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Moyen-Orient : Bluff ou réelle menace des États-Unis

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Les responsables américains ont multiplié les accusations à l’encontre de l’Iran ces derniers jours. Des mouvements d’armes et de groupes pro-iraniens – à terre et en mer – et des instructions pour s’en prendre à des intérêts américains auraient été constatés. Preuve d’une menace insistante, ils ont rappelé leur personnel non-essentiel en Irak et ont mis en état d’alerte leurs troupes dans le Golfe. Mais, les manœuvres et les réelles motivations des États-Unis restent flouent auprès de nombreux observateurs et même des sénateurs américains. C’est peut-être une guerre psychologique pour faire revenir l’Iran à la table des négociations.

Les États-Unis ont rappelé leur personnel non essentiel en Irak et ont mis en état d’alerte leurs troupes dans le Golfe. Le secrétaire à la Défense par intérim, Patrick Shanahan, a déclaré mercredi dernier avoir reçu des renseignements « très très crédibles » sur une menace imminente de l’Iran envers les intérêts américains dans la région. Le 5 mai, la Maison-Blanche a annoncé l’envoi au Proche-Orient d’un porte-avions et de bombardiers. Selon le New York Times, Patrick Shanahan a présenté la semaine dernière un plan prévoyant l’envoi de 120 000 soldats dans la région au cas où l’Iran s’en prendrait aux forces américaines ou accélérerait son développement d’armes nucléaires.

Les tensions avec l’Iran sont montées d’un cran, l’administration américaine invoque une menace imminente et réelle. Les responsables américains ont multiplié les accusations à l’encontre de l’Iran, sans pourtant apporter des preuves tangibles. Des mouvements d’armes et de groupes pro-iraniens – à terre et en mer – et des instructions pour s’en prendre à des intérêts américains auraient cependant été constatés. L’Arabie Saoudite a accusé les rebelles Houthis parrainés par l’Iran au Yémen d’être responsables des attaques sur ses installations d’exportation de pétrole en début de semaine. Les États-Unis ne se sont pas prononcés sur ces attaques.

Les accusations américaines contre l’Iran sont floues d’autant plus que des alliés démentent une quelconque aggravation de la menace des forces pro-iraniennes. Le major général britannique Chris Ghika, commandant adjoint de la coalition contre le groupe État islamique au Proche-Orient, a déclaré hier qu’il n’y avait « pas eu d’augmentation de la menace des forces soutenues par l’Iran en Irak et en Syrie ». Mike Pompeo, ministre des affaires étrangères américain, a reçu des messages d’inquiétudes de la part de ses homologues européens sur une possibilité de l’escalade de la violence et même le « risque qu’un conflit accidentel » selon le britannique Jeremy Hunt. Jean-Yves Le Drian, le ministre français a réaffirmé que « la position américaine d’augmenter les pressions et les sanctions ne nous convient pas ». Toutefois, l’Allemagne et les Pays-Bas ont cependant annoncé hier la suspension de leurs opérations de formation des troupes irakiennes après les mises en garde américaines.

Impacte sur l’économie mondiale

Certains observateurs font le parallèle avec 2003 lorsque l’administration Bush avait invoqué de fausses raisons pour justifier l’invasion de l’Irak. Au stade actuel, personne ne connaît les réelles motivations des États-Unis d’autant plus que les déclarations de Trump sèment le doute sur les intentions américaines. « Je suis sûr que l’Iran retournera très bientôt aux discussions », a lancé Donald Trump. Les États-Unis sont peut-être en train de mener une guerre psychologique pour faire revenir l’Iran à la table des négociations. L’administration des USA est exposée en ce moment sur plusieurs fronts, avec notamment cette nouvelle escalade de répression contre l’Iran ainsi que sa guerre commerciale avec la Chine. Les deux ont des répercussions importantes sur l’économie mondiale.

L’intensification des tensions au Moyen-Orient a déjà fait grimper les prix du pétrole. Le Brent est monté à 72 dollars en séance ce jeudi. Un renchérissement du prix du pétrole peut mettre à mal les équilibres macroéconomiques d’un certain nombre de pays. Au Maroc par exemple, un dollar de plus sur le prix du baril correspond à une hausse de 500 millions de DH de la balance commerciale.

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