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Le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) a annoncé, dimanche, la mise en place de deux mesures pour réduire l’impact de la pandémie du coronavirus sur les entreprises, rapporte le site d’information Eco Actu. Ainsi les entreprises directement impactées par le Covid-19 pourront bénéficier des 2 mesures suivantes :
- Report de 3 mois des échéances des crédits amortissables et de leasing à partir de ce mois de mars. Sur demande auprès de sa banque, la prochaine échéance sera donc débitée le30 juin 2020 sans frais ni pénalités de retard.
- Mise en place d’un crédit de trésorerie remboursable au 31 décembre 2020. Réservé aux TPME (jusqu’à 200 MDHde chiffre d’affaires, 500 MDH sur dérogation), «Damane Oxygène» est garanti par la Caisse centrale de garantie. Ce dernierleur permettra de financer les charges courantes (salaires, loyers, fournisseurs, etc.) des trois prochains mois (avril, mai, juin 2020). Les crédits sont remboursables au plus tard au 31 décembre 2020 avec un taux d’intérêt de 4%. Pour les entreprises ne pouvant pas rembourser leurs lignes de crédit additionnelles de fonctionnement dans le délai prévu, les banques peuvent leur accorder des crédits à moyen terme pouvant aller jusqu’à 5 ans pour les amortir.
Tensions avec la CGEM
Le lancement du dispositif de soutien aux entreprises par les banques se déroule dans une ambiance tendue. Le GPBM a reçu, le 26 mars 2020, une lettre incendiaire de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Dans cette lettre, Chakib Alj, président de la CGEM, a souligné avoir constaté «des écarts et des situations en décalageavec les principes d’accompagnement des entreprises par les banques pour traverser cette crise exceptionnelle», rapporte Telquel (version online).
La réponse du GPBM n’a pas tardé. Le GPBM a qualifié, le vendredi 27 mars 2020, la lettre d’Alj «d’inadmissible et infondée dans son esprit»,demandant au patron des patrons de lui communiquer «la liste des clients des banques qui se seraient heurtés aux irrégularités pointées du doigt par ce dernier». Dans cette lettre, Othman Benjelloun et Mohamed Kettani, respectivement président et vice-président du GPBM, se sont dits «indignés par ce genre de discours qui, au lieu d’unir toutes les forces vives du pays face à cette crise, tend au contraire à diviser et à semer inutilement la panique».
L’accrochage CGEM/GPBM fait la une de L’Économiste de ce lundi 30 mars 2020 : « CGEM/GPBM : La grosse dispute ! ».Dans son éditorial, le quotidien se demande même si on n’a pas eu droit à un poisson d’avril avant l’heure. «On savait que la succession de Meriem Bensalah-Chaqroun serait difficile, mais pas à ce point : les crises se sont succédéesles unes aux autresdans une confédération très affaibliedepuis son départ», estime Nadia Salah, directrice des rédactions au groupe Éco-Medias. «C’est une vraie, grosse et violente dispute. Les arguments échangés doivent être examinés. Il revient tout de suite à la Banque centrale de dépêcher ses inspecteurs pour trier le vrai de la rumeur dans les affirmations de la CGEM», poursuit-elle. Une chose est sûre, la tension entre la CGEM et le GPBM est la dernière chose, dont le Maroc ait besoin, dans ces temps de crise.
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