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Affaire du complexe immobilier Madinat Badis d’Al Hoceïma : le verdict est tombé

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Impliqués dans l’affaire du complexe immobilier Madinat Badis d’Al Hoceïma, l’ex-directeur général de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), Anas Houir Alami, et l’ex-DG de la Compagnie générale immobilière (CGI), Mohamed Ali Ghannam, ont été condamnés à une lourde sentence ce mardi 4 février. Le verdict de la Chambre des crimes financiers (premier degré) de la Cour d’appel de Fès fait suite à 5 années d’enquête et d’audiences devant le tribunal et porte sur des crimes d’escroquerie et de dilapidation de biens publics.

Ce mardi 4 février, la Chambre des crimes financiers (premier degré) de la Cour d’appel de Fès a enfin révélé son verdict portant sur l’affaire du complexe immobilier Madinat Badis d’Al Hoceïma, rapporte Telquel. L’instance a ainsi condamné l’ex-directeur général de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), Anas Houir Alami, et l’ex-DG de la Compagnie générale immobilière (CGI), Mohamed Ali Ghannam,à un an de prison ferme et 5000 dirhams d’amende chacun, pour leur implication dans ce dossier. Ces derniers ont été accusés de «dilapidation de biens publics et d’escroquerie, de faux et d’usage de faux, ainsi quede constitution de bande criminelle», précise la même source. Conformément à la loi marocaine, les condamnées disposent de 10 jours pour présenter un recours. Selon Médias24, les 25 autres suspects poursuivis dans le cadre de cette affaire ont tous été acquittés par Mohamed Lahya, juge principal de ce procès.

Le360 rappelle que ce dossier a éclaté en 2014, quand des Marocains résidant à l’Étranger avaient adressé des réclamations au roi Mohammed VI faisant état de grandes différences entre les engagements de la CGI et les biens qui leur avaient été livrés dans le cadre du complexe Badis. Ensuite, la commission mixte des ministères de l’Intérieur et des Finances avait mené un audit et avait recensé pas moins de 18 irrégularités concernant les aspects administratifs et financiers de ceprojet piloté par la CDG, et couvrant près de 50 hectares. S’ensuivirent une enquête judiciaire et un procès très médiatisé.

Mise en contexte

Depuis le début de cette affaire, les responsables de la CDG ont essayé de dégager leur responsabilité de ce dossier. En effet, leur défense avait soutenu qu’ils n’avaient aucune relation avec le projet Madinat Badis d’Al Hoceïma, puisque les bureaux d’études, les laboratoires et les sociétés de construction avaient été choisis par la CGI et non la CDG, avait souligné l’Économiste en 2019. De plus, les avocats de la défense avaient même essayé d’imputer les problèmes du projet à l’Office National de l’Eau Potable (ONEP). Ils avaient expliqué «qu’après constatation du retard accusé dans la réalisation du projet et du non-branchement des appartements à l’eau potable par l’ONEP, le wali de l’époque avait décidé, en concertation avec les responsables de la CGI et le délégué de la société Al Omrane, de construiredeux châteaux d’eau pour assurer temporairement l’accès en eau potable des appartements», dans des propos rapportés l’année dernière parLesEco. Et d’ajouter : «Ceux-ci n’ayant pas été mis en place, la forte pression a provoqué l’explosion des conduites d’eau et, de facto, d’importants dommages aux équipements des bâtiments». Cette plaidoirie avait été en plus confirmée par Abdellah Fikri, ingénieur et vice-directeur du bureau d’études LPEE à Casablanca, qui était considéré comme témoin clé du procès. Il avait ainsi avancé au juge que «certaines installations du projet de Madinat Badis d’Al Hoceïma n’ont pas respecté les closes des cahiers des charges, à l’instar des installations sanitaires et des normes d’aération des salles. Néanmoins, on ne peut pas nier que c’est la forte pression d’eau conduite par les installations de l’ONEP qui a provoqué la détérioration des canaux de distribution d’eau des bâtiments, de la céramique, de la peinture et des équipements des salles de bain».

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