Une agriculture de plus en plus résiliente et un approvisionnement stable des marchés
Lors de son grand oral devant la Chambre des conseillers le mardi 26 mai, Aziz Akhannouch, ministre de l’agriculture de la pêche maritime, du développement durable et des eaux et forêts, a livré un bilan actualisé de la campagne en cours. Il ressort que malgré le contexte sanitaire inédit et la baisse accentuée de la pluviométrie, l’agriculture marocaine a fait preuve de « résilience ». Le déficit pluviométrique étant l’actualité phare du secteur, le plan anti-sécheresse s’est avéré être sur la bonne voie, a ainsi commenté Aujourd’hui le Maroc dans son édition d’aujourd’hui. Les interventions proactives de la tutelle ont permis de résorber le choc. Le programme anti-sécheresse, initié bien avant le déclenchement de la crise sanitaire, a permis la distribution de 2,8 millions de quintaux d’orge subventionné d’une valeur de 200 MDH. Un autre programme suivra, permettant de couvrir les besoins des agriculteurs en fourrage subventionné d’ici septembre.
De plus, tout le monde aura constaté qu’en dépit de la situation épidémiologique et des conditions de l’état d’urgence sanitaire ayant limité le transport des personnes et des marchandises, les marchés de fruits, de légumes et de poissons ont été régulièrement approvisionnés, note l’Économiste dans son édition du jour. Les différents produits étaient proposés à des «prix raisonnables et stables» selon le ministre, qui a assuré la disponibilité de ces produits dans les différentes villes du royaume et en quantités suffisantes.
Un bon rendement des filières et des performances notables à l’export
Au vu des pronostics défavorables, la production a été remarquable, fait remarquer pour sa part Al-Akhbar. A ce jour, 5,23 millions d’hectares ont été emblavés, dont 4,34 millions réservés aux céréales. L’opération de récolte concernera ainsi 2,3 millions d’hectares, alors que la récolte prévisionnelle est estimée à 30 millions de quintaux. S’agissant de la filière sucrière, la superficie cultivée en betterave à sucre s’élève à 57.000 hectares (96% de la superficie programmée). Se référant au ministre, les quantités livrées ont totalisé au 22 mai les 370.000 tonnes, soit 11% de la production brute prévisionnelle. Il en est de même pour la canne à sucre dont la production devrait atteindre les 646.000 tonnes, tandis que 35.000 tonnes sont en cours de transformation dans les usines. A l’export, une majorité de filières affichent une bonne performance. Les exportations de primeurs ont grimpé de 8% au 17 mai, avec un volume de 1,12 million de tonnes. Celles de tomates ont affiché une hausse de 4% (520.000 tonnes), et celles d’agrumes se sont élevées, pour leur part, à 476.000 tonnes. La quantité de haricots exportés est de 116.000 tonnes (+9%), celle des courges se de 44.000 tonnes (+8%), et celles de pastèques et des fruits rouges ont marqué une croissance à deux chiffres, en hausse respective de 61% et de 25%. Le Maroc a également expédié à l’export un volume de 32.000 tonnes d’avocats, marquant un pic de 193% comparé à la même période de l’année passée.
Les préparatifs vont bon train pour Aïd Al-Adha
Les éleveurs peuvent-ils compter sur l’ouverture des marchés et sur la disponibilité des fourrages pour préparer le cheptel pour Aïd Al Adha ? C’est la question que s’est posé Les Inspirations Eco dans son édition du 28 mai. À ce titre, le ministre de tutelle est on ne peut plus clair: «Le Covid-19 ne nous a pas empêché de nous préparer à Aïd Al Fitr». Akhannouch s’engage à faire le nécessaire avec le ministère de l’Intérieur pour «être au rendez-vous». Toutes les dispositions logistiques seront prises, rassure le ministre, d’autant plus que l’opération d’identification a déjà concerné à l’heure actuelle 2,6 millions de têtes de cheptel. Cette circonstance religieuse nécessite une bonne planification et organisation du circuit de commercialisation, combinée au respect des dispositions sanitaires. Il est à noter que la crise sanitaire a imposé en premier lieu la fermeture des marchés en vue de protéger la population agraire contre un éventuel risque de contamination au Covid-19. Le rythme reprend progressivement. Douze marchés ont été ouverts à ce jour. Le ministre promet l’ouverture de 40 autres points de vente dans les prochains jours, rappelant que la situation actuelle met en avant l’impératif de fournir davantage d’efforts en termes d’organisation du circuit de commercialisation, notamment les abattoirs, les marchés de fruits, de légumes et de bétails.
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