Suspension des frontières maritimes et aériennes, entreprises en arrêt d’activité, sécheresse… des signes qui prédisent la faillite du système économique. Plusieurs observateurs pensent que cette situation inédite mènera vers une vague de récession mondiale qui touchera toutes les économies. En ce qui concerne le Maroc, ses principaux partenaires (France, Espagne, Italie) sont fortement impactés, ce qui rend la relance de l’économie nationale encore plus compliquée.
Dans son édition du mardi 5 mai 2020, le journal l’Économiste estime que la reprise de l’économie risque d’être aussi difficile que la période de crise elle-même. Alors que le Comité de veille économique(CVE) devrait se prononcer dans les jours à venir sur son plan de relance sectoriel, Mehdi Tazi, vice-président de la Confédération générale des Entreprises du Maroc (CGEM), a livré quelques-unes des recommandations du patronat. L’ex-patron de Saham Assurance insiste sur le soutien massif de l’appareil productif et de la demande durant cette période afin de préserver les entreprises.
La CGEM préconise la réduction des charges fixes de l’entreprise (masse salariale, loyers, intérêts bancaires, taxes locales), la mise en place d’un mécanisme de dette long terme allant jusqu’à 10 ans (avec un délai de grâce de 1 à 2 ans garantis par l’État et à un taux d’intérêt abondé), ainsi que la mise en place de fonds sectoriels pour supporter les entreprises viables en sortie de crise. Le patronat recommande également de faire entrer plus d’entreprises et de citoyens dans l’économie formelle, booster le paiement mobile, puis accélérer les simplifications administratives et le e-gov, rapporte Telquel. Rappelons que la CGEM a entaméle processus de concertation avec les fédérations pour enrichir la réflexion autour des plans de relance sectoriels qui seront élaborés sous la supervision des ministres en charge des secteurs concernés.La date limitepour la finalisation des plans est fixée au12 mai 2020.
De son côté, Rachida Dati, ex-conseillère de Nicolas Sarkozy, s’arme d’optimisme dans les colonnes de l’Economiste. Elle souligne que même si la tâche ne sera pas si simple, le Maroc a certains atouts économiques à faire valoir pour s’en sortir. «Le Maroc a des arguments forts grâce au leadership et à la vision de son Roi, mais aussi grâce à ses atouts économiques, sa culture et son histoire, sa position méditerranéenne géostratégique exceptionnelle au centre des relations entre deux continents. Le dynamisme entrepreneurial de sa population le met en situation de relever de grands défis», souligne l’ancienne Garde des sceaux de France.
Consommer local
Parmi les pistes d’une relance économique, la consommation des produits et services locaux doit prendre une part importante. Dans sa synthèse publiée sur la plateforme maba3d-Corona, le parti du RNI souligne qu’il faut une mobilisation des Marocains pour consommer des produits locaux et privilégier le tourisme interne, rapporte le quotidien Aujourd’hui le Maroc dans son édition du 4 mai 2020.
Une piste confirmée par la ministre du Tourisme, Nadia Fettah Alaoui. «Aujourd’hui, parmi les priorités de notre plan de relance, celle de travailler sur le tourisme interne. Pas uniquement pour dépasser cette crise, mais pour en faire une des priorités du secteur de manière permanente», a déclaré la ministre ce lundi au Parlement. Elle affirme également préparer un plan de travail s’articulant autour de trois axes. «Il faut faire en sorte que les professionnels soient en mesure de reprendre leurs activités quand il sera temps de le faire, puis travailler dès cet été si l’état d’urgence sanitaire est levé d’ici là, à des solutions permettant de relancer le tourisme interne. Puis enfin, préparer le retour sur le marché extérieur».
Par ailleurs, parmi les réflexions visant à relancer la machine économique à moyen et long terme : privilégier l’autosuffisance territoriale et encourager l’export, engager la transformation digitale et l’e-administration, réformer la fiscalité et rééquilibrer l’investissement entre régions, renforcer l’autosuffisance énergétique et investir dans l’innovation, la recherche et le développement. Le Comité de veille économique a donc du pain sur la planche. Un examen technique précis est en cours d’élaboration afin de calculer la portée des prochaines mesures et les sacrifices qu’il faudra faire pour leur mise en œuvre.
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