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À la fin du XVIe siècle, le Maroc est divisé par des querelles internes et des luttes de pouvoir. Le sultanat saâdien, qui règne sur le pays, est affaibli par des conflits dynastiques. Abu Marwan Abd al-Malik, fraîchement porté au pouvoir, parvient à s’emparer du trône en 1576 avec le soutien de l’Empire ottoman, chassant ainsi son neveu, Mohammed al-Mutawakkil. Ce dernier, en exil, cherche désespérément des alliés pour reprendre son trône perdu. L’armée de Abu Marwan Abd al-Malik était majoritairement composée de fantassins marocains, cavaliers, d’arquebusiers andalous…
Mais la bataille ne se limitera pas à ces protagonistes. C’est dans ce contexte, qu’il jugera opportun, que le roi Sébastien Iᵉʳ du Portugal entre en scène. Jeune et ambitieux, il voit dans l’appel à l’aide de Mohammed al-Mutawakkil une opportunité de réaliser ses rêves de croisade et d’expansion chrétienne en Afrique du Nord. Il espère non seulement restaurer al-Mutawakkil au pouvoir, mais aussi étendre l’influence portugaise dans la région. C’était la période des grandes croisades.
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C’est ainsi qu’en 1578, Sébastien Iᵉʳ mobilise une armée impressionnante, composée de chevaliers portugais, de mercenaires européens et de soldats locaux. L’armée traverse le détroit de Gibraltar et marche vers le Maroc. De son côté, Abd al-Malik, bien conscient de la menace imminente, rassemble ses forces et se prépare à défendre son trône avec l’aide de ses alliés ottomans.
Les rives de l’Oued al-Makhazin, dans la province de Larache, seront la scène de ce spectacle sanglant. Les deux armées se font face dans une confrontation qui allait décider du sort de trois Rois, et marquer le cours de l’Histoire marocaine et portugaise.
Une journée marquante
Le 4 août 1578, la bataille commence. Dès le début, il est clair que la confrontation sera sanglante et décisive. Les forces portugaises, bien équipées, mais mal préparées pour le terrain marocain, rencontrent une résistance acharnée de la part des troupes de Abd al-Malik.
Abu Marwan Abd al-Malik, bien que gravement malade, dirige personnellement ses troupes avec courage et détermination. Selon les récits historiques, il succombe à sa maladie au cours de la bataille, mais son décès est gardé secret pour ne pas démoraliser ses soldats et ne pas impacter la position des troupes. Le commandement est alors pris par ses officiers, qui continuent de mener l’assaut contre les envahisseurs portugais.
De l’autre côté, Sébastien Iᵉʳ, avec toute l’ardeur de sa jeunesse, mène ses hommes au combat. Cependant, la supériorité numérique et la connaissance du terrain des forces marocaines jouent en leur faveur. La bataille tourne rapidement en défaveur des Portugais.
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Mohammed al-Mutawakkil, l’ancien Sultan déchu, participe également à la bataille aux côtés des Portugais. Il espère récupérer son trône, mais il est tué dans les combats, scellant ainsi son sort à tout jamais.
La bataille se termine par une défaite écrasante des Portugais. Sébastien Iᵉʳ est tué sur le champ de bataille, entraînant une crise de succession au Portugal. Sa mort sans héritier direct conduit à une période de troubles politiques qui culmine avec l’Union ibérique, où le Portugal tombe sous la domination espagnole pendant près de soixante ans.
Du côté marocain, la victoire renforce la position des Saâdiens et leur permet de consolider leur pouvoir. Ahmad al-Mansur, frère d’Abd al-Malik, monte sur le trône et règne avec sagesse et vigueur. Son règne marque une période de prospérité et de renforcement de l’autorité centrale au Maroc. Surnommé al-Mansur (le victorieux), il est connu pour ses réalisations militaires et économiques, ainsi que pour son mécénat culturel. Cette page de l’histoire aura eu le mérite de prouver la force du Maroc, dans un contexte marqué par les envahisseurs.
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