Accueil / Monde

Libye : escalade des tensions entre la Turquie et les forces de Haftar

Temps de lecture

Le président turc, Tayeb Recep Erdogan, a confirmé que «plusieurs» militaires turcs avaient été tués en combattant les forces du commandant de l’Armée nationale libyenne (ANL), Khalifa Haftar. Dimanche, les médias régionaux ont déclaré que pas moins de 16 soldats turcs et plus de 100 mercenaires transportés en Libye depuis la Syrie étaient morts lors d’affrontements avec les forces du gouvernement d’entente nationale (GEN) basées à Tripoli.

La crise en Libye se poursuit, et la Turquie est accusée d’envenimer la situation. «La Turquie transfère des armes et des équipements militaires vers la Libye par le port de Misrata», a affirmé le porte-parole de l’Armée nationale libyenne (ANL), Ahmed al-Mismari, dans une publication sur Facebook. «Les unités de reconnaissance et de renseignement confirment l’arrivée d’armes et d’équipements militaires de Turquie au port de Misrata pour soutenir les organisations terroristes et les groupes armés dans la région occidentale», a déclaré al-Mismari à Reuters. «Ce soutien se fait publiquement devant la communauté internationale. Il s’agit d’une violation de la trêve déclarée dans la région», a-t-il martelé.

Selon son porte-parole, l’ANL n’a pas encore réagi face à ces livraisons clandestines, mais surveille de très prèsla situation. Misrata, située à environ 200 km à l’est de Tripoli, le long de la côte méditerranéenne, abrite les puissantes Brigades Misrata, alliées au gouvernement d’entente nationale(GEN). Ces dernières,des milices fondamentalistes islamistes,ont vu le jour en 2012 à la suite du renversement et du meurtre du leader libyen de longue date Mouammar Kadhafi. Leurs forces ont combattu l’ANL pendant une grande partie de la période post-Kadhafi, et continuent de se battre contre les hommes de Haftar pour les empêcher de conquérir la capitale libyenne, Tripoli, rapporte Asharq Al Awsat.Selon Reuters, l’ANL a accusé la Turquie de faire rentrer clandestinement en Libye, par le port de Misrata, des combattants syriens aguerris, affirmant que ces derniers comprennent des mercenaires de Daesh (États Islamique) et du Front extrémiste d’Al-Nusra.

Ingérence de la Turquie

Notons que le conflit libyen s’est intensifié le mois dernier après que les troupes militaires turques aient commencé à arriver dans le pays pour soutenir le GEN sur ordre de Tripoli. Selon Asharq Al Awsat, Erdogana confirmé, le samedi 22 février,que «plusieurs» soldats turcs avaient été tués lors des récents affrontements contre l’ANL, tout en précisant que «les rangs de Haftar ont enregistré la mort de près d’une centaine de mercenaires». Bien que le président turc n’ait pas présenté le bilan des décès recensés au niveau de ses troupes, Sky News Arabia a rapporté dimanche que 16 soldats turcs ont perdus la vie en Libye.

Violations de l’accord de cessez-le-feu

Par ailleurs, les combats entre le GEN et l’ANL se poursuivent en dépit d’un accord de cessez-le-feu approuvé par les deux parties à Berlin en janvier. Le commandant Haftar a accusé le GEN et la Turquie de violer le cessez-le-feu, avertissant que les Libyens avaient le droit de faire face à l’agression turque. La semaine dernière, le ministre des Affaires étrangères du parlement de Tobrouk, qui soutient l’Armée nationale libyenne, a même accusé la Turquie de tenter de «conquérir» la Libye.

La résolution duConseil de sécurité des Nations Unies

Pour rappel, outre les mesures proposées le 19 janvier lors duSommet de Berlin sur la Libye, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté le 13 février une résolution appelant à un «cessez-le-feu durable» dans le pays. Le texte, rédigé par la Grande-Bretagne, a été approuvé à 14 voix sur 15. Selon Asharq Al Awsat, la négociation de cet accord a révélé de profondes divisions internationales sur la Libye, et ce malgré le fait que les dirigeants mondiaux aient accepté de mettre fin à toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures du pays et de maintenir un embargo sur les armes. La même source a également souligné que le nouveau dispositif a appelé à la poursuite des négociations entre les membres de la « Commission militaire conjointe libyenne », qui est composée de 5 officiers de l’ANL et 5 autres du GEN. En outre, la résolution onusienne exhorte le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, à soumettre des propositions pour la surveillance du cessez-le-feu «dès que les factionslibyennes conviennent d’un commun accord».

Dernier articles
Les articles les plus lu

Barnier sur le fil : la France face à la censure

Monde - Le recours au 49.3 pour valider le projet de loi sur le financement de la Sécurité sociale place le gouvernement de Michel Barnier dans une situation critique.

Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024

France : le RN annonce qu’il va voter la motion de censure

Monde - Marine Le Pen a indiqué que le groupe RN déposerait une motion de censure après l'utilisation du 49.3 par Michel Barnier.

Mbaye Gueye - 2 décembre 2024

UE : le chômage connait une stabilité historique

Monde - Le taux de chômage dans la zone euro s’est maintenu à 6,3 % en octobre 2024, son plus bas niveau depuis qu’Eurostat a commencé à compiler ces données en 1998.

Ilyasse Rhamir - 2 décembre 2024

Joe Biden gracie son fils Hunter

Monde - Le président américain sortant Joe Biden a accordé la grâce à son fils Hunter, quelques semaines avant la fin de son mandat.

Mbaye Gueye - 2 décembre 2024

Bangladesh : près de 500 morts dus à la dengue en 2024

Monde - Le Bangladesh est confronté à une crise sanitaire avec l’épidémie de dengue qui a déjà causé 494 décès depuis janvier 2024, selon la direction générale des services de santé (DGHS).

Rédaction LeBrief - 2 décembre 2024

Trump : nominations et affaire de famille

Monde - Le poste d'ambassadeur des États-Unis en France n'est jamais donné à la légère. Eh bien, Trump, vient de nommer le père de son gendre à ce prestigieux poste.

Rédaction LeBrief - 1 décembre 2024

Deuxième jour de trêve : première frappe israélienne contre le Hezbollah

Monde - L'armée israélienne a annoncé avoir mené une frappe aérienne sur une installation du Hezbollah dans le sud du Liban, marquant la première violation de la trêve fragile.

Rédaction LeBrief - 28 novembre 2024

La CPI et immunités d’État : le cas Netanyahu et les ambiguïtés du droit international. Interview

Monde - La France, le 27 novembre, qui a souligné pour la première fois l’immunité de Benjamin Netanyahu, en raison du statut d’Israël, non partie au Statut de Rome

Farah Nadifi - 28 novembre 2024
Voir plus

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire