Ahmed Reda Chami © DR
La sécurité alimentaire, une priorité pour le Conseil économique, social et environnemental (CESE). Lors d’une réunion virtuelle qui s’est tenue ce mercredi 17 juin, Ahmed Reda Chami, le président du CESE, a présenté plusieurs recommandations basées sur une étude intitulée : «Pour une véritable politique publique de sécurité sanitaire des aliments (SSA) axée sur la protection des consommateurs et favorisant une compétitivité durable de l’entreprise au niveau national et international». Selon Challenge, cette étude avait pour but d’identifier les moyens d’améliorer la sécurité alimentaire au Maroc et de présenter des solutions réalistes et viables aux problèmes auxquels sont confrontés les professionnels et les pouvoirs publics dans ce domaine.Chami a commencé son exposé en précisant que les questions soulevées sur la sécurité alimentaire ne sont pas exclusives au Maroc, mais constituent un défi universel auquel tous les pays sont confrontés. Il a ainsi rappelé un rapport «inquiétant et plutôt dérangeant» de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce derniersoutient que près de 10% de la population mondiale tombe malade chaque année à cause de la nourriture avariée, et que 420000 personnes meurent annuellement suite à une intoxication alimentaire, dont près de 140000enfants.
Le Maroc doit faire plus d’efforts
Dans sa livraison du 18 juin, L’Économiste ajoute qu’au Maroc, les données du système national de surveillance épidémiologique montrent que 1000 à 1600 cas d’intoxication alimentaire se produisent chaque année, avec un taux d’hospitalisation de 30 à 45%. Cependant, le paysa réalisé des progrès significatifs en matière de sécurité alimentaire depuis 2009, et ce grâce à l’adoption de la loi 25.08 portant sur la création de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), de la loi 28.07 relative à la sécurité sanitaire des produits alimentaires, et de la loi 31.08 encadrant les mesures de protection des consommateurs, affirme le président du CESE. Et de préciser que ces progrès ont permis aux produits marocains de pénétrer les marchés alimentaires internationaux. Toutefois, il a déploré que plusieurs «établissements ne disposent pas d’autorisations sanitaires et mettent sur le marché des produits qui exposent la santé du consommateur à des menaces incontrôlées». À titre d’exemple, Chami a cité l’utilisation depesticides, que les normes en vigueur ne contrôlent pas suffisamment. Il a également évoqué l’absence d’une politique publique intégrée en matière de sécurité alimentaire, ce qui entraîne plusieurs problèmes, tels que la prédominance du secteur informel et le pouvoir limité des organisations de défense des droits des consommateurs.
Les recommandations du CESE
Sur la base de ces conclusions,Chami a présenté trois recommandations principales au gouvernement marocain. La premièreconcernel’élaboration en urgence d’une politique publique de sécurité alimentaire pour réglementer l’industrie alimentaire et protéger la santé des citoyens, indique Hespress Fr. Le CESE préconise également la création d’une agence nationale qui aura le pouvoir de contrôler et de surveiller la sécurité alimentaire dans le pays, et qui sera habilitée à sanctionner les contrevenants. La même source ajoute que le Conseil suggère la mise en place d’un comité scientifique indépendant dédié à l’évaluation des risques, dont la principale tâche serait de fournir des avis scientifiques aux institutions et de garantir l’indépendance, l’impartialité et l’intégrité des informations relatives à la sécurité alimentaire.
Enfin,à l’issue de cette réunion, Abderrahim Ksiri, président de la commission chargée de l’environnement et du développement durable du CESE, a expliqué que l’étude du Conseil offre un diagnostic global sur l’ensemble des chaînes marocaines d’approvisionnement, de production, de transformation et de distribution. Aussi, il a souligné la nécessité de la coexistence de deux systèmes de production au Maroc : un système «capitaliste moderne» qui offre une bonne qualité et est principalement destiné aux marchés étrangers, et un système «plus modeste en termes de moyens utilisés pour produire des aliments» visant principalement les consommateurs locaux.
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