Dans un rapport présenté le mardi 7 janvier à la chambre des représentants, la commission des affaires étrangères a dévoilé, les conclusions d’une mission exploratoire temporaire sur le poste-frontière de Sebta, rapporte l’Économiste. L’étude, quis’est basée sur des visites sur le terrain effectuées entre juillet et octobre 2018,examine la situation des femmes et des enfants négligés au point de passage. Le quotidien Libération rapporte que la ministre de la Solidarité, du Développement Social, de l’Egalité et de la Famille, Jamila El Moussali, qui a relayé les résultats du rapport, a souligné que jusqu’à 3 500 Marocaines de différentes tranches d’âge sont impliquées dans la contrebande de marchandises à la frontière. Ces femmes sont plusconnues sous le nom de « femmes mulets ». El Moussali a indiqué quela plupart d’entre elles sont des veuves, des divorcées ou épouses de prisonniers.Lamajorité de ces travailleuses sont originaires de la région du Rif et du Maroc central, explique Médias24.
La même source précise que l’enquête a révélé que les porteuses passent parfois jusqu’à trois nuits à attendre de traverser dans un espace insécurisé et ouvert où elles sont confrontées à des abus, du harcèlement, des vols et des maladies. Les auteurs de l’étude affirment que ces femmes sont très souvent exposées aux « mafias de la contrebande qui exploitent » leurs précarités ainsi que la vulnérabilité de leurs familles. Le rapport condamne aussila fermeture de la seule unité médicalede cepoint de passage.
En effet rapporte Le Monde, des milliers de porteurs marocains, hommes comme femmes, traversent au quotidien la frontière entre le Maroc et l’Espagne, rémunérés par des commerçants pour transporter des marchandises espagnoles destinées à être revendues au Maroc. En 2017, poursuit la même source, au moins quatre porteuses sont mortes, piétinées dans des bousculades qui se sont produites au poste-frontière entre Fnideq et Ceuta, qui jouit d’un statut de port franc.
Pour remédier à ce phénomène et améliorer les conditions de travail de ces porteurs de marchandises, le rapport a proposé plusieurs solutions. Selon l’Économiste, l’a ainsi recommandé la création d’une zone commerciale franche à Fnideq pour lutter contre la contrebande vivrière. Ila égalementsuggéré la réalisation d’une étude socio-économique sur les conditions sociales, les niveaux d’éducation et l’accès au marché du travail des « femmes mulets ». En outre, El Moussali a appelé à la formation professionnelle pour promouvoir l’autonomisation de ces travailleuses. « Le phénomène de la contrebande de marchandises est éminemment complexe, car il prend des dimensions à la fois économiques, sociales et culturelles », a-t-elle déploré.
Le Monde nous apprend que sous la pression des ONG, les autorités marocaines et espagnoles avaient promis d’agir. Un quota quotidien d’entrées et un système d’alternance entre les hommes et les femmes avaient notamment été instaurés. Et depuis avril 2018, les « hamalates » (porteuses), transportent leurs marchandises dans des chariots plutôt que sur leur dos fourbu, ajoute la même source.
Par ailleurs, lors de son intervention, El Moussalia insisté sur le grand effort déployé sur le front économique, et a relevé l’importance de l’investissement dans le capital humain. La ministre a évoqué les multiples avantages qu’offrent le Fonds de cohésion sociale et le fonds d’entraide familiale, souligneLibération. Elle a mis en évidence la dynamique que connaît le domaine des coopératives au Maroc, particulièrement dans la région du Nord. Elle a en plus insisté sur la volonté politique en faveur de la promotion de la situation de la femme, citant une série d’actions entreprises visant le renforcement de l’autonomisation des Marocaineset l’amélioration de leurs conditions au Maroc.
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