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Prolongation du confinement, reprise de l’activité économique… le casse-tête du gouvernement

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Lundi, le Chef du gouvernement a annoncé le prolongement du confinement jusqu’au 10 juin 2020. Le lendemain, le ministre de l’Économie et des Finances invite les entreprises à reprendre leur activité juste après l’Aïd afin de réduire l’impact de la pandémie sur l’économie. Une équation difficile à appliquer, mais qui a un seul objectif : sortir de la crise avec moindres dégâts.

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« Un gouvernement à deux têtes », c’est ainsi que titre le journal Assabah sa Une du jeudi 21 mai 2020. Le quotidien se demande qui faut-il croire ? Un Chef du gouvernement qui appelle à rester confinés à la maison où l’argentier du royaume qui annonce la reprise de l’activité économique après l’Aïd, donc pour le début de la semaine prochaine.

Assabah estime que le gouvernement n’a pas réussi à trancher sur la question du déconfinement, affirmant qu’avant de se rendre au parlement pour annoncer le prolongement du confinement jusqu’au 10 juin, le Chef du gouvernement avait présidé une réunion du secrétariat général de son parti dans laquelle le PJD avait clairement appelé à l’arrêt du confinement. Un communiqué officiel signé par El Otmani en personne avait d’ailleurs été publié à l’issue de cette réunion.

Le lendemain de l’annonce du Chef du gouvernement au parlement, ce fut le tour de Mohamed Benchaâboun, ministre de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’administration, quia eu un discours quelque peu ‘’contradictoire’’. Il a appelé les entreprises à reprendre l’activité économique juste après l’Aïd Al Fitr. Il faut dire que l’économie perd gros durant cette période de confinement.Chaque jour coûte 1 milliard de dirhams au Maroc (80 milliards de dirhamsentre le 20 mars et le 10 juin). «C’est beaucoup, beaucoup, beaucoup…», constate l’Économiste dans son éditorial du jour.

Letrésor public perd également 500 millions de dirhams par jour durant la période de confinement sanitaire. L’objectif gouvernemental est donc clairement de faire redémarrer l’économie nationale, sans que la santé des citoyens nesoit en danger. D’ailleurs, Saad Dine El Otmani l’a lui-même affirmé ce lundi devant les députés parlementaires : «Nous reviendrions en arrière si l’apparition de foyers de contamination venait à s’accélérer. Les règles de distanciation sociale et le port obligatoire du masque dans les espaces publics resteront en vigueur».

Les plans de relance et de déconfinement se font attendre

Chez les parlementaires, la déception est au rendez-vous. Alors qu’ils s’attendaient à des réponses claires sur la stratégie de déconfinement qu’adoptera le royaume et le plan de relance de l’économie nationale après le passage des deux responsables gouvernementaux au parlement en début de semaine, aucune annonce « pétillante »n’a fuité.

Les détails sur le plan de déconfinement, qui sera choisi par le royaume, sont très attendus. Le Haut commissariat au plan avait récemment présenté des scénarios dans ce sens. Certains parlementaires proposent un déconfinement progressif territorial dès que possible dans les régions où le taux de reproduction du virus(R0) se situe à moins de 0,7%, rapporte Les Inspirations Éco ce jeudi. Mais pour le moment, les pourparlers se poursuivent et rien n’a été décidé.

Par ailleurs, au même titre que la CGEM, le Comité de veille économique (CVE) n’a toujours pas annoncé son plan de relance sectoriel ni les détails de la prochaine loi de finances rectificative. Lahcen Haddad, député du groupe istiqlalien de l’unité et l’égalitarisme, a appelé le gouvernement à revoir sa politique de gestion de la chose publique. «Le chef du gouvernement a évoqué l’intention de son gouvernement d’élaborer un projet de loi de finances rectificatif, mais l’opinion publique a besoin aujourd’hui de savoir la situation des finances publiques avec la baisse constatée des ressources fiscales et comment il sera procédé à la gestion de la devise étrangère», s’exclame Lahcen Haddad.

Une chose est sûre, si le gouvernement s’est contenté de généralités dans ses propos, les attentes en face sont nombreuses. L’issue du Registre social unifié (RSU) toujours en examen et le rapatriement des Marocains bloqués à l’étranger sont sur toutes les lèvres. Le gouvernement est ainsi appelé à accélérer ses démarches et être transparent dans ses choix.

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