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Dans le cadre de sa première tournée en Afrique subsaharienne, le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, est arrivé ce dimanche au Sénégal. Il a rencontréà Dakar le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Amadou Ba, à qui il a promis que son pays cherche à soutenir le Sahel pour mettre fin aux crises qui le menacent. Il a rappelé que ce mois-ci,l’armée américaine organisera ses exercices Flintlock annuels au Sénégal et en Mauritanie pour aider à former les armées régionales à contrer les groupes terroristes.
Selon Le Point, la visite de Pompeo intervient à un moment tendu, alors que Washington envisage des réductions militaires dans la région. Une démarche qui, pour le président américain, Donald Trump, vise à remobiliser les ressources militaires du pays pourcontrerla progression de la Chine, de la Russie et de l’Iran.
De son côté, Politico souligne que Trump a affaiblie davantageles relations américano-africaines en mettant quatre autres pays africainsdans sa liste d’interdiction de voyage. Ainsi,en plus de la Libye et de la Somalie,le Soudan, le Nigéria, la Tanzanie et l’Érythrée ont été ajoutés à cette liste controversée, qui impose aux ressortissants de ces pays une interdiction de voyage et les soumet à d’importantes restrictions pour entrer aux États-Unis.Une mesure qui a été très mal accueillie par les nations africaines qui reprochent au président américain son manque d’intérêt pour leur continent, rapporte Al Jazeera.
La Chine, une grande menace pour l’Afrique selon les USA
Par ailleurs, bien qu’il ait brièvement évoqué l’importance de la lutte contre la multiplication des organisations djihadistes dans la région, Pompeo s’est surtout attardé surl’influence chinoise en Afrique. En effet, le secrétaire d’État américain, qui va également se rendre en Angola et en Éthiopie, a mis en garde sur le danger que représente la Chine pour le continent, indique France24. Selon lui, «les investissements chinois alimentent la corruption et compromettent l’État de droit» en Afrique. Il a précisé que les entreprises américaines ont exprimé un fort intérêt pour investir sur le continent, proposant ainsi une alternative commerciale reposant sur de nouveaux accords économiques entre les États-Unis et l’Afrique.
The African Report explique que Pékin a dépasséWashington en tant que premier partenaire commercial de l’Afrique il y a plus de dix ans. La même source indique, en citant le ministère chinois du Commerce, que les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique s’élèvent à près de 204 milliards de dollars. De plus, plusieurs nations africaines ont adhéré à l’initiative chinoise « Belt and Road » (BRI), un projet de grande envergure visant à renforcer la connectivité commerciale de Pékin avec le reste du monde. Dans le cadre de laBRI, la Chine a financé des centrales électriques, des routes et d’autres projets d’infrastructure sur le continent. Puis, grâce aux milliards de dollars de prêts qu’elle a accordés pour la réalisation de ceschantiers, la Chine est devenue le plus grand détenteur de la dette africaine.
Enfin, les efforts des États-Unis pour renforcer leur présence en Afrique pourraient être compromis par la position de Trump vis-à-vis de ce continent qu’il juge sans intérêt et qu’il refuse toujours de visiter. Pompeo aura également du fil à retordre pour réinstaurer la confiance avec les partenaires africains, alors que Washington examine un potentiel retrait de ses forces armées du Sahel, qui souffrent d’une montée en puissance des groupes terroristes d’Al Qaïda et de l’État Islamique. Au final, les USA auront beaucoup de mal à détrôner la Chine de l’Afrique, alors que Pékin a réussi à s’y implanter et à y investir depuis plus de 10 ans.
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