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Covid-19 : ce qu’il faut retenir ce lundi 18 mai

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Le Maroc atteint, ce lundi, 6952 infections au coronavirus, dont 625 sont des enfants de moins de 14 ans. Les clusters industriels menacent d’annihiler les efforts du royaume visant à endiguer la pandémie. Pour élargir la capacité de dépistage du pays, le ministère de la Santé met en place des laboratoires mobiles. De son côté, MedBiotech se lance dans l’étude de 3000 génomes du virus, alors que le professeur Moncef Slaoui affirme qu’il faut attendre plusieurs mois avant la découverte d’un vaccin anti-Covid-19.

Le bilan national de la pandémie du coronavirus a atteint,ce lundi 18 mai, 6952 contaminations, 192 décès, 3758 guérisons, 3002en cours de traitement, et 88584cas exclus après des tests négatifs au virus. Au cours les dernières 12 heures, 82 nouvelles infections ont été enregistrées ainsi que 98 rémissions et 5497 personnes négatives au Covid-19. Appelant les citoyens à faire preuve de responsabilité et de patriotisme, le ministère de la Santé souligne que le taux de létalité est aujourd’hui de 2,76% et que celui des guérisons est de 54,06%.

Contamination de 625 enfants

Jusqu’au vendredi 15 mai, le royaume a confirmé l’infection au coronavirus de 625 enfants de moins de 14 ans. Selon Aujourd’hui le Maroc, Mohamed Lyoubi, directeur de l’épidémiologie au ministère de la Santé, 315 enfants ont été déclarés guéris et un seuldécès a été enregistré. Le responsable assure que seul 0,6% du total des cas identifiés dans le royaume sont des enfants, dont 57,3% sont asymptomatiques, 39% bénins et3% modérés. La même source indique que le taux de transmission du virus dans cette tranche d’âge «a connu une courbe descendante depuis l’apparition de la pandémie», notant qu’il est passé de 20,8% en mars à 15,1% en avril puis à 6,5% depuis le début du mois de mai. Lyoubi soutient que comme les adultes souffrant du Covid-19, les enfants présentent des signes de toux (76%) et de fièvre (62%), mais aussi des céphalées (28%), douleur de gorge (26%), diarrhée (18%), anosmie (8%) et agueusie (2%).

La persistance des clusters industriels

Alors que le Maroc commence à établir des scénarios pour le déconfinement de sa population, la problématique des foyers de contagion industriels persiste. Dans sa livraison de ce lundi 18 mai, Assabah, déplore que plusieurs usines du royaume font fi des mesures préventives en vigueur et n’impose pas le port obligatoire du masque sur le lieu du travail, ni la distanciation sociale. Le journal dénonce aussi que les employeurs ne font pas l’effort de mettre à la disposition de leurs employés des produits et des gels désinfectants ou aseptisants, et qu’ils refusent de réduire leurs effectifs, et ce malgré les risques élevés de transmission de la maladie. Pour Assabah, cette négligence des dispositifs sanitaires est à l’origine de l’augmentation du nombre d’infections dans le pays. La même source soutient que les cas avérés détectés dans les unités industrielles sont passés de 300 à plus de 1000 en moins d’un mois. Cette hausse menace de compromettre les efforts consentisparles différents secteurs del’État pour contenir la pandémie. Selon le Réseau marocain de défense du droit à la santé et à la vie, les ministères de la Santé et de l’Emploi doivent faire preuve de plus de rigueur et de contrôle régulier des usines, afin de veiller au respect des précautions sanitaires et de sanctionner les contrevenants.

Des laboratoires mobiles pour les régions éloignées

Pour renforcer la stratégie actuelle de dépistage massif, le ministère de la Santé équipe des laboratoires d’analyses médicales mobiles pour couvrir les zones reculées. Hafid Zahri, conseiller de la tutelle, souligne à Assabah que c’est l’Institut national d’hygiène (INH) de Rabat qui a équipé la première unité itinérante, qui est devenue opérationnelle depuis le samedi 16 mai.Ces laboratoires mobiles visent à consolider la capacité de dépistage des cas-contactsdans leroyaume, afin «d’accélérer la cadence du suivi médical, du traçage des contaminations et de l’anticipation du traitement», explique pour sa part Driss Habachi, expert statisticien en santé. Ce dernier ajoute que de par ces nouvelles unités, le ministère de la Santé vise à atteindre 10000 tests par jour, surtout que le Maroc approche à grands pas du stade 3 de la pandémie.

3000 génomes du Covid-19 analysés au Maroc

Des chercheurs marocains ont analysé plus de 3000 génomes du virus Covid-19 dans le cadre d’une initiative universitaire visant à améliorer la réponse du pays face à cette nouvelle pandémie. Aujourd’hui le Maroc a qualifié cette étude de première mondiale, ajoutant qu’elle fait partie d’un projet national qui vise à déchiffrer le code génétique du coronavirus par l’identification de plusieurs de ses caractéristiques. La recherche s’inscrit également dans le cadre plus large du projet Genma du laboratoire de biotechnologie médicale de la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat (MedBiotech). Dans un communiqué, le laboratoire précise que cette étude a «permis de déterminer la répartition géographique des génomes du virus dans plus de 58 pays, décrivant la diversité génétique, l’évolution du virus et les changements génétiques les plus importants dans son génome permettant l’identification de mutations les plus pertinentes». Et de préciser que cette recherche est menée par une coalition de chercheurs de MedBiotech, du pôle des urgences médicales et chirurgicales de l’Hôpital d’instruction militaire Mohammed V, et de l’Université Mohammed VI des sciences de la santé.

Pas de vaccins anti-coronavirus dans l’immédiat

Dans une interview accordée à L’Économiste le 31 mars dernier, Moncef Slaoui, récemment nommé par le président américain Donald Trump pour trouver un vaccin contre le Covid-19, avait déclaré que l’humanité doit désormais se «préparer aux futures menaces avant qu’elles ne se déclarent, en investissant suffisamment de budgets dans des infrastructures hospitalières et pharmaceutiques». L’expert soutient que, pour le moment, il n’y a pas de remède miracle au coronavirus, notant que «le seul moyen d’éviter l’infection est la séparation sociale, en plus d’une hygiène stricte». Membre du comité directoire de la compagnie américaine Moderna, qui possède une plateforme technologique pointue, et président de sondépartement de recherche et développement, Slaoui juge qu’entre la création d’un vaccin, la validation et la réalisation des essais cliniques ainsi que l’attente des résultats, plusieurs mois, voire même plusieurs années, peuvent s’écouler. Il rassure, toutefois, disant que d’ici la fin de l’année les chercheurs et les scientifiques en sauront plus sur cette maladie, et pourront (peut-être) entamer une production de vaccins à l’échelle mondiale.

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