Temps de lecture : 4 minutes

Accueil / Société / Déconfinement : El Otmani en cavalier seul

Déconfinement : El Otmani en cavalier seul

Temps de lecture : 4 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 4 minutes

Le plan de levée de confinement du département d’épidémiologie, partagé par certains médias et réseaux sociaux, a été rejeté par Saad Dine El Otmani. Lors de son passage à la première chambre, ce dernier n’était d’ailleurs pas accompagné de son ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, comme le veut la coutume, ce qui laisse présager une scission entre les deux hommes. Par ailleurs, de nombreux députés montent au créneau et dénoncent l’absence d’une communication claire la la part du chef du gouvernement.

Temps de lecture : 4 minutes

Khalid Aït Taleb serait-il en froid avec Saad Dine El Otmani ? En tout cas, son absence mercredi dernier au parlement pose plusieurs interrogations. Le quotidien l’Économiste souligne, dans son édition du vendredi 12 juin 2020, que de coutume, quand El Otmani est interpellé sur un secteur donné, le responsable de ce secteur est automatiquement présent dansl’hémicycle. Celan’a pas été le cas mercredi.

Le plan de la levée du confinement, proposé par le ministère de la Santé et refusé par le chef du gouvernement, pourrait être à l’origine de cette absence. Ce plan de déconfinement présentait3 phases qui s’étalent surdeux semaines chacune, tout en tenant compte des paramètres chronologiques, géographiques, démographiques et épidémiologiques de la pandémie. L’objectif ultime de ce programme était de limiter l’apparition de nouvelles infections tout en reprenant progressivement, au fil des semaines, un rythme de vie « normal ».

Un plan bien étudié

Le plan du département épidémiologique du ministère de la Santé a pris en compte les indicateurs de vitesse de diffusion de l’épidémie, le taux de reproduction (R0 inférieur ou égal à 0,8 durant au moins deux semaines) ainsi que quelques autres paramètres, dont l’incidence hebdomadaire des cas qui doit rester inférieure à 5 pour 100.000 habitants, le nombre de cas actifs au-dessous de 10 pour 100.000 habitants et la fréquence des cas graves au-dessous de 5% de cas actifs.

Le plan précisait également que pour assurer la levée totale du confinement à partir du 10 juillet prochain, le taux d’occupation des lits hospitaliers et des lits de réanimation, dédiés aux patients contaminés, devaient rester en dessous de 65%. Un appel a également été lancé pour le maintien des mesures de distanciation physique et des mesures barrières et d’hygiène, individuelles et collectives. Malgré sa pertinence, ce plan n’a donc pas fait l’unanimité au sein du gouvernement.

Une foudre parlementaire s’abat sur El Otmani

Par ailleurs, l’intervention du chef du gouvernement mercredi à la première chambre n’a pas été du goût des élus parlementaires. El Otmani a été fortement critiqué (même par les siens), à l’image d’Abdellah Bouanou, député Pjdiste et président de la commission des finances, qui précise que «si les 2 premières prolongations de l’état d’urgence sanitaire ont été acceptées par les citoyens, cette 3e phase pose une série de problématiques, notamment en l’absence de transparence et d’une programmation claire».

De son côté, Abdellatif Ouahbi, secrétaire général du PAM, a souligné que «cette crise sanitaire, dont les effets négatifs ont touché les citoyens et les entreprises, a mis à nu la faiblesse des choix politiques et économiques du gouvernement». Ce dernier a annoncé dans son intervention «le retrait du soutien accordé au gouvernement depuis l’instauration de l’état d’urgence sanitaire, à cause de l’échec des décisions prises jusque-là, ayant impacté négativement toutes les catégories sociales». Omar Hejira, député de l’Istiqlal, a également critiqué le gouvernement, estimant qu’il «a opté pour les fuites et les rumeurs en tant que mode de communication».

Les députés n’ont pas été seuls à contester ce choix gouvernemental. Les médecins affirment également que «rien ne justifie le maintien du confinement» indiquant que cette décision «manque cruellement de fil conducteur». Pour défendre leur propos, les médecins donnent l’exemple de la France qui, avec ses 900 cas en réanimation, reprend le cours d’une vie normale, et de la Tunisie qui accueillera de nouveau les touristes étrangers sur ses terres à partir du 27 juin prochain.

Pour rassurer les Marocains, le chef du gouvernement a souligné lors de sa présentation que le royaume n’est «qu’au premier stade du lancement du déconfinement» et que «si les choses évoluent bien, nous passerons au second stade et allégerons davantage les mesures restrictives. Et si des complications ou détériorations de la situation ne sont pas relevées, le processus évoluera rapidement», rapporte les Inspirations éco ce vendredi. Une autre manière de responsabiliser les citoyens pour les jours, voir les semaines à venir…

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 4 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité


Et sur nos réseaux sociaux :

Où en est-on de la tuberculose au Maroc ?

En 2022, le monde a été confronté à 10,6 millions de nouveaux cas de tuberculose, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Une réali…

Santé : adopter une routine saine pendant le ramadan

La période du ramadan est marquée par une consommation alimentaire nocturne exclusive, entraînant souvent une augmentation de la quantité in…

Ramadan 1445 : cachez ces prix que je ne saurais voir !

La folie furieuse de ce début de Ramadan s’est légèrement calmée. Il faut dire que les ftours ne sont plus forcément aussi chargés que la pr…

Journée mondiale de l’eau : perspectives marocaines et recommandations de l’ONU

Pour l'édition 2024 de la Journée mondiale de l'Eau, l'ONU met en lumière l'importance vitale d'assurer des approvisionnements sûrs et équit…

On a testé pour vous… la vente pyramidale

Que fais-tu dans la vie ? Dans chaque début de relation, amicale ou autre, cette question finit par se poser. Alors lorsque quelqu’un que vo…

Mendicité : les propositions du CESE pour y remédier

Ahmed Réda Chami, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), a plaidé mercredi à Rabat pour une amélioration de la s…

Rapport mondial sur le bonheur : les Marocains moins heureux qu’avant

À l'occasion de la journée mondiale du bonheur, célébrée hier, l’Organisation des Nations Unies a dévoilé son rapport annuel sur les pays le…

Café toxique : du sucre pour couvrir les fraudes ?

En cette période de Ramadan, même ceux qui n’étaient pas habitués à boire une tasse de café le soir, le font. Après le ftour, c’est presque …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire