Accueil / Société

Une première au Maroc : un tribunal force un mari à regagner son foyer conjugal

Temps de lecture

Le tribunal de première instance de Marrakech a ordonné le retour d’un mari au domicile conjugal, après un recours engagé par son épouse. C’est une première dans les annales de la justice du royaume. Selon la presse marocaine, ce verdict va encourager toutes les femmes abandonnées par leurs époux à réclamer leurs droits ainsi que ceux de leurs enfants.

Bonne nouvelle pour les femmes abandonnées par leurs époux. En ce début de semaine, la presse marocaine revient sur un verdict prononcé le 6 février par le tribunal de première instance de Marrakech (Chambre de la famille) à l’encontre d’un individu qui a quitté «de son plein gré» son foyer familial. Selon Al Massae, l’épouse de ce dernier a porté plainte contre lui pour «abandonde famille». Elle l’accuse d’avoirfailli à ses devoirs conjugaux enl’abandonnant elle etleurs trois enfants pendant plus de 3 mois. Dans sa requête, elle a également réclamé le retour de son mari en plus d’une «astreinte de 500 DH à raison de chaque jour de retard», explique la même source.

Ainsi, le tribunal a convoqué les deux parties pour entendre leurs versions des faits. Cependant, malgré les notifications de la Chambre Familiale de Marrakech, l’accusé ne s’est pas présenté aux audiences du procès. Une absence, qui, selon le juge, constitue «une preuve et une reconnaissance implicite de l’abandon du domicile familial». De ce fait, il a approuvé l’exigence de la plaignante et a ordonné au mari «de regagner le domicile conjugal, avec exécution provisoire et condamnation aux dépens». Le tribunal a estimé que le contrat de mariage entraîne «des droits et des devoirs réciproques entre les époux». D’après Le360, parmi ces devoirs, figure en premier lieu «la cohabitation sous un même toit etla responsabilité que les couplesse partagent pour gérer leur foyer et pour veiller à l’éducation de leurs enfants».

Par ailleurs, le tribunal a rejeté la demande d’astreinte de l’épouse. Il a jugé que cette pénalité n’a pas lieu d’être prononcée,vu que la loi portant sur le contrat de mariage force le mari à rentrer chez lui. Médias24 explique que conformément aux législations marocaines, «tout père ou mère de famille qui aura quitté le domicile familial pendant deux mois, en l’absence de force majeure, tout en refusant de s’acquitter de ses devoirs envers ses enfants, sera accusé de délit d’abandon de famille». Le site d’information ajoute que ce crime est passible «de l’emprisonnement d’un mois à un an et d’une amende de 200 à 2 000 dirhams ou de l’une de ces deux peines seulement» (Article 479 du Code pénal).

Désormais, souligne Al Massae, ce cas de jurisprudence pourrait être invoqué par toutes les femmes abandonnées, surtout celles qui ont des enfants à charge. Le quotidien précise que grâce au verdict du tribunal familial de Marrakech, ces dernières vont enfin oser réclamer leurs droits ainsi que le retour de leurs époux à la maison.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Le journal Al-Omq Al-Maghribi réagit aux propos diffamatoires de Abdelilah Benkirane

Société - Al-Omq Al-Maghribi a reçu avec étonnement les propos diffamatoires émis par le secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane.

Rédaction LeBrief - 23 décembre 2024

Protection des consommateurs : 300.000 contrôles effectués en 2024

Société - Le ministère de l’Intérieur a multiplié ses initiatives avec plus de 300.000 opérations de contrôle en 2024 pour garantir la qualité des produits commercialisés.

Ilyasse Rhamir - 23 décembre 2024

Lutte contre les déchets plastiques : les Marocains prêts à agir

Société - 94% des Marocains interrogés accordent une grande importance à l'élimination des déchets plastiques.

Rédaction LeBrief - 23 décembre 2024

Casablanca : suspect arrêté après acte violent

Société - Les éléments de la police judiciaire de la zone Ain Sebaâ – Hay Mohammadi, en coordination avec la DGST, ont interpellé, un suspect de 31 ans recherché pour plusieurs affaires criminelles.

Ilyasse Rhamir - 23 décembre 2024

Fourrières à Casablanca : un système en crise

Société - D’après le rapport annuel 2023-2024 de la Cour des comptes, 97% de ces fourrières ne sont pas légalement constituées en tant que service public.

Ilyasse Rhamir - 23 décembre 2024

MRE, qui ne veut pas de vous ?

DOSSIER - C’est l’histoire d’un MRE qui a failli perdre la vie dans une altercation autour d'une terre. Une affaire sordide où advient aussi le « racisme anti-MRE ».

Sabrina El Faiz - 21 décembre 2024

L’école marocaine, un rêve empreint d’inégalité

Société - Malgré des avancées notables, le Maroc continue de faire face à des inégalités éducatives importantes.

Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024

Casablanca intègre le C40 des villes engagées pour les actions climatiques

Société - La commune de Casablanca a annoncé son adhésion au réseau mondial C40 des villes, regroupant près de 100 villes engagées dans des actions climatiques.

Mbaye Gueye - 20 décembre 2024
Voir plus

Héritage, la succession qui déchire

Société - L'heure n'est pas aux comptes, et pourtant les familles se divisent pour l'indivisible. Immersion dans un héritage déchirant.

Sabrina El Faiz - 9 novembre 2024

Notes de route du Sahara

Société - Très impressionnante, l'histoire de sa vie fait d'elle un personnage romanesque. A son premier voyage dans le Sahara, Isabelle Eberhardt, reporter, voyageuse et aventurière, tombe amoureuse de cette terre et de ses gens.

Rédaction LeBrief - 4 avril 2024

L’INDH : 18 ans après, quel bilan ?

Société - Lancé en 2005 par le roi Mohammed VI, l’Initiative nationale pour le développement humain souffle aujourd’hui ses 18 bougies.

Hajar Toufik - 18 mai 2023

Nouvelles du Maroc

Société - À l'extrême ouest du Maghreb, tête de pont vers les Amériques, point de passage vers l'Europe par le détroit de Gibraltar, le Maroc est un carrefour d'influences unique au monde où se mélangent modernité et traditions.

Rédaction LeBrief - 1 avril 2024

Le racisme expliqué à ma fille

Société - Un enfant est curieux. Il pose beaucoup de questions et il attend des réponses précises et convaincantes. C’est en m’accompagnant à une manifestation contre un projet de loi sur l’immigration que ma fille m’a interrogé sur le racisme.

Rédaction LeBrief - 22 mars 2024

Bidonvilles, pourquoi y en a-t-il encore ?

Dossier - Ces habitats se concentrent dans les périphéries ou au sein de bidonvilles, où les efforts de résorption peinent à suivre.

Sabrina El Faiz - 30 novembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire