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Près de 10 000 Marocains se sont donnés rendez-vous cedimanche à Rabat pour confirmer leur rejet du « plan de paix » américain, dit « accord du siècle », visant à mettre fin au conflit israélo-palestinien. Ils ont ainsi scandé d’une même voix que l’initiative de l’administration du président Donald Trump «est une manœuvre biaisée qui va à l’encontre des droits légitimes du peuple palestinien», rapporte Médias24. En agitant le drapeau palestinien, certains militants ont soutenu que le pays de Mahmoud Abbas a le droit d’obtenir un État indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale.En citant Khalid Sefiani, membre du secrétariat du Groupe d’action nationale en faveur de la Palestine, le site d’information indique que cette marche pacifique marque «une journée historique lors de laquelle le peuple marocain, toutes composantes associatives, syndicales et politiques confondues, réitère son rejet unanime de“l’accord du siècle”».
De son côté, LeSiteInfo rapporte que l’ambassadeur palestinien à Rabat, Jamal Choubki, a salué le soutien du Maroc à la cause palestinienne contre le « plan de paix ». «C’est la journée de la Palestine par excellence, que les Marocains ont marquée par les drapeaux palestiniens et les slogans soutenant la cause palestinienne et défendant Al-Qods», a-t-il souligné.Et d’ajouter que «le peuple marocain appuie unanimement cette cause et émet un message qui parviendra au monde entier».
Par ailleurs, si le gouvernement marocain «a apprécié les efforts de Donald Trump pour mettre fin au conflit», il a souligné que sa position restera inchangée. Ainsi le chef du gouvernement, Saad Dine El Otmani, a affirmé : «La position du gouvernement marocain concernant “l’accord du siècle” émane des constantes du Royaume, du Roi, du gouvernement et du peuple, dans le traitement de la question palestinienne et le soutien au peuple palestinien pour le recouvrement de ses droits. Entête la création de l’État palestinien avec Al-Qods Acharif comme capitale et le rejet de toutes les tentatives de judaïsation d’Al-Qods et d’agression de l’Esplanade des mosquées, Al-Haram Al-Qodsi Acharif, et la mosquée Al Aqsa».
SelonLe Matin, le Chef de l’Exécutif a précisé ce dimanche que la position du royaumeva depair avec celle «adoptée par la diplomatie marocaine, et qui a été exprimée par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger et réaffirmée par le royaume lors de la session extraordinaire du Conseil de la Ligue arabe et lors dela réunion ministérielle extraordinaire de l’Organisation de coopération islamique (OCI)». El Otmani a en outre répondu aux rumeursque font circuler les médias israéliens sur un accord tripartite entre le Maroc, Israël et les États-Unis visant à ouvrir un consulat américain à Laâyoune en échange de la normalisation des relations du royaume avec l’État juif.«Toute autrechose est une surenchère à rejeter, une interprétation erronée et une compréhension fausse, d’où la nécessité de faire preuve de prudence quant au mensonge et à la provocation de tapage médiatique visant à créer la confusion au sujet de la position du Maroc qui est “claire et constante», a-t-il précisé.
Pour rappel, le président américain a dévoilé le 28 janvier 2019 le « plan de paix »réalisé par son administration pour mettre fin au conflit qui dure depuis plus detroisdécennies entre Israël et la Palestine. Renommée «gifle du siècle» par le président palestinien Mahmoud Abbas, la proposition de Trump s’aligne parfaitement aux ambitions d’Israël au Proche-Orient, notamment enlui accordantle contrôle total de Jérusalem ainsi que l’annexion de la vallée du Jourdain – une zone stratégique de la Cisjordanie – et des colonies qui parsèment le territoire palestinien. En échange, les Palestiniens se voient offrir une forme d’État dans ce qui reste de la Cisjordanie et de Gaza, et la perspective de milliards de dollars d’aide et d’investissement. Tout en condamnant l’initiative américaine, Abbas a décidé de rompre toutes relations avec les États-Unis et Israël. «Je n’accepterai jamais cette solution américaine, largement alignée sur les exigences d’Israël.Je ne veux pas que l’on se souvienne de moi comme celui qui a vendu Jérusalem», a-t-il martelé dans un discours relayé par Le Monde. Selon Al Jazeera, c’est le même argument que le défunt leader palestinien, Yasser Arafat, avait avancé pour justifier le rejet des diktats américains et israéliens au sommet de Camp David en 2000.
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