Accueil / Société

Hirak : Le journaliste Omar Radi arrêté pour outrage à magistrat

Temps de lecture

Ce jeudi 26 septembre, le journaliste marocain Omar Radi a comparu devant le tribunal de première instance de Casablanca. Il est « poursuivi en état d’arrestation » pour un tweet publié en avril 2019, dénonçant le verdict du juge Lahcen Tolfi contre les militants du Hirak. Il est accusé « d’outrage à magistrat », conformément à l’article 263 du Code pénal.

En avril 2019, le journaliste et activiste des droits de l’homme, Omar Radi, s’est tourné vers le réseau social Twitter pour dénoncer le verdict du juge Lahcen Tolfi contre les militants du Hirak. Le verdictcondamnaitles militants du mouvement rifain, dont leur leader, Nasser Zefzafi, à des peines allant jusqu’à 20 ans de prison, rappelle TelQuel. Huit mois plus tard, le journaliste a été convoqué le 26 décembre par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), pour cette publication sur le réseau social. Dans la même journée, il a été déféré devantle tribunal de première instance de Casablanca.

Contacté par le site d’information Yabiladi, Me Omar Benjelloun, avocat de Radi, a expliqué que son client est accusé « d’outrage àmagistrat » par le procureur du roi qui a programmé l’audience. Il a indiqué que l’accusation est fondée sur l’article 263 du Code pénal. Cet article condamne de un mois à un an d’emprisonementet d’une amende de 250 à 5?000 dirhams « quiconque, dans l’intention de porter atteinte à leur honneur, leur délicatesse ou au respect dû à leur autorité, outrage dans l’exercice de leurs fonctions ou à l’occasion de cet exercice, un magistrat, un fonctionnaire public, un commandant ou agent de la force publique, soit par paroles, gestes, menaces, envoi ou remise d’objet quelconque, soit par écrit ou dessin non rendus publics », rapporte TelQuel.

« Il est poursuivi par le procureur et a été immédiatement traduit en justice pour la première audience. Said Benhammani (le deuxième avocat de Radi) et moi-même allons demander le report de l’audience pour préparer notre défense et demander la mise en liberté provisoire », déclare Me Benjelloun. L’avocat a ajouté que l’affaire a été ajournée au 2janvier et que le tribunal a refusé d’accorder la liberté provisoire au journaliste. Ce dernier passera donc le nouvel an dans une cellule.

Selon le journal arabophone Akhbar Al Yaoum, la BNPJ a décidé de faire comparaître le journaliste devant le procureur de Casablanca après qu’il ait été convoqué au début de l’année pour le même motif. En effet, le 18 avril dernier, Radi a été interrogé par la police pour ses commentaires sur le juge Lahcen Tolfi. Il avait par la suite dénoncé son interrogationde plus de 4 heures par la police pour ses tweets.

La presse internationale relaye l’affaire

Cette affaire fait non seulement polémique au Maroc, mais elle attireégalement l’attention de plusieurs médias étrangers et organisations internationales. Selon l’AFP, l’ONG Reporters sans frontières (RSF), qui a placé le Maroc à la 135e place sur les 180 pays recensés dans son rapport annuel sur la liberté de la presse, condamne la décision de placerOmar Radi « en détention pour des tweets datant d’avril dernier ».De son côté, France 24 souligne que cette affaire intervient après que l’Association marocaine des droits de l’homme avait déploré en juillet 2019 une « escalade des violations des droits de l’homme, des libertés publiques et individuelles » au Maroc. Le New York Times a, quant à lui, indiqué que les associations marocaines de défense des droits sont de plus en plus préoccupées par ce qu’elles considèrent comme des atteintes aux libertés individuelles dans le royaume, notamment par des arrestations arbitraires liées aux attaques politiques contre les autorités.

Par ailleurs, à la suite de l’arrestation de Omar Radi, plusieurs journalistes, militants et activistes marocains et étrangers ont exprimé leur indignation sur les réseaux sociaux. Ils ont lancé sur Facebook et Twitter le hashtag #FreeOmarRadi pour dénoncer la détentiondu journaliste, pour relayer les articles de son affaire ainsi que pour fédérer la communauté de la presse pour le soutenir.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Santé : retour sur la grève des médecins internes et résidents

Société - Ces derniers dénoncent le silence du ministère de l’Enseignement supérieur, malgré des démarches répétées depuis février 2024.

Mbaye Gueye - 7 novembre 2024

Recensement 2024 : 36,8 millions d’habitants au Maroc

Société - Le Maroc officialise les chiffres du recensement 2024 : le pays compte désormais 36,8 millions d’habitants.

Ilyasse Rhamir - 7 novembre 2024

Texte intégral du discours royal

Société - Le roi Mohammed VI a adressé un discours à son peuple fidèle à l'occasion du 49ème anniversaire de la glorieuse Marche Verte.

Mbaye Gueye - 6 novembre 2024

Ministère de l’Intérieur : 91 % des infractions et crimes ont été élucidés (rapport)

Société - Le rapport du ministère de l'Intérieur a révélé que 91% des infractions et des crimes ont été élucidés. 

Mbaye Gueye - 5 novembre 2024

Bourses : un soutien insuffisant pour les étudiants

Société - Les bourses d'études, reçues trimestriellement, demeurent insuffisantes pour couvrir les dépenses mensuelles des étudiants.

Ilyasse Rhamir - 4 novembre 2024

Offensive anti-drogue en 2024

Société - Grâce à une série d’interventions d’envergure, les autorités ont saisi plusieurs centaines de tonnes de drogues.

Ilyasse Rhamir - 4 novembre 2024

Un réseau de piratage de chinois démantelé à Casablanca

Société - Un réseau chinois de piratage de communications téléphoniques a été démantelé à Ain Harrouda par la gendarmerie royale de Casablanca.

Mbaye Gueye - 4 novembre 2024
Voir plus

La France inaugure son nouveau consulat général à Tanger

Société - Le consulat est installé dans un bâtiment chargé d’histoire, ancienne résidence des consuls généraux jusqu’en 2021.

Mbaye Gueye - 29 novembre 2024

Innovation et sécurité : Tanger au cœur des réseaux intelligents

Société - Les villes de Tanger et Chefchaouen accueilleront, les 10 et 11 avril, la 8e édition de la Conférence internationale dédiée aux réseaux, aux systèmes intelligents et à la sécurité.

Ilyasse Rhamir - 2 janvier 2025

Réforme de la Moudawana : à quoi faut-il s’attendre ?

Société - En 2004, la Moudawana apparaissait comme étant le début d’une révolution juridique et social, améliorant le droit des femmes.

Hajar Toufik - 8 novembre 2022

Le gouvernement intensifie ses efforts pour assurer un État social en 2024

Société - L'année 2024 est décisive dans le renforcement de l'État social, faisant suite à une année centrée sur la reprise post-Covid-19

Chaima Aberni - 12 janvier 2024

TikTok au Maroc : vers un dialogue pour protéger les valeurs culturelles

Société - Le Maroc intensifie ses efforts pour encadrer la diffusion de contenus négatifs sur la plateforme sociale TikTok

Ilyasse Rhamir - 28 novembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire