Le sort de plusieurs centaines de milliers de Marocains résidantà l’étranger (MRE) est entre les mains du Chef du gouvernement, Saad Dine El Otmani. Ce dernier est attendu le 11 juinau parlement afin d’exposer la stratégie de déconfinement qu’adoptera le royaume, mais aussi pour éclaircir le plan du retour des MRE dans leur pays d’origine.
Le journal les Inspirations Éco rapporte, dans son édition du lundi 8 juin 2020, que l’Espagne multiplie les appels pour connaître l’issue de cette opération. Fernando Grande-Marlaska, ministre espagnol de l’Intérieur, a annoncé la tenue d’une réunion, par écrans interposés, le mercredi 10 juin, entre tous les pays européens concernés par ce vaste mouvement de déplacements de personnes et de véhicules (Italie, Belgique, France, Allemagne, Pays-Bas, etc.). L’objectif de cette réunion étant de trouver une solution conjointe pour organiser ce processus. La presse espagnole juge que «ce dossier ne semble pas être prioritaire pour Rabat», et que l’intérêt du gouvernement marocain est porté vers le rapatriement des concitoyens bloqués à l’étranger.
Des caméras thermiques installées à Algésiras
L’Espagne est persuadée que cette opération peut être réalisée en respectant les mesures de précaution nécessaires dans des espaces où seront appelés à se concentrer des milliers de voyageurs. Le pays a déjà équipé le terminal d’Algésiras de caméras thermiques pour lesdestinationsTanger-Med et Sebta. Une source proche du dossier souligne à Médias24 qu’avec une possible prolongation de 15 jours du confinement, le démarrage de l’opération Marhaba pourrait se faire à partir du 1er juillet 2020, date de l’ouverture des frontières espagnoles. La même source précise néanmoins que tout dépendra de l’évolution épidémiologique, qui pourrait reporter cette action jusqu’à début août.
Les arrivées risquent d’afficher une baisse
2,9 millions de MRE ont réussi à rejoindre le royaumeentre le 5 juin et le 1er septembre 2019. Le royaume réussira-t-il à accueillir autant de monde cette année ? Pas sûr. La crise économique en Europe durant cette première moitié de l’année 2020 pourrait pousser la diaspora à tirer un trait sur un retour au Maroc cet été. Avant l’arrivée du Covid-19, le nombre d’entrées des MRE affichait une croissance annuelle moyenne de 5%. Ce taux sera sans aucun doute revu à la baisse cette année.
Rappelons que la crise a fait chuter les arrivées des touristes, les Investissements directs étrangers (IDE) et les transferts des MRE. Ces trois indices représentent les principaux pourvoyeurs de devises pour le royaume. CDG Capital avait annoncé dans une note le mois dernier que les rentrées de devises pour ces trois sources devraient reculer de 54,5 milliards de dirhams.
Une chose est sûre, dans ces circonstances, l’État marocain a plus que jamais besoin d’une rentrée de devises. La réouverture des frontières se présente comme une bouée de sauvetage pour l’économie. L’appel est d’ailleurs lancé par les professionnels du secteur pour renforcer le tourisme interne et inciter les citoyens à «consommer local».
Quand la croissance des recettes ne freine pas le déficit
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