Accueil / Politique

Le président turc en tournée en Afrique, le Maroc pas au programme

Temps de lecture

Face à l’escalade de tensions en Libye, le président turc Tayyip Erdogan, dont le pays est très impliqué dans ce dossier, a décidé d’entamer une « tournée africaine » pour désamorcer la crise qui sévit dans le pays nord-africain. Dans le cadre de cette tournée, et suite à l’invitation du président Abdelmadjid Tebboune, le dirigeant turc a passé deux jours en Algérie. Par ailleurs, bien que le Maroc ait exprimé son engagement vis-à-vis de la résolution de la crise libyenne, Erdogan a exclu le royaume de sa « tournée africaine ».

Alors que le Maroc et la Turquie sont en train de revoir leur accord de libre-échange (ALE), Ankara consolide sa position quant au conflit qui sévit en Libye. Une délégation de haut niveau, conduite par le ministre turc du Commerce, est arrivée au royaume au début du mois pour réviser et mettre à jour l’ALE. La décision d’amender les termes de ce traité est survenue après que le ministre marocain du Commerce, Moulay Hafid Elalamy, ait fait part de ses préoccupations quant à son impact sur l’économie marocaine. Elalamy avait notamment affirmé que le Maroc perdait 2 milliards de dollars par an à cause de son accord commercial avec la Turquie. Le ministre avait également soutenu que les deux pays disposent de 15 jours pour trouver une solution, tout en menaçant de dissoudre l’ALE, si aucun accord n’est conclu à la finde cedélai.

Suite aux déclarations houleuses du ministre marocain, on apprend aujourd’hui que le président turc a entamé une « tournée africaine » visant à renforcer les relations bilatérales de son pays avec le continent, mais aussi à mettre un terme à la crise en Libye. Après la conférence de Berlin sur la Libye, Tayyip Erdogan a ainsi répondu à l’invitationdu président Abdelmadjid Tebboune, et a fait de l’Algérie sa première escale africaine. Selon Algérie Presse Service « les deux présidents ont échangé sur les moyens de renforcer leurs liens bilatéraux et leur coopération, ainsique sur les points de vue sur des questions internationales d’intérêt commun ». La presse turque a, quant à elle, cité Erdogan qui avait déclaré avant de prendre son vol pour l’Algérie :« Nous étions avec M. Tebboune à la conférence de Berlin. Nous y avons également tenu des réunions bilatérales ». Outre l’Algérie, le président turc se rendra également au Sénégal et en Gambie.

Toutefois, le Maroc a été exclude latournée africaine d’Erdogan, bien qu’il ait exprimé son engagement pour la résolution du conflit qui oppose Fayez Al-Sarraj, Chef du Gouvernement d’entente national (GEN), et Khalifa Haftar, commandant de l’armée nationale libyenne autoproclamée (ANL). Un « oubli » qui intervient après que le gouvernement marocain ait condamné l’intervention militaire d’Ankara, quia annoncé sa décision de déployer ses troupes en Libye. « Les interventions étrangères n’ont fait que compliquer la situation en Libye, enlever le potentiel d’une solution politique dans le pays, créer des différences internes et menacer la paix et la sécurité dans tout le Maghreb », avait déploré Rabat.

Pour rappel, Erdogan n’est pas le premier à écarter le Maroc du dossier portant sur la Libye. En effet, l’Allemagne a été la première à omettre d’inclure le royaume dans les pourparlers du sommet de Berlin sur la crise libyenne, qui a eu lieu le 19 janvier. Exprimant son « profond étonnement » face à cette décision, Bourita avait souligné que « le royaume ne comprend ni les critères ni les motivations qui ont présidé aux choix des pays participants à cette réunion ». Et d’ajouter : « le Maroc a toujours été à l’avant-garde des efforts internationaux pour la résolution de la crise libyenne… Il a joué un rôle décisif dans la conclusion des accords de Skhirat, qui sont à ce jour, le seul cadre politique en vue de la résolution de la crise dans ce pays maghrébin frère ». Puis le 23 janvier, une rencontre au sommet a eu lieu à Alger entre les ministres des affaires étrangères des pays voisins de Libye. Et une nouvelle fois, le Maroc a été exclu de cette réunion qui a connu la participation de l’Égypte, du Soudan, du Tchad, du Niger, de l’Algérie, de la Tunisie et du Mali.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Chambre des conseillers : le ministre de la Justice présente les résultats du dialogue social

Politique - Abdellatif Ouahbi a présenté les résultats et les conclusions du dialogue social mené par le ministère.

Mbaye Gueye - 5 novembre 2024

ONU : le Maroc préside le Conseil des droits de l’Homme sur la lutte pour l’égalité des genres

Politique - Le 4 novembre 2024, sous la présidence marocaine, le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU a organisé la première réunion du Conseil Consultatif sur l’égalité du genre.

Farah Nadifi - 5 novembre 2024

Grand oral de Akhannouch : un nouveau souffle pour l’économie

Politique - Au Parlement, Aziz Akhannouch a mis en avant les ambitions économiques et politiques du Maroc sur la scène internationale.

Ilyasse Rhamir - 5 novembre 2024

Le Caire : le Maroc participe à l’ouverture du 12e Forum urbain sur le développement durable

Politique - Les travaux du 12ème Forum urbain mondial ont officiellement débuté lundi au Caire.

Farah Nadifi - 5 novembre 2024

Hilale : l’évaluation du rôle de l’ONU au Sahara marocain relève uniquement du SG et du Conseil de sécurité

Politique - Omar Hilale informe que l'évaluation du rôle de l'ONU sur le Sahara appartient exclusivement au SG et au Conseil de sécurité.

Mbaye Gueye - 4 novembre 2024

Sahara, France, Algérie… Nasser Bourita dit tout

Politique - Bourita livre son analyse des orientations diplomatiques du royaume, abordant sans détours l'ensemble des sujets. 

Rédaction LeBrief - 2 novembre 2024

Les dessous de la carte

Dossier - Prononcé devant le Parlement du Maroc le 29 octobre, quels secrets, quelles promesses, quelle histoire se cache derrière le discours d'Emmanuel Macron ?

Sabrina El Faiz - 2 novembre 2024

Sahara : la MINURSO, phare d’une autonomie en quête de lumière

Politique - Le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé de prolonger le mandat de la MINURSO jusqu’au 31 octobre 2025.

Ilyasse Rhamir - 1 novembre 2024
Voir plus

Le Roi et Macron signent la Déclaration relative au « Partenariat d’exception renforcé »

Politique - Le roi Mohammed VI a signé, avec Emmanuel Macron, la Déclaration portant sur le « Partenariat d’exception renforcé ».

Rédaction LeBrief - 28 octobre 2024

Réformes clés adoptées en Conseil de gouvernement

Politique - Le Conseil du gouvernement s’est réuni ce jeudi 28 novembre 2024 sous la présidence du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, pour examiner et adopter plusieurs textes législatifs.

Ilyasse Rhamir - 28 novembre 2024

La déontologie, cette pièce qui manquait à notre paysage politique

Dossier - De la nécessité de moraliser l'action parlementaire, les membres des deux Chambres devront se soumettre à un code de déontologie

Atika Ratim - 27 janvier 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire