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Le rapatriement des Marocains bloqués à l’étranger se fait attendre

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Alors que les efforts et les mesures déployés par le Maroc quant à la gestion de la pandémie du coronavirus sont loués par de nombreux pays, la situation des nationaux encore bloqués à l’étranger fait tache. Ils sont des milliers de touristes, d’étudiants et de personnes qui étaient à l’étranger à se retrouver dans l’incapacité de renter au royaume en raison de la suspension des voyages maritimes et aériens. Parallèlement, le gouvernement a mobilisé plusieurs de ses consulats pour accompagner ces ressortissants et examine (encore) la possibilité de les rapatrier.

Le Maroc a fait preuve d’une réactivité exemplaire vis-vis de la pandémie du coronavirus. Depuis l’apparition du premier cas dans le pays, les autorités publiques ont vite instauré plusieurs mesures pour endiguer la propagation du Covid-19, dont l’interdiction des rassemblements, la fermeture des écoles des universités, la distanciation sociale et enfin le confinement obligatoire et l’état d’urgence sanitaire. Ces dispositions ont été louées et saluées par bon nombre de pays étrangers, notamment les États-Unis et la France. Toutefois,la suspension des voyages aériens et maritimes ainsi que la fermeture des frontières du royaume ontbloqué plusieurs nationaux dans leurs pays hôtes. Certains parmi cesMarocains ont décidé de lancer une campagne web pour dénoncer leur calvaire. Sur les réseaux sociaux, ils ont ainsi fait appel à l’État pour les rapatrier dans les plus brefs délais. Selon Yabiladi,ces ressortissants ont signalé que leur état de santé fragile,que leur situation financière était précaire, ou encore l’importance de rentrer au Maroc pour s’occuper d’un proche âgé ou malade.

Rapatriement des étrangers depuis le Maroc

D’après L’Opinion, les Marocains bloqués à l’étranger s’indignent de voir que le Maroc rapatrie vers d’autres pays des citoyens étrangers, sans pour autant mettre en place un dispositif qui leur permettra de rentrer au royaume. En effet, le quotidien explique que depuis la suspension des voyages, le 13 mars et jusqu’à aujourd’hui,une entente franco-marocaine a permis à plus de 20000 ressortissants français de rejoindre leur pays depuis le Maroc. En outre, à titre exceptionnel, les frontières terrestres de Sebta et maritimes au niveau de Tanger Med ont été ouvertes pour que les camping-caristes européens puissent rejoindre leurs patries. Ces facilités autorisées par le royaume ont été vivement critiquées par les nationaux qui désirent rentrer chez eux. Ces derniers se demandent «pourquoi les avions d’Air France et de Transavia qui atterrissent vides au Maroc, ainsi que les ferrys qui débarquent tout aussi vides à Tanger Med, ne serviraient pas à rapatrier les Marocains bloqués».

Les dispositions du gouvernement

Par ailleurs, le gouvernement a fait appela tous ses consulatsà l’étranger pour accompagner les concernés en ce temps de crise sanitaire, notamment ceux de France, d’Espagne, d’Allemagne, etc.Karima Benyaich, ambassadrice du royaume en Espagne, affirme : «grâce à l’appui du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, nous avons pu répondre avec célérité à l’ensemble des demandes de nos compatriotes restés bloqués en Espagne qui se trouvent dans une situation difficile». Tout en soulignant que 1700 Marocains sont actuellement hébergés en Espagne, elle a précisé à Aujourd’hui le Maroc qu’un soutien en matière de logement, de fourniture de denrées alimentaires et de médicamentsa profité à plusieurs centaines de nationaux. Karima Benyaich a également cité la contribution de nombreuses associations et de bénévoles qui appellent la communauté marocaineà respecter les règles qui sont mises en œuvre par le gouvernement espagnol.

Toujours pas de date pour un éventuel rapatriement

Enfin, pour ce qui est du rapatriement des Marocains bloqués à l’étranger, l’ambassadrice a soutenu qu’actuellement aucune date n’a encore été fixée. Un haut responsable, qui préfère garder l’anonymat, a pour sa part confié à L’Opinion que «ce n’est pas tant une question de transport que de logistique sanitaire inhérente à ce genre d’opérations d’envergure». Il estime que les autorités marocaines craignent que «l’afflux massif de plusieurs milliers de voyageurs, dont beaucoup peuvent être porteurs du coronavirus, n’ouvre une brèche dans le bouclier sanitaire du royaume, jusqu’ici relativement imperméable». Cependant, il a assuré que«les préparatifs sont en cours pour permettre un retour sécurisé et sous contrôle sanitaire. C’est une question de jours tout au plus».

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