Accueil / Économie

Délais de paiement : dynamique opposée entre secteurs public et privé

Temps de lecture

Les délais de paiement moyens dans le secteur public se sont améliorés de 14 jours en un an pour s’établir à 42 jours. À contrario dans le privé, les choses ne s’arrangent pas pour les petites entreprises. Les contours du dispositif d’amendes sont vivement attendus. Parallèlement, le gouvernement veut réactiver les accords dérogatoires pour que des branches d’activité qui le souhaitent puissent accorder des délais supérieurs à 90 jours. Cette flexibilité n’aura de sens que si le marché revient à des pratiques normales.

La pratique du « name and shame » en matière de délais de paiement est récente et ne concerne que le secteur public pour l’instant. Littéralement, ce terme anglo-saxon veut dire « nommer et couvrir de honte ». L’idée est d’afficher publiquement les délais de paiement des établissements et entreprises publiques (EEP) et de décourager les mauvais comportements. Parallèlement, leurs partenaires ou potentiels fournisseurs disposeront d’une information supplémentaire sur ces structures et prendront la décision d’entrer en affaires avec elles en connaissance de cause.

Le public fait des efforts

Pour sûr, l’affichage public des délais de paiement dans le secteur public a poussé certains établissements et entreprises à agir sur leur process pour se rapprocher un peu plus des exigences. Le délai moyen de paiement des EEP s’est établi à 42 jours à fin 2019 en baisse de 14 jours sur un an. Cette moyenne masque les situations individuelles. Pour l’instant Soread reste le bonnet d’âne du secteur public. L’entreprise règle ses fournisseurs en 370 jours. Entre juin et septembre 2019, ses délais fournisseurs ont augmenté de 43 jours. Idem pour l’ONEE qui a vu les mêmes délais se dégrader de 59 jours pour s’établir à 187 jours. En revanche Sonarges et l’INRA par exemple ont significativement baissé leurs délais, même s’ils demeurent supérieurs à 90 jours. Parmi les bons élèves, on retrouve la Caisse Centrale de Garantie (CCG), le Théâtre Mohammed V ou encore l’Agence urbaine de Skhirate-Temara. Ils affichent des délais moyens d’au plus 5 jours.

Le privé emboite le pas

Dans le secteur privé, la situation reste délicate pour les TPE. Elles sont payées en moyenne en 212 jours, rapporte L’Économiste. La même source qui relaye une enquête d’Inforisk affirme que les délais de paiement se sont établis à 113 jours pour les PME et 96 jours pour les grandes entreprises. La construction, les télécommunications et les services aux entreprises sont en tête des secteurs qui accusent du retard (200 jours). Afin de diminuer ce crédit, le gouvernement prévoit la mise en place d’amendes pour dissuader les mauvais payeurs. En même temps, il va réactiver les accords dérogatoires permettant dans certaines branches d’activité, en raison de leurs spécificités, d’appliquer des délais supérieurs à 90 jours. L’Économiste relève qu’une fois le dispositif de sanction sera opérationnel, 3 entreprises sur 4 seront passibles d’une amende, car 72% des entreprises n’honorent pas leurs factures dans les délais.

Dernier articles
Les articles les plus lu

5G au Maroc : un défi technologique avant le Mondial 2030

Économie - À l’approche du Mondial 2030, le Maroc aspire à intégrer pleinement la 5G dans son paysage technologique.

Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024

L’avenir énergétique du Maroc : un nouveau chapitre d’investissements et d’innovations

Économie - Le Maroc, dans un contexte mondial de transition énergétique, se positionne en acteur majeur grâce à des investissements colossaux dans les énergies renouvelables.

Farah Nadifi - 18 décembre 2024

Hausse de 1,8 million m3 de la capacité de stockage des produits pétroliers à horizon 2030

Économie - Leila Benali a annoncé une augmentation de 1,8 million de m³ des capacités de stockage des produits pétroliers d'ici 2030.

Rédaction LeBrief - 18 décembre 2024

Maroc-Afrique : les volumes d’échanges commerciaux en hausse de 45%

Afrique, Économie, Économie - Le volume des échanges commerciaux entre le Maroc et les autres pays africains est passé de 36 milliards de dirhams (MMDH) en 2013 à 52,7 MMDH en 2023

Mbaye Gueye - 18 décembre 2024

Mobilisation foncière : un moteur pour l’investissement au Maroc

Économie - Nadia Fettah a annoncé que près de 18.000 hectares de foncier public ont été mobilisés en 2024 pour soutenir des projets d’investissement.

Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024

Le Maroc se dote d’un cadre juridique pour les crypto-actifs

Économie - Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al-Maghrib (BAM), a annoncé que le cadre juridique régissant les crypto-actifs au Maroc est en phase d’adoption.

Mbaye Gueye - 18 décembre 2024

Trelleborg renforce sa présence au Maroc avec une nouvelle usine

Économie - La société suédoise Trelleborg, leader mondial des solutions polymères, a lancé la construction de sa nouvelle usine à Midparc.

Mbaye Gueye - 17 décembre 2024

Bank Al Maghrib : réduction du taux directeur à 2,5%

Économie - Le Conseil de Bank Al Maghrib (BAM) a annoncé, lors de sa dernière réunion trimestrielle, une baisse de son taux directeur de 25 points de base.

Rédaction LeBrief - 17 décembre 2024
Voir plus

AIF 2024 : signature de trois accords entre le Maroc et la BAD

Économie -Le gouvernement marocain a procédé à la signature de trois accords de financement avec la Banque africaine de développement (BAD).

Mbaye Gueye - 5 décembre 2024

70 millions de dollars pour moderniser la protection sociale

Économie - La Banque mondiale a validé un nouveau projet d’un montant de 70 millions de dollars afin de consolider les progrès réalisés dans la réforme de la protection sociale.

Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024

Hydrogène vert : Akhannouch émet la circulaire de mise en œuvre de « l’Offre Maroc »

Aziz Akhannouch a émis la circulaire de mise en œuvre de "l’Offre Maroc" pour le développement de la filière de l’hydrogène vert.

Rédaction LeBrief - 11 mars 2024

FMI : le Maroc est sur la bonne voie pour maîtriser le ratio dette/PIB

Économie - Selon le FMI, le ratio de la dette devrait continuer à diminuer pour atteindre 68,3% en 2025, 67,2% en 2026 et 65% en 2029.

Mbaye Gueye - 27 novembre 2024

Un bug sur Google affichait l’euro à 18,54 DH, BAM dément

Économie - Mercredi soir, les Marocains ont retenu leur souffle après avoir constaté une chute soudaine de la valeur du dirham face à l’euro.

Hajar Toufik - 19 janvier 2023

Forum de la PME africaine: le Maroc, acteur engagé dans la dynamique d’intégration africaine (Akhannouch)

Économie - Aziz Akhannouch a indiqué que le Maroc est pleinement conscient des enjeux auxquels le continent africain est confronté.

Mbaye Gueye - 3 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire