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Comment concilier Ramadan et confinement ?

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Le mois de Ramadan intervient cette année en pleine pandémie du coronavirus. Ce mois sacré, propice au rapprochement familial, survient alors que la moitié de la population mondiale est confinée. Puisque le mois de jeûne sera vécu de manière disparate à travers le monde, l’Organisation mondiale de la santé a publié une série de recommandations pour les pratiques sociales et religieuses.

En pleine pandémie du nouveau coronavirus, le mois de Ramadan sera vécu de manière disparate à travers le monde. En effet, les restrictions sanitaires strictes sont maintenues dans la plupart des pays du monde.

Dans ce contexte exceptionnel, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a émis une série de recommandations afin que les musulmans du monde entier puissent se protéger pendant ce mois sacré. Selon l’OMS, l’objectif durant cette période difficile est de concilier les pratiques du Ramadan, la sécurité des personnes, les mesures de confinement et les consignes sanitaires. «Afin d’atténuer les répercussions sur la santé publique, plusieurs pays ont mis en place des mesures de distanciation physique visant à interrompre la transmission en réduisant les interactions entre les gens», souligne l’OMS. Pour l’agence onusienne, ces mesures constituent «des mécanismes essentiels» pour maîtriser la propagation de la maladie.

L’organisation a ainsi tenu à réitérer que «l’annulation des rassemblements sociaux et religieux», notamment «dans des lieux associés aux activités du ramadan, tels que les lieux de divertissement, les marchés et les magasins», doit être «sérieusement envisagée».

L’OMS a également précisé que le confinement ne dispense pas les musulmans «en bonne santé» de jeûner. Pour les personnes atteintes du Covid-19, bien qu’aucune étude n’ait été réalisée dans ce sens, l’OMS a recommandé de ne pas jeûner. Ces personnes «doivent suivre les dérogations prévues par la religion, en concertation avec leur médecin, comme pour toute autre maladie», a indiqué l’OMS.

Par ailleurs, l’OMS a déconseillé la consommation de tabac, «quelles que soient les circonstances, en particulier lors du Ramadan». Selon l’organisation, «il se peut que les fumeurs réguliers aient une maladie pulmonaire préexistante ou des capacités pulmonaires réduites, ce qui augmente fortement leur risque de développer une forme grave de la Covid-19. Un risque accentué par le contact entre les doigts, la cigarette et les lèvres».

L’OMS a également encouragé les mesures d’hygiène. Bien que les musulmans pratiquent des ablutions avant la prière, le lavage des mains en eau et en savon est important. Cette pratique n’est considérée comme efficace que si elledure 20 secondes, selon les professionnels de la santé.

Les autorités religieuses soutiennent ces restrictions

Dans les pays arabes, de l’Arabie saoudite au Maroc, les autorités religieuses ont soutenu ces restrictions, rapporte L’Obs. Ils ont insisté sur la nécessité de prier à la maison et éviter les rassemblements. Pas de réunion pour les grands repas du soir (iftar), pas de prière nocturne à la mosquée (tarawih), pas de réunion entre amis jusque tard dans la nuit, pas de voyage dans les villes saintes de l’islam.

Au royaume, où le confinement est généralisé dans le cadre des dispositions imposées par l’état d’urgence sanitaire, le Conseil supérieur des oulémas a également fait part de ses recommandations. En effet, l’organisme, présidé par Sa Majesté le roi Mohammed VI, a émis, ce mardi 21 avril, une fatwa invitant les Marocains à faire la prière de Tarawih chez eux «individuellement ou collectivement avec les membres de la famille, mais là encore sans prise du moindre risque». «Les dispositions de la Charia ordonnent de se conformer à l’ordre de l’Imam de la Oumma et de suivre ses conseils et ses orientations», rappelle le Conseil dans un communiqué. Pour rappel, le 16 mars dernier, dans le cadre du renforcement des restrictions marocaines pour contenir la propagation du coronavirus, l’Instance relevant du Conseil supérieur des Oulémas, sur décision du souverain, avait émis une fatwa appelant à la fermeture des mosquées du Maroc jusqu’à nouvel ordre.

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