15,9 millions d’arrivées enregistrées entre janvier et novembre 2024.

Rédaction LeBrief - 9 décembre 2024

Pourquoi viser l’excellence opérationnelle dans le secteur bancaire marocain ?

Économie - Le secteur bancaire marocain se trouve aujourd’hui confronté à des défis majeurs en matière de performance opérationnelle.

Cabinet Ceteris Paribus - 1 mars 2024

Bourse : performances et perspectives pour 2025

Économie - 2024 a été une année charnière pour la Bourse de Casablanca, marquée par des performances contrastées parmi les entreprises cotées.

Ilyasse Rhamir - 3 janvier 2025

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire