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Le déconfinement menacé par le non-respect des mesures en vigueur

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Le non-respect des mesures préventives contre la propagation du coronavirus a entraîné une augmentation du nombre de contaminations et risque de compromettre le processus de déconfinement progressif de la nation. Alors que certaines régions enregistrent une hausse des infections, d’autres s’apprêtent à intégrer la zone 1, où les restrictions ont été allégées. Au niveau des entreprises, tout salarié refusant de se faire dépister risque de se faire licencier et de freiner la reprise des activités de son entité. Et pour aider le Maroc à réussir sa levée du confinement, la Banque mondiale octroie à son système de santé 48 millions de dollars.

Depuis le démarrage du déconfinement progressif de la nation, le Maroc a enregistré une hausse au niveau du nombre quotidien des contaminations au coronavirus. Ce mercredi 17 juin, le pays recense 66 nouvelles infections contre 1 décès, 56 guérisons, 15.902 cas exclus après des tests négatifs au Covid-19 et 9 patients en cours de traitements. Le bilan national lié au virus s’élève désormais à 8997 contaminations, 7993 rémissions, 213décès, 462.739 personnes confirmées non infectées et 791 cas actifs. Ces chiffres ont été publiés par le ministère de la Santé, qui annonce que le taux de létalité a atteint 2,37%, tandis que ce lui de guérison est fixé à 88,84%.

Relâchement au niveau de la zone 1

Alors que le Maroc s’apprête à élargir à partir du 20 juin le processus de levée du confinement, l’augmentation du nombre de contaminations au Covid-19 devient préoccupante. Selon l’édition du 17 juin d’Assabah, le ministère de la Santé a haussé le ton, pointant du doigt les citoyens qui ne respectent pas les mesures préventives recommandées. La tutelle souligne que l’assouplissement des restrictions ne signifie pas un retour à la vie normale ni la fin des dispositifs de précaution. Et d’ajouter qu’il est encore impératif de respecter la distanciation corporelle, la désinfection et le nettoyage régulier des mains ainsi que l’abstinence des visites et des réunions familiales. La même source rapporte que de nouveaux foyers de contagion sont apparus ces derniers jours dans les zones 1 et 2, suscitant l’inquiétude de la direction épidémiologique. Les pouvoirs publics appellent ainsi les Marocains à continuer d’appliquer les mesures d’hygiène recommandées afin d’éviter une nouvelle résurgence de la pandémie.

Des villes de la zone 2 arrivent bientôt en zone 1

Toujours selon Assabah, bien que dans certaines régions les cas de contaminations augmentent, quelques villes de la zone 2 pourraient bientôt intégrer la zone 1. Le journal explique qu’après l’évaluation hebdomadaire de la situation épidémiologique, réalisée par les comités de veille et de suivi composés des walis et des gouverneurs, Rabat, El Jadida et Skhirat pourraient passer en zone 1, et bénéficier d’un assouplissement des dispositifs restrictifs en vigueur. Les rapports des comités de veille ont pour objectif d’alléger ou de renforcer les dispositions de prévention dans certaines parties du pays, mais vise aussi à permettre la relance sécurisée de l’économie nationale et du tourisme interne. «Le processus de déconfinement sera amorcé dès que les conditions épidémiologiques et logistiques seront réunies», a soutenu Saad Dine El Otmani, notant que «la sortie de l’état d’urgence n’est pas synonyme de sortie de crise ni de fin de l’épidémie». De son côté, Saïd Amzazi, porte-parole du gouvernement, a avancé que cette évaluation hebdomadaire facilitera la transition vers la deuxième phasede déconfinement (reprise du trafic ferroviaire et aérien entre les villes, réouverture des hôtels, autorisation de petitsrassemblements…).

Refuserde se faire dépister estune faute grave

Pour assurer une relance économique sécurisée, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et le ministère de la Santé ont lancé le 3 juin 2020 une opération de dépistage massive au sein des entreprises du royaume. Cette initiative «vise à limiter le risque de propagation du Covid-19» entre les employés, explique L’Économiste dans son édition du jour. Le quotidien précise que «le refus de se faire tester du Covid-19 est assimilable à une faute grave» et que «l’employeur peut recourir à l’article 39 du Code du travail» pour obliger les salariés à effectuer le test. L’article en question stipule que «l’inobservation par le salarié des instructions à suivre pour garantir la sécurité du travail ou de l’établissement causant un dommage considérable est considérée comme une faute grave pouvant déclencher le licenciement». La même source suggère que le patron de l’entreprise se doit d’adopter toutes les précautions nécessaires pour «préserver la sécurité, la santé et la dignité des salariés dans l’accomplissement des tâches», conformément à l’article 24 du Code du travail.

La Banque mondiale octroie 48 millions de dollars au secteur de la santé

Afin de soutenir les phases de déconfinement du Maroc, le Groupe banque mondiale (GBM) a approuvé ce mardi 16 juin l’octroi d’un prêt de 48 millions de dollars au profit du royaume. S’inscrivant dans le cadre «d’un financement destiné à appuyer les services de santé primaire», ce prêt vise à consolider le système de santé marocain pour lui permettre de mieux gérer la pandémie après la levée de l’état d’urgence sanitaire, explique BourseNews. La même source indique ainsi qu’une «enveloppe de 13,01 millions de dollars de financements non encore décaissés au titre de ce programme sera complétée de 35 millions de dollars supplémentaires alloués par le mécanisme d’aide accélérée mis en place par GBM». Selon Jesko Hentschel, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Maghreb, ce budget permettra l’achat de médicaments, d’équipements et de produits médicaux, ainsi que l’acquisition d’équipements techniques et médicaux pour une meilleureprise en charge des personnes atteintes du Covid-19. Hentschel avance que dans cette phase critique pour le royaume, «le pays devra assurer un dépistage de masse afin d’aplanir rapidement la courbe de l’épidémie et de relancer rapidementson économie».

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