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Le procès du journaliste marocain Omar Radi s’ouvre au Tribunal de première instance d’Ain Sbaâ, à Casablanca, ce jeudi 5 mars. Poursuivi pour outrage à magistrat, il risque un an de prison ferme assorti d’une amende de 5000 dirhams, s’il est reconnu coupable, conformément à l’article 263 du Code pénal.
En avril 2019, Radi avait dénoncé dans un tweet la décision du juge Lahcen Talfi, qui avait condamné les militants du mouvement Hirak du Rif à des peines allant jusqu’à 20 ans de prison ferme. Quelques jours après la publication de ce post, il avait été convoqué par la police. Puis neuf mois plus tard, il avait été convoqué par la Brigade nationale de police judiciaire du Maroc (BNPJ). Le journaliste, arrêté sous l’ordre du procureur du roi, avait comparu devant le tribunal de première instance de Casablanca le 26 décembre. Après avoir passé cinq jours en prison, il avait bénéficié d’une libération provisoire, en attendant son procès. Sa deuxième audience devait avoir lieu le 2 janvier, avant d’être ajournée au 5 mars.
Cependant, dans une interview accordée à Democracy now, Radi avait affirmé qu’il n’avait pas été arrêté pour son tweet. «Officiellement, j’ai été arrêté pour ce tweet dont vous avez parlé. Mais la vraie raison est que trois jours avant mon arrestation, j’étais en Algérie. J’ai été invité à une cérémonie de remise des prix du journalisme, où j’ai parlé au public de l’économie politique marocaine avec d’autres collègues journalistes. J’ai parlé de la prédation économique au Maroc ainsi que du modèle de capture de l’économie de l’État. Je pense que c’est la vraie raison qui a dérangé les autorités marocaines. C’est pourquoi, une fois de retour dans mon pays, j’ai été convoqué par la police, puis immédiatement présenté au procureur puis au juge, et mis en prison le même jour», avait-il expliqué.
Cette affaire a attiré l’attention de plusieurs médias étrangers et organisations internationales, notamment Reporters sans frontières (RSF), Human Rights Watch (HRW), France 24, le New York Times, CNN, The Daily News, Le Parisien. Ces derniers ont condamné violemment l’arrestation du journaliste. Au Maroc, des centaines de militants et de journalistes avaient organisé des sit-in devant le parlement à Rabat pour exprimer leur indignation face à cette «injustice». Le hashtag #FreeOmarRadi avait été lancé sur les réseaux sociaux pour dénoncer la détention de Radi. Ce mouvement s’est transformé en une nouvelle campagne appelée #freekoulchi («libérez-les tous»), qui a été lancée pour dénoncer la répression que subissent certains utilisateurs des réseaux sociaux au Maroc.
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