Comme nous l’avons précisé dans nos précédents articles, le secteur de l’éducation a lourdement été affecté par la pandémie du coronavirus. Le confinement et l’état d’urgence sanitaire imposés aux citoyens ont forcé le département à s’adapter à la situation et à adopter la méthode de l’enseignement à distance. Toutefois, cette stratégie ne résout pas les problèmes financiers des enseignants et des cadres de l’éducation. Elle n’offre pas de visibilité sur le déroulement des épreuves du baccalauréat 2020 ni précise si les étudiants et les élèves ont pu suivre et assimiler leur programme scolaire. Ce mercredi 6 mai, la presse marocaine s’est attardée sur toutes ces questions et a apporté quelques éclaircissements.
Le gouvernement va indemniser les écoles privées
Dans son édition du jour, le quotidien Al Massae assure que le ministère de l’Éducation nationale a enfin répondu aux requêtes des établissements privés d’enseignement en décidant de les inclure dans le dispositif de soutien prévu par le Fonds spécial Covid-19. Évoquant la situation administrative et financière floue de ces structures, le journal explique que la démarche de la tutelle représente une victoire pour ce lobby. La même source rappelle que la représentation des écoles et instituts privés avait adressé une liste de doléances à Saad Dine El Otmani, Chef du gouvernement. Dans cette correspondance, elle a réclamé de bénéficier «d’une suspension des cotisations dues à la Caisse nationale de sécurité sociale et d’une exonération des montants à leur charge pour pénalités de retard». Aussi, le lobby en question a exigé «des compensations en faveur du personnel éducatif, en plus d’ajournements, voire de cessation, du versement des impôts et autres taxes», poursuit le journal.Après avoir examiné ces revendications, l’exécutif a décidé de compenser les acteurs de ce secteur, à l’instar des employés des autres domaines économiques impactés par le coronavirus.
Le casse-tête du baccalauréat 2020
Fouad Chafiki, directeur des curricula au ministère de l’Éducation nationale, a assuré que les épreuves du baccalauréat vont bien avoir lieu en fin d’année scolaire, rejetant toutes les rumeurs circulant sur une éventuelle année blanche. Selon Assabah, des dispositions préventives vont être dans ce sens mises en place par les académies et les délégations provinciales afin d’assurer le bon déroulement de ces examens. Le journal explique ainsi qu’il sera procédé à la réduction du nombre de bacheliers dans les classes, au maintien de distanciation sociale obligatoire (1 mètre) et à la désinfection des chaises et des copies d’examens.
Par ailleurs, pour rassurer les parents d’élèves qui craignent que le Maroc ne suive l’exemple de la France en validant les épreuves sur la basedes notes des contrôles continus, la tutelle a affirmé que, depuis septembre et jusqu’à ce jour, 80% des programmes scolaires ont été réalisés. Et de préciser que des programmes de soutien seront offerts aux élèves après la fin de la période de confinement afin de mieux les accompagner lors des préparations pour les examens.
Inégalités des chances des élèves
Bien que les cours à distance aient été une obligation, compte tenu de la crise sanitaire actuelle, les associations pour les droits des femmes, la démocratie et le développement déplorent que cette méthode d’enseignement risque d’accentuer le gap des inégalités des chances, des disparités sociales et de la discrimination basée sur le genre. S’adressant au ministère de l’Éducation dans une lettre, ces dernièressoutiennent que cette stratégie éducative doit être accompagnée par un appuilogistique et matériel au profit des ménages les plus défavorisés, notamment en connexion internet ou encore en outils informatiques indispensables au suivi des cours, rapporte Aujourd’hui Le Maroc. «Nous considérons que les mesures prises ne tiennent pas compte dans leur application des zones rurales et semi-urbaines et excluent de ce dispositif les élèves et étudiant-e-s provenant de ces milieux, qui rencontrent une grande difficulté d’accès à l’enseignement à distance par manque de moyens techniques (électricité, Internet, ordinateur, etc.) et pédagogiques (manque de soutien scolaire, encadrement familial, etc)», martèlent les associations. Et de souligner que la tutelle se doit de considérer les conditions économiques et sociales des élèves afin de «consacrer les principes d’un enseignement public basé sur l’égalité».
Enfin, il est sûr que pour le moment la situation de l’éducation nationale reste pour le moins floue, surtout que la seule réponse que réitère la tutelle est : «Nous sommes en train d’étudier les différents scénarii, mais aucun n’a pour le moment été définitivement retenu» (TelQuel). Enseignants, étudiants et parents attendent encore davantage de précisions quant à l’avenir de cette année scolaire.
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