Le gouvernement entre en jeu pour sauver la Royal Air Maroc. Selon l’Économiste de ce lundi, une première réunion s’est tenue vendredi entre le gouvernement et la RAM afin de donner le coup d’envoi des négociations de sortie de crise de la compagnie aérienne. La fermeture des frontièresa eu un important impact sur le trafic aérien. Les pertes sont estimées à plus de 50 millions de dirhams par jour.
Cette situation chaotique a poussé la compagnie à entreprendre des mesures draconiennes.Yabiladi nous informe ce lundi qu’une réunion a lié vendredi dernier le top management de la compagnie aux représentants de l’AMPL (Association marocaine des pilotes de ligne). Ces derniers ont annoncé leur disposition à consentir une baisse de 45% des salaires des pilotes indépendamment de leur productivité pendant 5 ans, le temps que la compagnie dépasse cette crise.
Abdelhamid Addou, PDG de la RAM, estime que la reprise se fera progressivement sur «une période minimale de 36 mois, avant de retrouver un réseau comparable à 2019». Dans une déclaration accordée au quotidien Le Matin, Addou précise que «la route sera longue et pleine de turbulences, notamment en termes de contraction de la demande mondiale et des financements». Il a aussi rappelé que la manière de travailler sera revue, notamment en ce qui concerne les coûts et les charges fixes. «Nous chercherons à préserver au maximum l’emploi tout en garantissant la pérennité financière de RAM, dans un contexte marqué par une concurrence des plus difficiles, entre low-costs européennes et compagnies aériennes africaines, face à une demande en fort repli».
La moitié des compagnies menacées de faillite
Une étude réalisée par l’Association internationale du transport aérien (IATA) révèle que le manque à gagner des compagnies aériennes durant la période du Covid-19 s’élèverait à plus de 250 milliards de dollars, soit 30 % de leur chiffre d’affaires global annuel. Le patron de l’IATA relève également que «si cette situation se poursuit, la moitié des compagnies aériennes auront disparu en juin». Emirates, une des compagnies les plus répandues dans le monde pourrait supprimer jusqu’à 30000 emplois, soit près du tiers de son effectif (105000).
IATA estime la baisse du chiffre d’affaires des compagnies aériennes en 2020 à 314 milliards de dollars, soit une chute de 55% par rapport aux revenus de 2019. Selon cette organisation, 25 millions d’emplois dans le secteur de l’aviation et les activités associées sont menacés dans le monde.
Airbus et Boeing également impactés
Outre les compagnies aériennes, les constructeurs aéronautiques Airbus et Boeing ont également été frappés de plein fouet par cette crise. Le cabinet de conseil Archery Strategy Consulting (ASC) présume que la diminution du trafic aérien réduira la demande d’avions neufs de «40 % à 60 % pour les cinq années à venir», passant ainsi de 8000 commandes en avions neufs avant la pandémie à entre 3000 et 5000 commandes dans le meilleur des cas. Le cabinet note que Boeing pourrait se voir encore plus impacté par cette crise que son concurrent Airbus, au vu de l’immobilisation depuis plus d’un an de son Boeing 737 Max.
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