Au Maroc, la pandémie du covid-19 a déjà coûté la vie à 47 personnes et a forcé 735 patients contaminés à subir une isolation et une hospitalisation d’environ 3 semaines. Les répercussions de ce virus d’origine chinoise ont également frappé de plein fouet les industries, les échanges commerciaux, le mode de vie et le social de toute la planète. A l’appel duroi Mohammed VI, le 15 mars 2020, un Fonds spécial de gestion de la pandémie du coronavirus a été créé. Ce Fonds, qui a collecté à ce jour près de 33 milliards de dirhams,vise àfaire face aux risques directs et indirects induits par la crise sanitaire actuelle. Interviewépar nos confrères de l’Économiste, Mohamed Benchaâboun, ministre de l’Économie et des Finances,a expliqué comment ce Fonds va être réparti.
Priorité au secteur de la Santé
«Les ressources de ce fonds seront consacrées en priorité au renforcement des capacités de notre système de santé pour le doter des moyens d’intervention afin de juguler la propagation du Covid-19», précise Benchaâboun. En effet, sur les quelque 33 milliards de dirhams amassés à ce jour, 2 milliards de dirhams ont déjà été injectés dans le secteur de la santé. Selon l’Économiste, cette enveloppe a permis l’acquisition de 1000 lits de réanimation, 550 respirateurs, 100.000 kits de prélèvements, 100.000 kits testeurs, du matériel de radiologie et d’imagerie ainsi que des consommables médicaux, des réactifs, des gaz médicaux…etc. Cet investissement a également soutenu les dépenses du ministère de la Santé, en l’occurrence les indemnités accordées au personnel soignant, la désinfection, le nettoyage, et l’achat de carburant. Benchaâboun estime qu’au de là de ces 2 milliards de dirhams, le Fonds spécial de la gestion du Covid-19 continuera à renforcer le dispositif médical, et ce afin d’assurer une réponse efficiente face à cette pandémie.
Amortir l’impact économique
Soutenir l’économie nationale fait également partie des objectifs primordiaux du Fonds Covid-19. Pour ce faire, le Comité de veille économique (CEV), crééspécifiquement pour gérer l’aspect financier de cette crise, examine et hiérarchise les dispositions à adopter dans ce contexte «sur la base d’un système de suivi proactif», soutient le ministre de l’Économie. L’Économiste rappelle que plusieurs mesures ont été mises en œuvre dans ce sens, notamment l’indemnisation des salariés affiliés à la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS). En outre, d’autres dispositifs ont été adoptés pouraccompagner les entreprises, dontle report des échéances de crédit, la suspension du paiement des charges sociales et la garantie par l’État de lignes de trésorerie supplémentaire, telle que Damane Oxygène. Par ailleurs d’après Médias24, la Caisse Centrale de Garantie (CCG) a souligné dans un communiqué de presse, daté du 27 mars, qu’elle compte accorder«une délégation aux banques pour engager sa garantie pour tout crédit dont le montant est inférieur à 2 millions de dirhams» afin de permettre aux banques d’accélérer le traitement des demandes de financement des entreprises.
Soutien des catégories vulnérables
Mohamed Benchaâboun a tenu à souligner que «la priorité, au niveau national, est de préserver la vie des citoyens marocains», tout en évoquant les mesures adoptées par le Maroc, dont le confinement et l’état d’urgence sanitaire. Le ministre a expliqué à l’Économiste que le CEV a approuvé une batterie de mesure pour venir en aide à la frange la plus vulnérable de la société et pour préserver son pouvoir d’achat pendant cette période de crise. Ainsi, plus de 3 millions de ménages bénéficiaires du Régime d’assistance médicale(Ramed) toucheront, à partir du 6 avril 2020, des indemnités allant de 800 à 1200 DH par mois, dépendamment du nombre de leurs membres. Cette opération coûtera près de 4 milliards de DH par mois. Pour les personnes non affiliées au Ramed, opérant dans le secteur informel et qui sont en arrêt d’activités, «des mesures de soutien les ciblant seront déployées incessamment», précise le ministre.
Rappelons enfin que c’est grâce à la mobilisation deplusieurs institutions étatiques, semi-étatiques et privés ainsi quede nombreuses personnes physiques et morales que le Fonds spécial dédié à la gestion de la pandémie du coronavirus a pu rassembler une somme aussi conséquente. Une démonstration de solidarité dont le royaume avait bien besoin durant cette période trouble.
Quand la croissance des recettes ne freine pas le déficit
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