Accueil / Économie

Balance commerciale : les ALE, une partie du problème du déficit chronique

Temps de lecture

Alors que le Maroc veut réviser l’accord de libre-échange (ALE) avec la Turquie, il existe une cinquantaine d’autres accords de ce type, défavorables au Maroc dans la plupart des cas. Il est nécessaire de réviser certains ALE, mais ils ne sont pas les seuls responsables du déficit chronique de la balance commerciale qui a atteint 209 milliards de DH en 2019. Il y a certes un besoin de mieux négocier les prochains accords, mais en parallèle, le Maroc doit accélérer la diversification et la montée en gamme de son offre exportable.

Le déficit commercial a atteint 209 milliards de DH en 2019. Le commerce extérieur est l’une des faiblesses structurelles de l’économie marocaine. Malgré une cinquantaine d’accords de libres-échanges, la balance est structurellement déficitaire. Le plus gros du déficit provient des échanges avec la Chine, les États-Unis et l’Union européenne. Le Maroc a signé des ALE avec l’UE et les États-Unis, mais pas avec la Chine. Aujourd’hui, c’est l’accord avec la Turquie qui alimente les débats. Le Maroc a raison de chercher à le renégocier, mais devrait en faire autant pour plusieurs autres. D’ailleurs, le gouverneur de la banque centrale, Abdellatif Jouahri, a récemment ouvertement critiqué les ALE signés par le Maroc.

Revoir le processus de négociation

Dans une négociation, les forces ne sont pas les mêmes, encore plus dans le commerce. La part du Maroc dans le commerce mondial se situe autour de 0,2%. Il est difficile de reprocher aux autres pays de négocier de meilleurs accords pour leurs entreprises. C’est à se demander si les négociateurs marocains sont assez efficaces.

Sans négliger le contexte dans lequel ces ALE ont été négociés, l’on peut considérer aujourd’hui que les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes. On a souvent reproché au Maroc de ne pas associer les professionnels aux négociations ce qui au final aboutit dans certains cas à des accords au rabais pour le Royaume. Tous ne sont pas sur le même pied d’égalité et sans certains, les exportations marocaines n’auraient peut-être pas connu le même développement, même si beaucoup reste à faire au niveau de l’offre.

Diversifier l’offre à l’export

La révision de certains ALE s’impose, mais ces accords ne sont pas les seuls responsables du déficit chronique de la balance commerciale. Le Maroc est importateur de pétrole et la facture énergétique pèse dans la balance commerciale. En outre, le Maroc importe une myriade de produits signe d’un secteur industriel relativement peu développé. Cela se traduit aussi au niveau des exportations. Il y a aujourd’hui des locomotives comme l’automobile, les phosphates et l’aéronautique qui permettent au royaume de se positionner sur les chaînes de valeurs mondiales. En revanche, certains secteurs traditionnels, dont le textile, sont encore à la peine.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Lancement des concertations pour définir la feuille de route du commerce extérieur 2025-2026

Économie - Le siège de la Wilaya de la région Rabat-Salé-Kénitra a accueilli, jeudi, une réunion de concertation régionale sur l'élaboration de la feuille de route pour le commerce extérieur du Maroc pour la période 2025-2026.

Farah Nadifi - 13 décembre 2024

La bourse de Casablanca signe un partenariat avec l’Ethiopian securities exchange

Économie - La bourse de Casablanca et l’Ethiopian securities exchange ont signé un accord de coopération stratégique visant à renforcer leurs liens et à accélérer le développement des marchés des capitaux en Afrique.

Mbaye Gueye - 12 décembre 2024

PWC Maroc dévoile les priorités des directeurs financiers en 2025

Économie - L’étude révèle que pour 2025, le pilotage de la performance va devenir la priorité principale des directions financières, passant de la deuxième à la première place dans leur agenda stratégique.

Mbaye Gueye - 12 décembre 2024

Services marchands non financiers : 48% des patrons anticipent une hausse de l’activité au T4-2024 (HCP)

Économie - Selon le HCP, les chefs d’entreprises du secteur des services marchands non financiers (SMNF) affichent des anticipations pour le quatrième trimestre 2024.

Mbaye Gueye - 12 décembre 2024

HCP : 69% des grossistes prévoient à une stabilité des ventes au T4-2024

Économie - Selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP), 69% des grossistes prévoient une stabilité, tandis que 25% envisagent une hausse.

Mbaye Gueye - 12 décembre 2024

Lancement de l’opération de recensement général du cheptel national 2024 à Taounate

Économie - L'opération de recensement général du cheptel national 2024 vient d'être lancée avec succès au niveau de la province de Taounate.

Mbaye Gueye - 12 décembre 2024

Mutandis SCA : émission obligatoire ordinaire par placement privé de 300 MDH

Économie - Cette opération a été structurée en deux tranches remboursables par amortissement progressif sur une période de 5 ans.

Mbaye Gueye - 12 décembre 2024

Le Maroc, destination préférée des Espagnols pour les voyages en famille

Économie - e Maroc s’est affirmé comme la destination préférée des Espagnols pour les voyages en famille en 2024.

Mbaye Gueye - 11 décembre 2024
Voir plus

Horizon 2030 : ces grands chantiers qui transformeront Casablanca

Économie - Casablanca se prépare activement à être sous les feux des projecteurs internationaux à l’horizon 2030.

Hajar Toufik - 7 mai 2024

Conseil de la concurrence : soupçons d’entente sur les prix dans le secteur de la sardine

Économie - Le Conseil de la concurrence lance une enquête sur les soupçons d'entente sur les prix dans le secteur de l'approvisionnement en sardine, visant à protéger les consommateurs et à maintenir l'intégrité du marché.

Chaima Aberni - 30 avril 2024

Agadir-Dakar : la voie maritime au service du commerce

Économie - Une voie maritime inédite entre Agadir et Dakar s’apprête à révolutionner le transport de marchandises vers l’Afrique subsaharienne.

Ilyasse Rhamir - 9 décembre 2024

La dette extérieure du Maroc a doublé en 10 ans

Économie - La dette extérieur (69 Mds $) dollars équivaut à 50% du revenu national brut (RNB) et représente près de 110% des revenus de l’export.

Mbaye Gueye - 7 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire