Accueil / Économie

Damane Oxygène : une machine pas encore bien huilée

Temps de lecture

Les attributions de crédits «Damane Oxygène» sont en cours. Les derniers chiffres révèlent que 9000 demandes pour un montant global de 3,7 milliards de DH ont été adressées aux banques et que le taux de rejet des dossiers est de 1,4%. Néanmoins, certaines incompréhensions persistent. Des patrons de TPME ont été surpris de devoir présenter des garanties supplémentaires pour bénéficier des crédits, garantis pourtant à 95% par la caisse centrale de garantie (CCG). Les banques ont-elles le droit d’exiger cela ?

Le plan d’aide fourni par le gouvernement aux entreprises pour faire face à la pandémie du coronavirus va bon train. Les premiers chiffres rapportés par L’Économiste,ce lundi 4 mai 2020, révèlent que 9000 demandes d’un montant global de 3,7 milliards de DH ont été adressées aux banques. Selon la même source, ces dernières se prêtent au jeu, le taux de rejet des dossiers n’est que de 1,4%. La plus grande partie des demandes porte sur des montants de moins de 2 millions de dirhams (97%).

Cependant, certains dirigeants de petites et moyennes entreprises ont été surpris de devoir présenter des cautions personnelles pour bénéficier des crédits de trésorerie, garantis à 95% par la Caisse centrale de garantie (CCG). Contactée par LeBrief, la CCG assure ne pas exiger de contrepartie à sa garantie Damane Oxygène mais qu’elle laisse l’appréciation aux établissements financiers.De son côté, une responsablede la Société Générale nous informe que les banques se réservent le droit d’exiger une caution personnelle ou autres garanties pour l’octroi des crédits Damane Oxygène.

«Contrairement à l’offre Damane Intelaka, qui exige des banques de ne pas demander de garanties supplémentaires à ses clients, l’offre Damane Oxygène de la CCGne précise pas cette option. Du coup, les banques sont libres de demander des cautions personnelles, le choix est finalement déterminé par la qualitédes dossiers qui leurs sont soumis».

En effet, pour les banques, la caution de l’État n’exclut pas une analyse de la solvabilité des emprunteurs. Les banques redoutent ainsi que les «crédits-covid» ne soient assimilés à des subventions et entraînent une vague d’impayés. En cas d’impayés, la procédure est identique à celle des autres produits garantis par la CCG, c’est-à-dire, que la banque récupère 50% de la garantie sur-le-champ et le reliquat une fois qu’elle aura épuisé toutes les voies de recouvrement, ce qui peut prendre plusieurs mois. Cela explique en partie le choix de certaines banques d’exiger des couvertures supplémentaires deleurs clients.

Seulement, on en vient à s’interroger sur la nature même dece produit déployé par la CCG. S’il semble à première vue évidentque dans le cadre de Damane Oxygène, c’est l’État qui est censé couvrirle risque de l’impact de la pandémie sur les entreprises saines, dans les faits,il arrive que l’on demande à ce que ce risque soit supporté par les entrepreneurs eux-mêmes… Dans ce cadre-là, l’annoncede 1,4% de taux de rejet des dossiers porte à s’interrogersur la part des dossiers acceptés sous conditions de garanties supplémentaires apportées par l’entrepreneur ou encore le nombre de dossiers qui n’ont jamais reçu de réponse. La vraie question à se poser : sur les 9000 dossiers transmis aux banques, combien ont réellement commencé à être décaissé ?

Un appel à relancer le programme Intelaka

Lors d’une récente sortie médiatique, Abdellah El Fergui, président de la Confédération marocaine de TPE-PME, a déclaré que le secteur financier doit être présent pour l’accompagnement des TPE-PME dans leurs programmes de redémarrage. Pour cela, il recommande la relance et l’activation du programme « Intelaka » ainsi que son adaptation à la conjoncture actuelle du Covid-19, rapporte le site web de la chaîne 2M. Il souhaite égalementgénéraliser l’offre à toutes les TPE, y compris celles ayant plus de 5 ans.

