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Coronavirus : violation de l’état d’urgence et sombres prédictions de l’OMS

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La pandémie du coronavirus poursuit sa progression dans le royaume. L’augmentation du nombre de cas quotidien a été le résultat d’un relâchement vis-à-vis des mesures de l’état d’urgence sanitaire, et ce depuis le début du ramadan. Alors que certaines provinces épargnées par le virus réclament un assouplissement des restrictions en vigueur, plus de 20000 migrants subsahariens bloqués au Maroc sont dans une situation précaire. De son côté, l’OMS avertie que l’humanité devra peut-être apprendre à vivre avec le coronavirus.

95 infections, 2décès, 179 guérisons, 1957 personnes confirmées non porteuses du Covid-19, telles sont les derniers chiffres communiqués par le ministère de la Santé portant sur l’évolution de la pandémie du coronavirus. Selon ces données, publiées ce jeudi 14 mai à 10h, le bilan national s’élève désormais à 6607contaminations, 190décès, 3310rémissions, 71315 cas exclus après des tests négatifs et 3182 patients en cours de traitement. Concernant le taux de létalité, il est passé ce jeudi à 2,88%, tandis que celui de guérisons a atteint 50,01%.

Un relâchement constaté depuis le début du ramadan

Depuis le début du mois sacré, les autorités publiques ont fait état d’une hausse du nombre de transgressions des mesures de l’état d’urgence sanitaire. Dans son édition du jour, Al Ahdath Al Maghribya évoque une prière du mort en pleine rue à Ain Chok à Casablanca, une procession funèbre à Tifelt, une grande célébration de la rémission d’une patiente dans un quartier de Béni Mellal ou encore la virée de plusieurs jeunesde Kenitra à la plage de Mehdia. Selon le journal, ces comportements inadmissibles et dangereux sont à l’origine de l’augmentation du nombre quotidien d’infections et risquent de créer de nouveaux clusters familiaux. Afin de mettre fin à ces violations des dispositions préventives en vigueur, une opération de consolidation des contrôles sécuritaires a été lancée dans plusieurs grandes villes, dont Rabat, Casablanca, Fès, Meknès et Tanger. Ainsi, de nouveaux barrages de police ont été installés dans les principales artères du royaume et il est désormais impossible de se déplacer de quartier en quartier dans les villes précitées. Le quotidien souligne que les dispositifs du plan d’action lancé le 20 mars ont été réadaptés et améliorés pour recadrer les personnes qui n’appliquent pas les consignes de l’état d’urgence sanitaire et endiguer la progression du coronavirus.

Les zones épargnées par le virus exigent d’être deconfinées

Bien que le Maroc compte plus de 6500 infections au coronavirus, certaines provinces du royaume n’ont jamais enregistré de cas ou sont aujourd’hui sans cas actifs de Covid-19. Toutefois, ces dernières subissent les mêmes restrictions que les métropoles de leurs régions, indique Le360. Les habitants de ces zones, dont Chefchaouen, M’diq, Fnideq et Ouazzane, se sont tournés vers les autorités publiques pour leur demander un assouplissement les procédures du confinement obligatoire. Ils exigent en parallèle qu’aucune personne venant d’une autre ville ne rentre dans leurs provinces, ainsi que le maintien des mesures barrières (distanciation sociale, port du masque, désinfection des lieux publics…). De son côté Al Ahdath Al Maghribya, précise que compte tenu de la disparité géographique de l’épidémie, le sort des zones déclarées «coronavirus-free», ne doit pas être tributaire du nombre de cas recensés dans les capitales de leurs régions. Les résidents des provinces concernées exhortent ainsi le gouvernement à faire le nécessaire afin qu’ils puissent reprendre leurs activités économiques.

Le Maroc ne pourra pas produire le remdesevir

Ce mardi 12 mai, seuls 5 laboratoires dans le monde ont été autorisés par le laboratoire américain Gilead à produirele médicament antiviral remdesevir. Ce dernier, fabriqué par Gilead, est un protocole traitant l’Ebola et l’Hépatite C. Selon des scientifiques américains, ce médicament pourrait être également efficace contre le Covid-19, et les résultats des essais cliniques seront publiés début juin. D’après Médias24, les 120 pays qui utilisent ce traitement, dont le Maroc, doivent désormais l’importer desdits 5 laboratoires, qui se situent en Inde et au Pakistan, et qui selon les termes de la licence sont «libres de fixer leurs prix». La décision de Gilead a poussé l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH), l’Association de lutte contre le Sida (ALCS) et l’IPTC-Mena à réagir. Ces organismes ont demandé à l’État d’émettre «une seule licence d’office» portant sur tout produit ou technologie de lutte contre le Covid-19, qu’il s’agisse du remdesevir, d’un autre médicament, d’une technologie, d’un respirateur ou d’un masque», précise le docteur Othman Mellouk, fondateur de l’IPTC-Mena. «Nous devons le faire, ce sera un message aux laboratoires internationaux, pour ce produit et pour les produits à venir», insiste Dr Mellouk. Et d’ajouter que l’importation de médicaments dans le contexte actuel peut être risquée ou entravée par d’éventuelles réquisitions locales. De son côté, Dr Aziz Ghali, président de l’AMDH, souligne : «Notre pays doit se préparer à tous les scénarios et faire usage de tous les instruments légaux dont il dispose pour ne pas être pris de court».

Plus de 20.000 migrants subsahariens bloqués au Maroc

Contrairement aux ménages marocains du secteur formel et informel, qui ont pu bénéficier des aides-finassières subventionnées par le Fonds de gestion du Covid-19, les migrants de passage et immigrants subsahariens installés au Maroc se retrouvent sans sources de revenus depuis le début de l’état d’urgence sanitaire. Cité par H24Info, Ousmana Ba, président du Collectif des communautés subsahariennes au Maroc, explique : «Ceux qui faisaient du commerce sont confinés, sans ressources financières, et la situation s’aggrave pour les clandestins qui vivent dans des campements : ils ne peuvent pas se déplacer et les ONG ne peuvent venir les aider». Le sociologue Mehdi Alioua, membre fondateur du Groupe antiraciste d’accompagnement et de défense des étrangers et des migrants (Gadem), déplore pour sa part que plus de 20000 migrants et immigrants subsahariens sont actuellement «en situation d’urgence humanitaire» et qu’ils «ne mangent pas tous les jours». Pour Oussama Ba, la situation précaire de ces subsahariens, avec ou sans papiers, est le résultat de la paralysie économique provoquée par la pandémie. La même source rapporte que la communauté subsaharienne du royaume, les associations et les activistesde droits de l’Homme ainsi que les paroisses catholiques essaient de soutenir les personnes dans le besoin, mais leurs ressources restent limitées. Ainsi, Alioua appelle l’État, qui «a tellement investi dans sa politique migratoire» à trouver une solution pour ses ressortissants en galère.

Les sombres prédictions de l’OMS

Lors d’une d’une conférence de presse virtuelle à Genève, Michael Ryan, directeur des questions d’urgence sanitaire à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a prévenu qu’il est fort probable que le coronavirus ne disparaisse jamais. «Nous avons un nouveau virus qui pénètre la population humaine pour la première fois et il est en conséquence très difficile de dire quand nous pourrons le vaincre», a-t-il affirmé ce mercredi 13 mai. Selon Médias24, Michael Ryan a également évoqué les résultats inquiétants de la dernière étude de l’OMS. Cette dernière soutient que le Covid-19 «pourrait bien se transmettre non seulement par la toux ou l’éternuement, mais même par la parole». Et de préciser que «les microgouttelettes de salive générées par la parole peuvent rester suspendues dans l’air d’un espace fermé pendant plus de dix minutes». Estimant que le virus pourrait devenir endémique, l’expert averti que l’humanité devrait peut-être apprendre à vivre avec le coronavirus.

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