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Syrie : Poutine et Erdogan conviennent d’un cessez-le-feu « fragile » à Idlib

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À l’issu de leur rencontre à Moscou, ce jeudi 5 mars, le président turc, Tayeb Recep Erdogan, et son homologue russe, Vladimir Poutine, ont convenu d’un nouvel accord de cessez-le-feu dans la région d’Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie. Depuis décembre 2019, ce dernier bastion syrien rebelle a été le théâtre de plusieurs offensives perpétré d’un côté par le régime de Damas, qui est soutenu par l’aviation russe, et de l’autre par les djihadistes, alliés d’Ankara. L’exacerbation de cette guerre a entrainé une crise humanitaire sans précédent dans la région, le déplacement de près d’un million de réfugiés vers les frontières turques, ainsi que les préoccupations de l’Union européenne.

Pour trouver une solution à la crise qui sévit dans la province d’Idlib, dernier bastion rebelle enSyrie, le président turc, Tayeb Recep Erdogan, et son homologue russe, Vladimir Poutine, se sont réunis, ce jeudi 5 mars, à Moscou. Après 6 heures de négociations, les deux leaders ont convenu d’un nouvel accord de cessez-le-feu dans la région, rapporte Reuters. «J’espère que cet accord servira de base solide pour mettre un terme aux combats dans la zone de désescalade d’Idleb et pour stopper la crise humanitaire. Que cela permettra de créer les conditions d’un processus pacifique entre toutes les parties en conflit en Syrie», affirme Poutine.

De son côté,Erdogan a précisé que cette nouvelletrêve entrerait en vigueur jeudi à minuit. «Nous travaillerons ensemble pour fournir de l’aide aux Syriens dans le besoin», a-t-il souligné.Toutefois, il a prévenu que «la Turquie se réserve le droit de répliquer de toutes ses forces et partout à toute attaque du régime de Damas». Notons que la Russie et la Turquie soutiennent les parties opposéesdu conflit qui dure depuis neuf ans en Syrie, Moscou appuyant d’un côté le régime du président Bachar al-Assad, et la Turquie soutenant certains groupes rebelles de l’autre. Plusieurs accords antérieurs visant à mettre fin aux combats à Idlib ont échoué, notamment celui de 2018 de Sotchi.

Qu’est-ce qui a été convenu entre la Russie et la Turquie ?

Ce dernier accord, qui a été jugé fragile par certains experts, s’articule autour de trois points. Le premier concerne la création d’un couloir de sécurité de 12 kilomètres de large (6 kilomètres de part et d’autre) le long de la route stratégique M4 qui relie Lattaquié au nord de la Syrie. Le deuxième porte le déploiement le long de ce corridor de patrouilles conjointes russo-turques à partir du 15 mars. Tandis que le troisième point stipule que le retour des réfugiés ainsi que l’accès à l’aide humanitaire doivent être facilités dans la mesure du possible, indique Le Monde. Lamême source souligne que les conditionsde ce traité consolident les positions du régime de Damastout en faisant perdre du terrainaux rebelles. Par ailleurs, de par cet accord, Poutine et Erdogantiennent à réaffirmer leur attachement à l’intégrité territoriale de la Syrie.

L’Union européenne salue ce nouvel accord

La dernière offensive des forces d’Assad à Idlib, soutenue par l’aviation russe, a déclenché, selon l’Union européenne (UE) et les Nations unies, une crise humanitaire sans précédent dans la région.En effet, expliqueEuronews, ce conflita entrainé le déplacement de millions de personnesainsi que la mort de centaines de milliers d’autres. Cependant, suite à la signature du nouvel accord de cessez-le-feu entre Poutine et Erdogan, l’UE a salué cette démarche. «Je me réjouis du cessez-le-feu, c’est une bonne nouvelle. Au moins c’est une marque de bonne volonté, voyons maintenant comment ça marche», a déclaré ce vendredi le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell. S’exprimant avant une session extraordinaire du Conseil des affaires étrangères à Zagreb, la capitale croate, Borrell a également annoncé que les gouvernements de l’UE examineraient la possibilité de fournir une aide financière plus conséquente à la Turquie pour contenir le flux migratoire des réfugiés syriens, nous apprend l’agence presse turque Anadolu. «Nous allons en discuter. La Turquie a un lourd fardeau […] et nous devons la comprendre. Mais en même temps, nous ne pouvons pas accepter que les migrants soient utilisés comme une source de pression», a-t-il précisé aux journalistes.

Pour sa part, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a dit espérer que la conclusion de cet accord, le deuxième en son genre dans la région, va permettre «une cessation des hostilités immédiate et durable», rapporte HespressFr. La même source rapporte, ce vendredi, que le Conseil de sécurité devrait se réunir à la demande de la Russie pour discuter davantage de cet accord.

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