«L’après-coronavirus ne sera plus comme avant. L’union est l’unique moyen à même de permettre une sortie de cette crise avec le moins de dégâts possibles et de préparer le redémarrage de l’économie dans les meilleures conditions», estime El Fergui. Rappelons enfin que le Comité de veille économique (CEV) se réunira ce vendredi 8 mai afin d’établir les nouvelles pistes de relance de l’économie.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Le Trésor place 10,5 MMDH d’excédents de trésorerie

Économie - La Direction du Trésor et des Finances Extérieures (DTFE) a réalisé quatre opérations de placement des excédents de trésorerie, totalisant 10,5 milliards de dirhams (MMDH).

Mbaye Gueye - 27 décembre 2024

Tétouan : baisse mensuelle, mais hausse annuelle des prix

Économie - L’IPC à Tétouan a enregistré un repli de 0,5% en octobre 2024 comparé à septembre, selon la direction régionale du HCP de Tanger-Tétouan-Al Hoceima.

Ilyasse Rhamir - 26 décembre 2024

SMIG-SMAG: une augmentation prévue en 2025

Économie - A partir de Janvier 2025, le SMIG passera de 3.111,39 Dhs brut à 3.266,96 Dhs brut, donc 3.046,77 Dhs net, contre 2.901,68 Dhs net auparavant.

Mouna Aghlal - 26 décembre 2024

Taxe carbone : un levier stratégique pour l’évolution écologique au Maroc

Économie - L’introduction d’une taxe carbone représente un tournant stratégique dans l’engagement écologique du Maroc.

Mbaye Gueye - 26 décembre 2024

ANRE : en 2023, la production nationale d’électricité a atteint 42 TWh

Économie - En 2023, le Maroc a enregistré une production nationale d’électricité de 42,38 TWh, marquée par une hausse de 2,3% par rapport à l’année précédente.

Mbaye Gueye - 26 décembre 2024

Téléphonie et Internet : des records historiques en 2024

Économie - Le secteur marocain des télécommunications (Téléphonie et Internet) affiche une progression notable sur les neuf premiers mois de 2024.

Ilyasse Rhamir - 26 décembre 2024

Trésor : 169,2 MMDH de levées brutes à fin novembre (DEPF)

Économie - La DEPF a indiqué que les levées brutes du Trésor ont baissé de 29,4% par rapport à l’année précédente pour s’établir à 169,2 MMDH au terme des onze premiers de l’année.

Mbaye Gueye - 26 décembre 2024

Tourisme au Maroc : des performances record en 2024

Économie - Les recettes touristiques marocaines ont atteint 96,9 MMDH entre janvier et octobre 2024, marquant une progression de 9,3% par rapport à la même période en 2023, selon la DEPF.

Ilyasse Rhamir - 26 décembre 2024
Voir plus

Banque mondiale : le spectre d’une imminente crise de la dette

Économie - Dans son nouveau rapport sur la dette internationale, la Banque mondiale alerte sur le risque de surendettement des pays pauvres.

Manal Ben El Hantati - 12 décembre 2022

Driss Guerraoui primé à Barcelone

Économie - Le professeur Driss Guerraoui, président de l’Université Ouverte de Dakhla, a reçu le Prix international du leadership en intelligence économique pour l’année 2024.

Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024

Entrepreneuriat : plus de 68.000 entreprises créées en 2024

Économie - Selon les derniers chiffres dévoilés par l’OMPIC, 68.263 entreprises ont vu le jour au Maroc au cours des 9 premiers mois de 2024.

Ilyasse Rhamir - 17 décembre 2024

Faillites d’entreprises : « les derniers chiffres publiés ne reflètent pas la réalité » (Abdellah El Fergui)

Économie - Le récent rapport de l'Observatoire marocain des TPME révèle l'état alarmant par lequel passent les sociétés marocaines.

Mouna Aghlal - 25 décembre 2024

CNT : Hamid Bentahar réélu

Économie - Hamid Bentahar se voit réélu pour un mandat de 3 ans à la tête de la CNT et Othman Ibn Ghazala élu vice-président générale.

Ilyasse Rhamir - 30 septembre 2024

L’avenir énergétique du Maroc : un nouveau chapitre d’investissements et d’innovations

Économie - Le Maroc, dans un contexte mondial de transition énergétique, se positionne en acteur majeur grâce à des investissements colossaux dans les énergies renouvelables.

Farah Nadifi - 18 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire