Il y a des classements dans lesquels le Maroc brille et d’autres où les marges de progrès sont immenses. L’indice de développement humain (IDH) fait partie de la deuxième catégorie.
Il s’agit d’un indicateur pertinent pour évaluer le niveau de développement d’une nation. Il mesure la qualité de vie moyenne de la population d’un pays et tient compte de la possibilité d’avoir une vie longue et en bonne santé. Le niveau de scolarisation, évalué à partir du taux d’analphabétisme et de la fréquentation des différents niveaux du système scolaire et le standard de vie, calculé à partir du produit intérieur brut (PIB) par habitant en PPA, est la principale donnée qui sert au calcul de l’indice. Théoriquement, il va de 0 à 1. Pour le Maroc, l’IDH s’établit à 0,67.
Après les discours, le Maroc semble vouloir passer à l’action sur son modèle de développement et aspirer à changer de catégorie. Aujourd’hui, le Maroc est classé dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire tranche inférieure. Une Commission spéciale, composée de personnalités issues de divers horizons et présidée par Chakib Benmoussa, ancien ministre de l’Intérieur et actuel ambassadeur du Maroc en France, va travailler sur les fondations d’un modèle de développement plus prospère. Tout n’est pas à jeter dans le modèle actuel, mais il faudra en tirer les points forts et capitaliser là-dessus.
La Commission va livrer son rapport en juin prochain. La réflexion sur le modèle de développement sera l’un des sujets phares au cours des premiers mois de l’année. Les contributions au débat émaneront de toute part. Le Conseil Economique et Social (CESE) vient de donner son point de vue sur le sujet dans un document de plus de 150 pages intitulé «Le nouveau modèle de développement du Maroc». Dans son étude, le CESE pointe six faiblesses majeures dans le modèle actuel et qui hypothèquent les ambitions du Maroc:
– Des citoyens dépourvus des conditions et des moyens pour une contribution effective au développement ;
– Une faible participation des femmes dans l’économie ;
– L’isolement du monde rural entrainant une faible contribution au développement du pays ;
– Un système de privilège qui accentue l’exclusion et ralentit la croissance ;
– Des contraintes à l’entrepreneuriat limitant l’initiative et réduisant les champs d’opportunités ;
– Des politiques publiques peu lisibles et une exécution souvent lente et inefficiente.
Pour gommer ses points faibles, le CESE a identifié huit leviers sur lesquels il faut agir notamment le système d’éducation et de formation, l’intégration du monde rural, l’autonomisation des femmes, création d’une nouvelle génération de services publics performants et accessibles.
Certaines recommandations seront sans nul doute retenues par la Commission spéciale sur le modèle de développement.
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Rédaction LeBrief - 4 novembre 2024